Rétrospective

Pierre Ayot en huit temps

Artiste multidisciplinaire au parcours foisonnant, Pierre Ayot (1943-1995) aura contribué de façon originale et marquée à l’art québécois. Combinant histoire de l’art et culture populaire, avec un humour et une prise de parole exprimée avec subtilité et sobriété, Pierre Ayot fait l’objet, cet automne à Montréal et à Joliette, d’une rétrospective orchestrée avec goût par les commissaires Nicolas Mavrikakis et Madeleine Forcier. Huit expositions différentes et qui soulignent toutes l’irremplaçable fonction de l’art dans une société démocratique.

Pierre Ayot en huit temps

Pierre Ayot – Face à face

Dans sa galerie, Madeleine Forcier présente Pierre Ayot – Face à face, une sélection d’œuvres qui permet de cerner l’artiste dont elle a été la compagne dans la vie comme dans l’art. L’expo illustre l’étendue du talent de Pierre Ayot, ses inspirations, son humour et son goût de causer la surprise, comme avec l’installation Pomodori Verdi Di Boissano réalisée en Italie en 1983 et qui associe peinture et fausse projection d’image.

À la galerie Graff (372, rue Sainte-Catherine Ouest, local 216, Montréal), jusqu’au 26 novembre

Pierre Ayot en huit temps

Ayot/Moli (en passant par Maclean)

Nicolas Mavrikakis a invité la Fondation Guido Molinari à participer à la rétrospective Pierre Ayot. « On s’est dit que devait exister une sorte de “chaînon manquant” qui pourrait éveiller des résonances entre ces deux figures de l’art québécois (Molinari et Ayot), que tout oppose à première vue, dit Gilles Daigneault, PDG de la fondation. Et on a repensé à Maclean qui était dans le collimateur de la Fondation depuis un moment. »

Ayot/Moli (en passant par Maclean), par Lisa Bouraly et Gilles Daigneault. Fondation Guido Molinari, jusqu’au 20 novembre

Pierre Ayot en huit temps

Familiarités

La directrice de Graff, Madeleine Forcier, est la commissaire de Familiarités, la deuxième exposition présentée à la Fondation Guido Molinari dans le cadre de la rétrospective Ayot. Pour cette exposition, elle s’est penchée sur l’héritage de l’artiste montréalais. Et a associé plusieurs de ses œuvres à des créations de Gwenaël Bélanger, BGL, Raphaëlle de Groot, Emmanuel Galland, François Lalumière, Emily Hermant et Julie Picard. Un clin d’œil au legs…

Familiarités, par la commissaire Madeleine Forcier, à la Fondation Guido Molinari, jusqu’au 20 novembre

Pierre Ayot en huit temps

Push and Pull

Dans l’exposition Push and Pull de la galerie Joyce Yahouda, on découvre plusieurs portraits que Pierre Ayot avait faits de ses amis (ici l’artiste visuel Yvon Cozic) alors qu’ils allaient prendre tous ensemble l’autocar pour New York. Après avoir pris la photo, Pierre Ayot laissait brièvement entrer la lumière à l’intérieur de son appareil photo pour créer cette coloration jaune orangé sur la pellicule photo.

À la galerie Joyce Yahouda, jusqu’au 19 novembre

Pierre Ayot en huit temps

Femmes de toilette

Le Musée d’art de Joliette contribue à la rétrospective avec l’installation ludique Femmes de toilette, créée par Pierre Ayot en 1979-1980. Placée dans les toilettes pour femmes du troisième étage du musée, l’œuvre utilise le trompe-l’œil et invite le spectateur à épier une conversation entre deux femmes. Constituée d’une bande sonore et d’objets du quotidien, elle interroge nos représentations de l’art, notamment quand il s’ancre dans des endroits inattendus…

Au Musée d’art de Joliette, jusqu’au 8 janvier

Pierre Ayot en huit temps

Pierre Ayot – Regard critique

L’expo Pierre Ayot – Regard critique montée au sous-sol de la Grande Bibliothèque montre combien l’artiste québécois a été un témoin lucide de son époque et un diffuseur de grandes idées devenues des enjeux tels que l’environnement, les droits des femmes, la justice sociale ou encore la liberté d’expression. Installations, sculptures, mise en contexte historique, l’expo révèle comment Ayot a mis en scène ces enjeux de façon subtile plutôt que de les aborder de manière plus frontale.

À la Grande Bibliothèque, jusqu’au 5 mars

Pierre Ayot en huit temps

Res Ipsa Loquitur

Marthe Carrier, de la galerie B-312, propose deux volets dans cette rétrospective. Elle est à l’origine de la reconstitution et de l’installation de La croix du mont Royal, œuvre de Pierre Ayot, à l’angle des avenues du Parc et des Pins. Elle propose aussi une expo sur « l’affaire » Corridart avec les sérigraphies réalisées en 1982 par l’atelier Graff pour financer l’appel, à la suite de la défaite de la poursuite des artistes contre la Ville de Montréal.

Res Ipsa Loquitur, à la galerie B-312, jusqu’au 12 novembre

Pierre Ayot en huit temps

La croix du mont Royal

Installée à l’angle des avenues du Parc et des Pins, la croix penchée de Pierre Ayot a entraîné une controverse en septembre dernier, comme à l’époque de Corridart, en 1976, quand les créations avaient été démantelées par l’administration Drapeau. La croix du mont Royal a été reconstituée et peut être admirée jusqu’au 19 décembre. Après, elle sera démontée, à moins qu’un mécène ne souhaite l’acquérir pour l’installer quelque part…

À l’angle des avenues des Pins et du Parc, jusqu’au 19 décembre

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