De l’intrigue, des milliards et une belle histoire
Les Falcons d’Atlanta et les Eagles de Philadelphie étaient manifestement rouillés lors du match d’ouverture de jeudi soir, mais pas les arbitres. Ces derniers ont appelé 28 pénalités dans une rencontre où aucune des deux équipes n’a totalisé 300 verges d’attaque.
On était à des années-lumière du festival offensif du dernier Super Bowl. Il y a tout de même eu quelques moments forts, notamment le jeu truqué qui a permis au quart-arrière Nick Foles d’attraper une passe comme il l’avait fait au Super Bowl. Le jeu a déjà été surnommé le « Philly Special II » par certains et « Philly Philly II » par d’autres.
Le premier des deux jeux, celui du Super Bowl, a été immortalisé avec une statue à l’extérieur du Lincoln Financial Field. On y voit Foles et Doug Pederson lorsque le quart a proposé à l’entraîneur-chef d’appeler le jeu truqué à la fin de la première demie du Super Bowl. On prend son sport sérieusement à Philadelphie.
N’en déplaise à ses détracteurs, aucune autre ligue en Amérique du Nord n’offre de l’intrigue comme la NFL. Et encore une fois cette année, il y en a beaucoup, sur le terrain comme à l’extérieur.
Vu comme le prochain grand quart de la NFL, Andrew Luck restera-t-il en santé ou sa carrière sera-t-elle gâchée par cette blessure à une épaule ? La renaissance des Browns de Cleveland, un battage médiatique ou un optimisme justifié ? La domination des Patriots de la Nouvelle-Angleterre tire-t-elle à sa fin ?
Il y a autant de questions à l’extérieur des lignes de jeu. Le feuilleton de l’hymne national ne mourra pas de sa belle mort comme le souhaiteraient la Ligue et les propriétaires d’équipe. La belle pub de Nike nous l’a rappelé.
La Cour entendra la cause de Colin Kaepernick, et avec raison. Collusion, vous dites ? Si ce n’était pas l’évidence, le fait que son ancien coéquipier Eric Reid n’ait pas trouvé preneur sur le marché des joueurs autonomes le confirme. Reid fait certainement partie des 25 meilleurs demis de sûreté de la ligue, mais reste au chômage.
En l’espace d’un an ou deux, le salaire annuel d’un bon quart-arrière est passé de 20 millions à 30 millions. Mais les Aaron Rodgers et Tom Brady de ce monde ne sont plus les seuls à faire sauter la banque. Aaron Donald et Khalil Mack, respectivement les joueurs défensifs par excellence du circuit en 2017 et 2016, viennent de changer le paysage considérablement.
Donald a signé un contrat de six ans d’une valeur de 135 millions avec les Rams de Los Angeles, tandis que Mack a accepté un pacte de 141 millions à Chicago.
Les salaires annuels de plus de 20 millions étaient réservés aux quarts jusque-là. Plus maintenant.
Autre changement majeur, les sommes garanties. Mack est assuré de toucher au moins 90 millions et Donald, près de 87 millions.
Les salaires continueront de monter en flèche, notamment grâce à la récente légalisation des paris sportifs aux États-Unis. L’intérêt pour les matchs de la NFL n’aura jamais été aussi grand.
Darren Rovell, d’ESPN, nous a expliqué cette semaine qu’un sondage de Nielsen commandé par l’American Gaming Association démontrait que le marché du pari sportif se traduirait par une augmentation de revenus annuelle de 2,3 milliards pour la NFL lorsqu’il sera arrivé à maturité.
Il ne s’agit pas de revenus provenant directement du pari sportif. Cette faramineuse augmentation viendra plutôt des commanditaires qui voudront s’associer à la NFL et des médias qui s’arracheront les droits de diffusion.
Ceux qui croyaient à tort que la popularité de la NFL diminuerait pour une raison ou une autre, détrompez-vous. Vous n’avez encore rien vu. La légalisation du pari sportif aux États-Unis est comme la légalisation du cannabis au Canada multipliée par 10. Des mines d’or, comme on dit.
À travers les controverses, l’argent qui continue de pleuvoir et la compétition sur le terrain, il y a aussi ce qu’on appelle les « histoires humaines ». Et dans ce rayon, la plus belle est celle de Shaquem Griffin.
On vous a parlé de Griffin en marge du repêchage il y a quelques mois. Amputé de la main gauche à l’âge de 4 ans en raison du syndrome des brides amniotiques, Griffin a connu une brillante carrière dans la NCAA.
Le secondeur a été repêché au cinquième tour par les Seahawks de Seattle, où il a pu rejoindre son frère jumeau, Shaquill. Demi de coin, Shaquill avait été sélectionné un an plus tôt.
En raison de la blessure du vétéran K.J. Wright, Shaquem Griffin obtiendra un départ dès son premier match dans la NFL, demain. Le fruit d’un exceptionnel et remarquable exemple de courage et de détermination. Les Seahawks seront à Denver pour y affronter les Broncos. Souhaitons que leur nouvelle recrue se démarquera avec quelques beaux jeux.
Les prédictions de Miguel Bujold
San Francisco au Minnesota = Minnesota
Pittsburgh à Cleveland = Pittsburgh
Tennessee à Miami = Miami
Cincinnati à Indianapolis = Cincinnati
Houston en Nouvelle-Angleterre = Nouvelle-Angleterre
Jacksonville à New York (Giants) = Jacksonville
Tampa Bay à La Nouvelle-Orléans = La Nouvelle-Orléans
Buffalo à Baltimore = Baltimore
Kansas City à Los Angeles (Chargers) = Los Angeles
Seattle à Denver = Denver
Washington en Arizona = Arizona
Dallas en Caroline = Caroline
Chicago à Green Bay = Green Bay
New York (Jets) à Detroit = Detroit
Los Angeles (Rams) à Oakland = Los Angeles