Dépenser une dizaine de milliers de dollars pour refaire une cuisine peut faire mal au portefeuille. Mais cet argent est récupéré en grande partie à la vente de la maison, soutiennent les designers d’intérieur et autres entrepreneurs en rénovation.
Pas tout à fait vrai, affirme Karen Kazandjian, courtière immobilière. « Une partie des coûts sera récupérée à condition que la rénovation soit bien faite et que la maison soit vendue dans les 10 années suivantes. Après, la cuisine sera de nouveau désuète. Elle ne vaudra rien de plus pour la maison. »
En fait, l’investissement récupéré dépend du choix des matériaux, de l’amélioration de l’ergonomie ou encore de la vue sur l’extérieur. « Cela dépend de ce que les acheteurs potentiels valorisent. S’ils sont prêts à tout arracher ce que vous avez fait, ils ne vont pas payer pour ça », souligne François Des Rosiers, de l’Université Laval.
Autre facteur : l’emplacement de la maison. Dans des quartiers recherchés en plein cœur de l’île de Montréal, comme Mont-Royal, par exemple, un entrepreneur peut acheter une unifamiliale des années 50 pas rénovée, investir quelques milliers de dollars dans la cuisine et tout récupérer son argent à la revente. « Toujours à condition que ce soit bien fait », répète Mme Kazandjian.
« Il y a aussi un plafond au-delà duquel il ne faut pas espérer revoir son argent, signale Unsal Ozdilek, de l’UQAM. Si j’investis 100 000 $, je ne récupérerai pas 100 000 $. Il y a une limite dictée par le type de propriété. Pour une maison bas ou moyen de gamme, ce plafond est d’environ 7000 $. Dans le haut de gamme, c’est moins net. Mais on peut espérer récupérer au moins entre 20 000 $ et 30 000 $. »
« Vaut-il mieux rénover ou vendre moins cher ? Vendre moins cher, c’est vrai quand vous êtes dans un marché de bricoleurs. Mais aujourd’hui, les jeunes veulent du clé en main », rappelle M. Des Rosiers.