Nouvelle auteure

ÉLIE MAURE 
Le cœur de Berlin

Le cœur de Berlin
Élie Maure 
Les Allusifs
235 pages

Élie Maure est le pseudonyme d’une écrivaine qui souhaite protéger son identité, puisque son premier roman raconte sa propre expérience, absolument terrible, de l’inceste. Elle a étudié en philosophie et en arts plastiques.

Pourquoi écrire ?

« J’ai toujours écrit. Depuis l’adolescence, c’est central dans ma vie. Roberto Bolano est un maître pour moi. J’ai aussi été une grande fan de Peter Handke. Quant au pseudonyme, ce n’est pas tant que je veux cacher mon identité, je ne suis pas Réjean Ducharme, mais je veux me protéger de ce livre. Je n’ai pas honte du propos ; écrire là-dessus, c’est sortir de la honte. Mais c’est plus une mise à distance. Pour ne pas me faire envahir dans ma vie privée avec un thème comme ça qui est souffrant, et devenir thérapeute pour les autres. J’ai traversé cette souffrance. Ce qui nous sauve de l’inceste, c’est tout ce qui n’est pas l’inceste. »

L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?

« Je n’échappe pas à cette règle qui prétend qu’un premier livre est à teneur autobiographique. Oui, ce livre l’est en grande partie, mais avec le travail que j’ai fait avec la maison d’édition, on a réussi à sortir un vrai roman, et non une confession. Je ne suis pas Simon, le personnage principal, mais c’est mon moi masculin. En fait, je me suis inventé un frère dont la vie n’existe pas, mais qui aurait eu cet amour et cette conscience de s’interroger sur sa sœur. Ce roman n’est pas une thérapie – je l’ai déjà faite – mais je suis contente de l’avoir écrit, même s’il n’a pas apporté de réponses à mes questions. »

CRITIQUE 

L’innommable

Après l’euthanasie de Berlin, son chien adoré, Simon, un homme solitaire qui n’arrive pas à nouer la moindre relation amoureuse, espère retrouver sa sœur Béatrice qui a coupé les ponts avec la famille. Remontent en lui les souvenirs de leur enfance en Algérie avant leur retour au Québec. Sa quête le mènera à découvrir un secret atroce enfoui dans le passé. Le roman en entier d’Élie Maure, qui baigne dans une poignante mélancolie, est un bel écrin qui renferme en son cœur l’innommable, une horreur pure, insoutenable, comme l’ultime soubresaut de souffrance de Berlin avant de rendre son dernier souffle. On n’en sort pas indemne.

— Chantal Guy, La Presse 

Extrait

« Un chien ne parle pas, mais il répond d’une manière précise à tous les évènements cruciaux de votre vie. Avec les années, il devient le plus subtil observateur de vos émotions et sait comment s’accorder à un jour heureux ou une nuit affreuse. Un chien, c’est une masse qui respire, soupire et grogne parfois dans son sommeil et en lui était résumé tout ce que le mot présence veut dire. Quand les saignements avaient débuté, je me souviens de lui avoir dit : “ tu ne peux pas mourir maintenant ”. »

Nouvelle auteure

ÉLIE MAURE 
Le cœur de Berlin

Le cœur de Berlin
Élie Maure 
Les Allusifs
235 pages

Élie Maure est le pseudonyme d’une écrivaine qui souhaite protéger son identité, puisque son premier roman raconte sa propre expérience, absolument terrible, de l’inceste. Elle a étudié en philosophie et en arts plastiques.

Pourquoi écrire ?

« J’ai toujours écrit. Depuis l’adolescence, c’est central dans ma vie. Roberto Bolano est un maître pour moi. J’ai aussi été une grande fan de Peter Handke. Quant au pseudonyme, ce n’est pas tant que je veux cacher mon identité, je ne suis pas Réjean Ducharme, mais je veux me protéger de ce livre. Je n’ai pas honte du propos ; écrire là-dessus, c’est sortir de la honte. Mais c’est plus une mise à distance. Pour ne pas me faire envahir dans ma vie privée avec un thème comme ça qui est souffrant, et devenir thérapeute pour les autres. J’ai traversé cette souffrance. Ce qui nous sauve de l’inceste, c’est tout ce qui n’est pas l’inceste. »

L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR ?

« Je n’échappe pas à cette règle qui prétend qu’un premier livre est à teneur autobiographique. Oui, ce livre l’est en grande partie, mais avec le travail que j’ai fait avec la maison d’édition, on a réussi à sortir un vrai roman, et non une confession. Je ne suis pas Simon, le personnage principal, mais c’est mon moi masculin. En fait, je me suis inventé un frère dont la vie n’existe pas, mais qui aurait eu cet amour et cette conscience de s’interroger sur sa sœur. Ce roman n’est pas une thérapie – je l’ai déjà faite – mais je suis contente de l’avoir écrit, même s’il n’a pas apporté de réponses à mes questions. »

CRITIQUE 

L’innommable

Après l’euthanasie de Berlin, son chien adoré, Simon, un homme solitaire qui n’arrive pas à nouer la moindre relation amoureuse, espère retrouver sa sœur Béatrice qui a coupé les ponts avec la famille. Remontent en lui les souvenirs de leur enfance en Algérie avant leur retour au Québec. Sa quête le mènera à découvrir un secret atroce enfoui dans le passé. Le roman en entier d’Élie Maure, qui baigne dans une poignante mélancolie, est un bel écrin qui renferme en son cœur l’innommable, une horreur pure, insoutenable, comme l’ultime soubresaut de souffrance de Berlin avant de rendre son dernier souffle. On n’en sort pas indemne.

— Chantal Guy, La Presse 

Extrait

« Un chien ne parle pas, mais il répond d’une manière précise à tous les évènements cruciaux de votre vie. Avec les années, il devient le plus subtil observateur de vos émotions et sait comment s’accorder à un jour heureux ou une nuit affreuse. Un chien, c’est une masse qui respire, soupire et grogne parfois dans son sommeil et en lui était résumé tout ce que le mot présence veut dire. Quand les saignements avaient débuté, je me souviens de lui avoir dit : “ tu ne peux pas mourir maintenant ”. »

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