Hockey Ligue nationale

Que se passe-t-il avec les Oilers ?

Les Oilers d’Edmonton en arrachent. L’équipe du capitaine Connor McDavid a disputé un bon match face aux Penguins de Pittsburgh mercredi soir, mais elle a néanmoins subi une septième défaite en 11 matchs. Au classement général, seuls les Coyotes de l’Arizona ont moins de victoires. Les Oilers étaient pourtant favoris, selon plusieurs, pour dominer dans l’Association de l’Ouest cet hiver, voire pour remporter la Coupe Stanley. Voici six explications plausibles pour comprendre leur début de saison décevant.

Mathias Brunet La Presse

Le rendement d’Oscar Klefbom

Les Oilers ont enfin trouvé un défenseur numéro un l’an dernier avec l’émergence de leur premier choix en 2011, Oscar Klefbom. Le jeune homme de 24 ans a amassé 38 points l’an dernier, avec une fiche de + 7. Il n’est plus que l’ombre de lui-même depuis le début de l’année avec seulement deux aides en 11 matchs et une fiche de - 6, la pire du club. L’entraîneur-chef Todd McLellan l’a muté dans la deuxième paire et promu Darnell Nurse avec Adam Larsson dans l’espoir de replacer sa défense. C’est un rendement offensif indigne d’un défenseur employé dans la première unité en supériorité numérique.

Les difficultés de Jesse Puljujarvi

Les Oilers ont sauté sur l’occasion de repêcher Jesse Puljujarvi au quatrième rang en juin 2016 lorsqu’ils ont constaté que le jeune homme avait été boudé par les Blue Jackets de Columbus. Selon les rumeurs, Edmonton aurait repêché Mikhail Sergachev au quatrième rang si Columbus avait choisi Puljujarvi. Or, le Finlandais a été renvoyé dans la Ligue américaine à nouveau cette année et il a obtenu seulement trois aides en sept matchs dans le club-école des Oilers. Pendant ce temps, Sergachev cartonne à Tampa Bay et des joueurs repêchés après Puljujarvi, entre autres Clayton Keller et Matthew Tkachuk, sont vite devenus des joueurs de premier plan avec leur équipe respective, Arizona et Calgary.

L’échange Eberle-Strome

Jordan Eberle n’était plus dans les bonnes grâces de l’entraîneur-chef Todd McLellan après des séries éliminatoires difficiles, et le DG Peter Chiarelli voulait réduire la masse salariale des Oilers. L’idée d’envoyer Eberle chez les Islanders de New York en retour de Ryan Strome n’était pas vilaine, d’autant plus que Strome est un centre et permet à l’entraîneur de garder McDavid et Draisaitl réunis. Or, Strome déçoit depuis son arrivée à Edmonton avec quatre points, dont un but, en 11 matchs, tandis qu’Eberle a déjà neuf points en 12 matchs à Long Island. Il en avait obtenu 51 l’an dernier, au troisième rang des pointeurs de l’équipe.

Les blessures

Andrej Sekera n’est pas une grande vedette, mais il jouait en moyenne 21 min 28 s l’an dernier et a obtenu 35 points, avec une fiche de + 14, la meilleure chez les défenseurs du club après Adam Larsson. Sekera, 31 ans, n’a toujours pas disputé de match cette saison. Il a subi une opération au genou et son retour n’est pas prévu avant décembre, dans le scénario le plus optimiste. Il laisse un trou béant en défense. L’absence de Leon Draisaitl a été plus courte, quatre matchs, mais les Oilers ont marqué seulement sept buts et en ont accordé 14 au cours de cette période, avec une victoire en prolongation et trois défaites.

L’inefficacité en supériorité numérique

Les Oilers d’Edmonton avaient l’un des meilleurs rendements en supériorité numérique l’an dernier avec un taux de succès de 22,9 %, au cinquième rang de la LNH derrière Buffalo, Toronto, Pittsburgh et Washington. Avec sensiblement la même formation, ils ont un faible rendement de 13,2 %, au 29e rang de la ligue. Seuls Anaheim et Columbus ont fait pire. L’entraîneur-chef Todd McLellan a séparé Leon Draisaitl de Connor McDavid en pareille situation mercredi contre Pittsburgh et le pari a rapporté. Ryan Nugent-Hopkins a marqué sur une passe de McDavid. D’ailleurs, malgré la présence de McDavid, les Oilers ont la pire moyenne de buts marqués par match dans la LNH, 2,18.

Le rendement du gardien Cam Talbot

Cam Talbot a l’habitude des lents départs. Cette année, comme bien des gardiens de premier plan (pensons à Carey Price, Devan Dubnyk, Henrik Lundqvist, Roberto Luongo, Frederik Andersen, Craig Anderson, Matt Murray et Tuukka Rask), Talbot en arrache. Il vient au 20e rang pour la moyenne (3,04) chez les gardiens ayant disputé au moins huit matchs et au 19e rang pour le taux d’arrêts à ,904. C’est déjà moins mauvais que Carey Price qui, avant le match d’hier, était 26e pour le taux d’arrêts et 25e pour la moyenne, mais les Oilers espèrent qu’il retrouvera vite l’élan des beaux jours. Talbot, on le rappelle, a terminé au premier rang au chapitre des victoires l’an dernier. Mais il aura besoin aussi d’une défense plus efficace devant lui.