Le train électrique de la Caisse

Québec empochera si l’achalandage explose

Le gouvernement du Québec recevra une ristourne sur son investissement dans le train électrique REM si l’achalandage dépasse les prévisions de la Caisse de dépôt rendues publiques le 10 novembre.

Selon un rapport de la firme d’experts Steer Davies Gleeve, le REM attirera 161 000 passagers par jour en 2026, après une phase d’adoption progressive. Ce volume de passagers représenterait une hausse de 57 % par rapport à l’achalandage actuel des modes de transport qui seront remplacés (près de 103 000).

Cet achalandage se traduit par un volume annuel de 621 millions de passagers-kilomètre en 2026, soit l’équivalent de 621 millions de passagers qui font un trajet d’un kilomètre.

La Caisse ne percevra pas elle-même les diverses recettes du REM, notamment celles des usagers. Tous les fonds, qu’ils viennent du REM ou des autres réseaux de transport, seront collectés par un nouvel organisme de transport régional, appelé Autorité de transport régional métropolitain (ARTM).

La Caisse m’indique qu’elle s’attend à recevoir de l’ARTM, en 2026, entre 70 et 75 cents par passager-kilomètre pour combler ses frais d’exploitation et assurer un rendement sur son investissement. Comme le chèque de l’ARTM dépend du nombre d’usagers, le profit de la Caisse dépendra de son succès à créer de l’achalandage et de sa capacité à minimiser les coûts d’exploitation du REM. Ces 70-75 cents sont l’équivalent de 450 millions de revenus annuels.

Au-dessus de ce volume de 621 millions de passagers-kilomètre, essentiellement, le gouvernement du Québec touchera une proportion des revenus additionnels, nous indique-t-on à la Caisse de dépôt. Le niveau du partage est en négociation.

La Caisse croit que les trois nouvelles stations récemment annoncées ajouteront 15 % à l’achalandage déjà prévu, ce qui donnerait environ 715 millions de passagers-kilomètre. Ce bond permettrait au gouvernement d’empocher. 

En supposant que le gouvernement obtienne la moitié du surplus, il recevrait 34 millions de dollars par an (environ 28 millions en dollars d’aujourd’hui), selon mes estimations. Ce chèque donnerait un rendement de 1,8 % sur son investissement de 1,5 milliard.

Il reste à savoir si ce mode de partage sera suffisant pour que le gouvernement du Québec puisse être autorisé, par le Vérificateur général, à inscrire son injection de 1,5 milliard dans le REM comme un investissement, plutôt qu’une subvention.

Un investissement doit avoir une espérance raisonnable de gain. Et à la différence d’un investissement, une subvention doit être passée à la dépense au budget.

À suivre…

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