Abolition des frais accessoires

Être ou ne pas être une superclinique

En plus de l’inquiétude entourant la disparition des frais accessoires, le fait que les cliniques doivent décider d’ici le 31 mars si elles veulent ou non devenir des supercliniques alarme la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

Que doivent décider les cliniques d’ici le 31 mars ?

La cinquantaine de cliniques réseau du Québec, dont la Polyclinique médicale Pierre-Le Gardeur, de même que les 287 groupes de médecine de famille (GMF) ont jusqu’au 31 mars pour décider s’ils deviendront des supercliniques. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, souhaite voir 50 de ces supercliniques s’implanter d’ici l’an prochain au Québec.

Quelles sont les exigences des supercliniques ?

Les supercliniques seront des GMF qui devront offrir plus de services et qui recevront en échange plus de financement. Les supercliniques devront notamment ouvrir leurs portes 12 heures par jour, 7 jours sur 7, offrir un minimum de 20 000 consultations par année et offrir un accès à des prélèvements et à des échographies publiques.

Jusqu’à maintenant, seulement deux supercliniques ont ouvert leurs portes au Québec. Il ne semble pas y avoir d’engouement. Pourquoi ?

Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a déjà indiqué que la réticence des médecins à ouvrir des supercliniques est entre autres liée à leur refus de travailler la fin de semaine.

Pour le Dr Luc LaSalle, c’est plutôt que les exigences ne sont pas intéressantes pour les cliniques et pour les patients. « On offre déjà plus de consultations par année que ce qui est demandé pour être une superclinique. Ouvrir après 16 h la fin de semaine, on le ferait s’il y avait une réelle demande ou si c’était médicalement indiqué. Mais ce ne l’est pas », plaide-t-il. Le Dr LaSalle dit offrir 195 heures de couverture médicale par semaine, alors que le gouvernement n’en demande que 84 en superclinique.

Le Dr Godin ajoute que plusieurs cliniques réseau ont déjà deux médecins de garde la fin de semaine, de 8 h à 16 h. « En devenant superclinique, il ne pourra y avoir qu’un seul médecin de garde. Donc un patient qui se présente à la clinique le matin, au lieu d’être vu à midi par un des deux médecins sur place, il sera vu à 18 h par le seul médecin de garde. Où est l’amélioration de l’accès ? » demande-t-il.

Qu’arrivera-t-il aux cliniques qui refusent de devenir des supercliniques ?

Elles perdront leurs subventions de 250 000 $ par année et devront se contenter d’un statut de GMF, explique le Dr Godin. Conséquence : les services sans rendez-vous de ces cliniques, qui dépannent des dizaines de milliers de patients chaque année, devront fermer.

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