Cyclisme

Prolongation de contrat pour Duchesne

Antoine Duchesne rageait un peu après la course. Ses jambes ont coincé à quelques dizaines de mètres du sommet de la côte de Polytechnique, lui faisant tout juste rater le groupe des 50 premiers rentrés dans la même minute au Grand Prix cycliste de Montréal, hier après-midi.

Duchesne est arrivé seul sur l’avenue du Parc, franchissant la ligne au 51e rang, à 1 min 11 s du gagnant Greg Van Avermaet. Avec Thomas Voeckler, le Québécois était l’un des deux coureurs protégés chez Direct Energie.

« Je suis vraiment déçu, les gars m’ont quand même beaucoup aidé aujourd’hui, a soupiré Duchesne. J’ai choisi d’attendre, de ne pas suivre les coups, parce que justement, je me sentais très bien tout le temps. J’ai donc essayé de rester conservateur un peu. Il m’en manquait si peu à la fin. »

Ce statut au GP de Montréal est une illustration éloquente de l’avancement du natif de Chicoutimi au sein de l’équipe française. D’ailleurs, en matinée, il a apposé son nom au bas d’une prolongation d’un an avec Direct Energie, a appris La Presse.

« Je suis vraiment content. C’est une belle preuve de confiance de l’équipe. »

— Antoine Duchesne, qui fête aujourd’hui son 25e anniversaire

Maillot à pois sur Paris-Nice, solide campagne de classiques, premier Tour de France terminé, participation aux Jeux olympiques de Rio : ce renouvellement de contrat chez Direct Energie n’est que la suite logique d’une saison au cours de laquelle le natif de Chicoutimi a surpassé les attentes.

« Franchement, il nous a un peu surpris à Paris-Nice, a confié le directeur sportif Jimmy Engoulvent. On savait que c’était un bon coureur, mais à Paris-Nice, il a vraiment prouvé que c’était un coureur d’avenir. On lui a fait confiance pour la suite et il a eu un Tour de France plutôt bon. »

Si Duchesne prend part à son deuxième Tour comme prévu, il aura des responsabilités accrues auprès de Bryan Coquard. Le jeune sprinter a frôlé une victoire d’étape en juillet, et la formation vendéenne misera davantage sur lui l’an prochain.

« Cette année, on avait mis quatre coureurs autour de lui, a exposé Engoulvent. L’année prochaine, il y en aura peut-être encore plus. C’est dans ce secteur-là qu’on attendra encore un peu plus [d’Antoine], qu’on sera un peu plus exigeant, quoi. »

À sa troisième saison dans la formation vendéenne, celui qu’on surnomme le « Caribou » semble mieux intégré que jamais. « Ce sont des coureurs qu’on aime bien avoir parce que ce ne sont pas des coureurs à problèmes », a ajouté Engoulvent, un coéquipier de Duchesne jusqu’à l’an dernier. « Ce sont des coureurs qui n’ont pas à être surmotivés pour aller à l’avant du peloton. C’est très important. »

Duchesne repartira vers l’Europe pour disputer encore quelques classiques, dont Paris-Tours le 9 octobre, une semaine avant les Championnats du monde de Doha, au Qatar.

Le baroud d’honneur de Hesjedal

À sa dernière course en sol canadien, Ryder Hesjedal a fait son baroud d’honneur en attaquant dans la dernière ascension de la côte Camillien-Houde, une salve qui a fait long feu mais mis la table à celle de son coéquipier Bauke Mollema.

Le Britanno-Colombien a fini 19e, dans le même temps que le vainqueur Greg Van Avermaet, ce qui lui a valu une visite sur le podium à titre de meilleur représentant du pays.

« J’ai eu du plaisir, a exprimé Hesjedal, gagnant du Giro 2012. J’ai fait ce que je croyais devoir faire durant la course et je ne pouvais demander mieux. Si tu penses pouvoir avoir l’avantage sur Sagan et Van Avermaet dans un sprint, ce sera difficile. Je suis monté sur le podium à deux reprises ici. J’ai eu mes moments. Premier Canadien, je ne sais pas exactement ce que ça signifie, mais c’était bien de pouvoir en profiter une dernière fois. »

Membre de l’échappée à six qui a passé quelque 170 kilomètres en tête de course, l’Ontarien Ben Perry, 22 ans, a décroché le maillot de meilleur grimpeur.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.