GREG VAN AVERMAET

« Tout tombe en place »

Après le champion mondial, le médaillé d’or olympique. Battu par Peter Sagan à Québec, Greg Van Avermaet a savouré sa revanche en remportant le Grand Prix cycliste de Montréal, hier après-midi.

Le champion de Rio a su profiter des efforts consentis par son rival slovaque en fin de course pour prendre sa mesure dans les derniers mètres du sprint final sur l’avenue du Parc. Van Avermaet a ainsi décroché son premier bouquet au Canada après être passé près à plusieurs reprises, dont une deuxième place vendredi à Québec.

« Peter était plus fort que moi à Québec, mais aujourd’hui, le sprint s’est déroulé à la perfection pour moi, avec un dernier tour très difficile, a expliqué le Belge de la BMC. Je suis monté sur le podium à quelques reprises ici. C’est bien de finalement monter sur la première marche. Premier et deuxième, je ne pouvais espérer plus de ces deux courses. »

À son arrivée ici, Van Avermaet s’interrogeait sur son niveau de forme après avoir profité des semaines précédentes pour célébrer sa victoire spectaculaire au Brésil le 6 août. Avec ce titre olympique, le coureur au tempérament offensif s’était définitivement débarrassé de l’étiquette d’éternel deuxième qui lui collait à la peau.

« J’ai toujours dit que je visais mieux, a rappelé l’athlète de 31 ans. J’ai toujours pensé être un bon coureur, mais je ne gagnais pas beaucoup. Cette année, tout tombe en place. J’arrive à gagner de grandes courses. Je suis finalement là où je voulais être. »

AUCUN REGRET

À l’image de Van Avermaet à Québec, Sagan n’éprouvait aucun regret. Le Slovaque a assumé sa large part de responsabilité au dernier tour dans un groupe de huit chassant derrière le Portugais Rui Costa, le vainqueur de 2011 parti juste avant le sommet de Camillien-Houde. L’homme au maillot arc-en-ciel a d’abord pris un gros relais dans l’ultime montée avant de lui-même refermer l’écart de la flamme rouge jusqu’au dernier virage, à 500 mètres de la ligne.

Costa repris, Sagan a ensuite dû composer avec le fort vent de face et une attaque de l’Italien Alberto Bettiol (7e), revenu de l’arrière dans le deuxième peloton de poursuite. Il n’a pu répondre à Van Avermaet qui l’a débordé avec 150 mètres à faire. L’Italien Diego Ulissi, coéquipier de Costa chez Lampre, a fini troisième.

« Aujourd’hui, c’était beaucoup plus dur qu’à Québec, a indiqué Sagan. Je suis arrivé très fatigué dans le final. Après, durant le sprint, j’ai eu des crampes. Je suis heureux de cette deuxième place, très heureux. »

À leur septième présentation, les Grands Prix de Québec et de Montréal, seules épreuves de niveau World Tour sur le continent américain, couronnent donc deux champions de rêve.

Grand Prix de Montréal

Mission accomplie pour Houle

AG2R La Mondiale a fait partie des équipes qui ont tout tenté en fin de course pour faire dérailler les desseins de Greg Van Avermaet et de Peter Sagan. En compagnie de son coéquipier Cyril Gautier, le Québécois Hugo Houle a participé à la vaine offensive, se glissant dans une échappée à 10 coureurs dans l’avant-dernier des 17 tours.

« C’était le but pour nous d’essayer de durcir la course au maximum parce que, de toute façon, c’était pratiquement perdu d’avance au sprint contre Sagan et Van Avermaet, a souligné Houle. On a essayé, on s’est battus, je suis très content de ma journée. »

Le travail de Houle (56e) a mis la table à une attaque de son leader Romain Bardet, qui a répondu à une accélération du Canadien Ryder Hesjedal dans la dernière montée de Camillien-Houde. Le deuxième du Tour de France n’a pas été en mesure de faire la différence dans la courte ascension.

Derrière, Houle s’en voulait d’avoir manqué le coche de peu. « Au sommet de la montée, il y a eu quelques cassures, et ce n’est plus tout le monde qui voulait rouler », a raconté le cycliste de Sainte-Perpétue, hypothéqué par ses efforts précédents. « Je n’ai donc pas su rester accroché au premier groupe. Je suis un peu déçu. »

À sa cinquième participation au GP de Montréal, Houle, 25 ans, se félicitait d’avoir été en mesure « de peser un peu sur la course » pour la première fois. « Je voulais aller m’amuser un peu et me faire mal aux jambes bien comme il faut ! »

— Simon Drouin, La Presse

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