L’Impact n’aime pas les cartons rouges…

Refuser un carton rouge à l’adversaire ? Si les règles du soccer le permettaient, ce serait pour l’Impact une décision très étonnante, mais conséquente, si l’on se fie à ses statistiques des dernières années dans de telles circonstances.

La défaite de lundi contre un Galaxy de Los Angeles réduit à 10 après l’expulsion de Zlatan Ibrahimovic a mis en relief le fait que l’Impact peine à s’imposer quand l’adversaire écope d’un carton rouge. Tellement que si, comme au football, les règles du soccer permettaient de refuser une pénalité imposée à l’adversaire, l’Impact aurait des raisons statistiques de le faire.

C’est du moins ce qui ressort de l’analyse des données des matchs de l’Impact depuis le début de la saison 2015, celle où la formation montréalaise a véritablement révélé, par ses succès en Ligue des champions, ses qualités comme équipe de contre-attaque.

Selon les données compilées par La Presse, l’Impact a depuis ce moment reçu 23 cartons rouges et n’en a provoqué que 10 pour l’adversaire. L’Impact a ainsi passé presque exactement trois fois plus de temps en infériorité numérique qu’avec l’avantage d’un homme (768 minutes contre 255).

Quand il a pu évoluer avec un joueur en plus que l’adversaire, l’Impact a inscrit 1,76 but par tranche de 90 minutes durant cette période. C’est moins que les 2,34 buts que l’adversaire a marqués contre lui quand les circonstances étaient inversées.

En revanche, l’Impact est deux fois meilleur que ses adversaires pour compter en infériorité numérique. Voilà qui correspond parfaitement à ce à quoi on pourrait s’attendre d’une équipe qui excelle en contre-attaque.

« D’une certaine façon, quand l’autre équipe tombe à dix, ça ne nous permet pas vraiment de jouer avec nos forces, a expliqué Evan Bush au terme du match de lundi. Nous sommes bons quand nous pouvons contre-attaquer contre des équipes portées vers l’avant qui ont deux ou trois gars derrière, pas dix. Avec notre taille, jouer large et envoyer des ballons dans la surface n’est pas notre force. »

Meilleure fiche

Si l’on s’attarde aux résultats des matchs, une logique étonnante fait surface : l’Impact ferait mieux de demander à l’arbitre de permettre à ses adversaires expulsés de rester en jeu.

Six fois au cours de la période étudiée, l’Impact a vu l’adversaire écoper d’un carton rouge au moment où le pointage était nul. Dans ces circonstances favorables, les Montréalais n’ont inscrit qu’une seule victoire, contre deux défaites et trois verdicts nuls (1-2-3). Il faut dire que trois fois, il a lui-même écopé d’un carton rouge par la suite pour annuler cet avantage.

Or, dans les matchs où aucun carton rouge n’a été distribué, l’Impact présente une fiche positive de 41-40-17. Il a donc plus de succès dans ces circonstances neutres.

En fait, l’Impact fait presque aussi bien quand c’est lui qui est puni. Les Montréalais ont inscrit une victoire, trois défaites et trois matchs nuls (1-3-3) quand un des leurs a été expulsé alors que le pointage était nul. Il a même deux fois réussi à combler un déficit d’un but pour arracher un verdict nul.

Prochain match : Impact c. Minnesota United FC, samedi (20 h) à Minneapolis

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