100 idées pour améliorer le Québec  Priorité à la santé

10 idées pour améliorer le système de santé

Augmenter les ressources psychosociales

Créer davantage de ressources psychosociales parce que les services sociaux sont souvent les enfants pauvres du réseau de la santé. Aider également les OSBL à donner de meilleurs services en rehaussant les conditions salariales des intervenants. Favoriser un partenariat entre le communautaire et le réseau de la santé dans la création de projets porteurs de changements.

— Sylvie Martin, travailleuse sociale

Aider les urgentologues

En tant que médecin de famille, je placerais deux médecins aux urgences pour désengorger le système. Les urgentologues ne s’occuperaient que des cas urgents, ce pour quoi ils ont été formés, et les deux médecins de famille prendraient tous les cas bénins, la majorité, ce qui permettrait une meilleure fluidité aux urgences. Ce sont les cas plus lourds (ambulance, infarctus et autres traumas) qui empêchent les urgentologues de s’occuper des grippes, des infections urinaires et de tous les cas bénins, faute de temps et compte tenu des priorités.

— Gaby Zagury, médecin de famille

Déléguer aux infirmières

Je suis infirmière depuis 25 ans. Une partie de la solution est, selon moi, de déléguer, déléguer et encore déléguer certains actes médicaux aux infirmières. La loi sur les infirmières a été modifiée en 2003. Il reste beaucoup à faire en pratique. De plus, les infirmières ont le droit de prescrire certains médicaments... qui, pour la majorité d’entre eux, sont disponibles en vente libre dans les pharmacies. En résumé, donner plus de responsabilités et d’autonomie aux infirmières.

— France Tousignant, infirmière clinicienne

Augmenter les effectifs

Je mettrais en place des mesures favorisant la professionnalisation des services de réadaptation offerts à la clientèle des Centres de réadaptation en déficience intellectuelle et trouble du spectre de l’autisme. Les effectifs en orthophonie et en ergothérapie sont limités et largement insuffisants pour répondre aux besoins variés et complexes de cette clientèle particulière.

— Myriam Godue, orthophoniste

Informatiser la pratique

Il faut une meilleure informatisation. J’instaurerais un dossier électronique unique où tous les renseignements médicaux du patient seraient colligés : l’imagerie, les résultats de laboratoire, les notes (lisibles) des consultants, les demandes à la RAMQ pour les médicaments d’exception et leurs réponses, les médicaments du patient. Avoir une mise à jour pour éviter les erreurs. Cela empêcherait que certains examens soient faits en double et permettrait d’économiser argent et temps, tout en évitant les conséquences parfois néfastes que peuvent entraîner des radiations inutiles. Il y a une grande inefficacité à devoir courir après les résultats des tests demandés par d’autres professionnels, mais qui ne parviennent jamais au médecin traitant. J’aimerais également avoir accès aux plages horaires des divers spécialistes pour mieux aiguiller et aider mon patient à obtenir un rendez-vous dans des délais acceptables. En 2018, tout passe par l’informatique, il est aberrant qu’encore aujourd’hui nous utilisions la poste et le télécopieur pour recevoir, une semaine plus tard, des résultats de tests. Résultats que nous devrons scanner et ajouter au dossier physique du patient. Un réel virage informatique qui ferait en sorte que notre système de santé soit interconnecté sauverait beaucoup de temps et augmenterait l’efficacité. Nous serions tous gagnants.

— Louise M. Légaré, médecin de famille

Dépolitiser le système

La base, pour améliorer notre système, serait de dépolitiser le système de santé. Créer l’« Hydro-Québec de la santé » qui pourra planifier sur 20 ans à partir de données probantes au lieu de changer de plan tous les quatre ans !

— Louis Philippe Pelletier, médecin

Privatiser la gestion

La mesure la plus importante pour améliorer le système de santé est de privatiser sa gestion. Le gouvernement doit avoir le sifflet, pas la rondelle ! Des gestionnaires imputables seraient responsables de gérer le système localement en tenant compte des particularités de chaque région. Ce modèle est en place en Europe du Nord. L’autre mesure importante est de cesser d’interdire l’existence d’hôpitaux privés. Cette interdiction prive le système public d’un élément essentiel à la qualité d’un service : la concurrence.

— Dominique Garrel, médecin

Favoriser la prévention

Je miserais sur la prévention en favorisant l’inclusion des professionnels de la santé qui peuvent y jouer un rôle essentiel. Je parle ici des kinésiologues qui mériteraient d’avoir un ordre professionnel. Ils peuvent intervenir dans la gestion des habitudes de vie, la modification de comportement et dans la mise en place d’exercices adaptés à l’individu. Ils œuvrent donc en prévention, en traitement et en performance, mais actuellement avec des moyens très limités. Un grand pourcentage de la population vit à un moment ou à un autre avec un trouble musculo-squelettique (douleur et limitation de mouvement) ou une maladie chronique. Le pouvoir des exercices adaptés sur la santé n’est plus à démontrer ! Encadrons donc au plus vite cette profession à valeur ajoutée !

— Geneviève Émond, Farnham, kinésiologue

Informer, écouter, dialoguer et collaborer

D’abord restaurer un processus démocratique en travaillant avec les populations concernées localement. Informer, écouter, dialoguer, collaborer et habiliter les personnes à prendre en main leur santé et celle de leur communauté. Renforcer la promotion et la prévention et axer nos énergies sur des environnements favorables à la santé globale. Faire une première ligne avec des équipes multidisciplinaires où l’infirmière praticienne serait la chef. Mettre les médecins comme consultants en première ligne et développer la surspécialisation et les spécialités de pointe pertinentes aux populations. Avoir des visionnaires à la tête du réseau et prévoir les enjeux des populations de demain. Développer un axe majeur pour la santé globale de nos peuples amérindiens, revoir le mode de rémunération des médecins et remettre en question la qualité de vie du grand âge...

— Denise Fortin, psychologue

Restaurer les CLSC

Les CLSC (centres locaux de services communautaires) avaient pour mission à l’origine, au début des années 70, d’être une première ligne et d’offrir toute la gamme des services de santé et de services sociaux requis par une communauté donnée, dans leurs milieux de vie (domicile, écoles, garderie…). Ces services pouvaient varier d’un secteur à l’autre, selon les besoins spécifiques de cette communauté. On y trouvait notamment des infirmières, des hygiénistes dentaires, des auxiliaires familiales et sociales, des travailleurs sociaux, des psychologues, des nutritionnistes, des ergothérapeutes, des physiothérapeutes, des organisateurs communautaires… et trop peu de médecins. À Montréal, nous avons eu jusqu’à 31 CLSC. Nous y avons offert de magnifiques services qui ont peu à peu disparu, principalement parce que les médecins n’ont pas voulu en faire partie : le paiement à salaire ne les intéresse pas. Puis, les fusions de 2005 et, encore plus sauvages, celles de 2015 ont fait des CLSC des centres moribonds. Restaurer les CLSC signifie remettre en place les services de promotion et de prévention de la santé, offrir les soins et services curatifs avant qu’ils deviennent urgents, permettre aux aînés de vivre le plus longtemps possible chez eux, soutenir nos communautés... Nous redeviendrions une population en santé.

— Marguerite Deschamps, gestionnaire retraitée du réseau de la santé et des services sociaux

D’autres idées des intervenants

Aider les plus vulnérables

La liste est longue, les priorités dures à établir. Je pense que l’on peut juger de la valeur d’une société à la manière dont elle s’occupe des personnes les plus vulnérables, entre autres les aînés, les enfants, les handicapés et les personnes démunies. L’accès à de bons soins, et pas seulement à des soins de base, doit être un droit fondamental. Même si le Québec et le Canada peuvent se targuer d’avoir un bon système de santé par rapport à bien de pays, des efforts restent à faire. Comment se fait-il que certains aînés n’aient pas accès à de bonnes maisons de retraite ? Que beaucoup de personnes ne peuvent pas se payer de soins dentaires à cause des coûts non remboursés ?

— Marie Lamensch, coordinatrice de projet, Institut montréalais d’études sur le génocide et les droits de la personne, Université Concordia

Offrir des postes intéressants aux infirmières

Remettre les infirmières là où elles doivent être. En août 2016, on nous annonçait une réforme dans les CHSLD qui visait à doubler les postes requis d’infirmières licenciées, et ce, malgré la pénurie. On en trouvera, nous disaient-ils. Mars 2017, comme promis, on débutait la réorganisation du travail : les deux tiers des infirmières requises provenaient d’agences, sabotant ainsi la qualité des soins. Si on fermait ces agences, et donnait à ces infirmières ainsi libérées la possibilité d’avoir un poste intéressant dans notre système de santé publique ? Les heures supplémentaires deviendraient quasi inexistantes, les soins retrouveraient leur qualité d’avant et l’atmosphère au travail serait au beau fixe. À qui rapportent ces agences pour qu’une idée aussi simple n’ait jamais été envisagée ? Certains politiciens en seraient-ils actionnaires ? On ne peut pas fermer les agences, pourrait sûrement nous répondre Gaétan Barrette. Pourtant, il n’en serait pas à sa première décision controversée ? On aura beau établir des quotas, si on n’a pas d’infirmières, à quoi bon...

— Linda Legault, infirmière auxiliaire

Donner plus d’autonomie aux acteurs du réseau

Il existe des solutions pour améliorer la première ligne de notre système de santé dans le futur. D’abord, donner plus d’autonomie aux différents professionnels qui y œuvrent, favoriser la collaboration entre eux et en faciliter l’accès pour la population. Deuxièmement, avoir une approche budgétaire spécifique et contrôlée pour la première ligne en tenant compte des coûts associés aux interventions des professionnels, incluant les médecins de famille, et en considérant les différents modes de rémunération. Enfin, en s’appuyant sur cette approche budgétaire contrôlée, augmenter le nombre de médecins, en facilitant l’entrée en médecine et en résidence de médecine de famille, réduire l’écart de rémunération avec les médecins spécialistes et miser sur l’émergence d’une certaine concurrence qui n’existe tout simplement pas actuellement dans notre système. N’oublions pas que, si nous sommes dans une situation enviable au Canada, nous avons tout de même un des pires ratios médecins de famille/population dans le monde occidental, soit 1,1 pour 1000 habitants, comparativement à 1,5 pour les pays de l’Union européenne. Un peu de concurrence et un plus grand accès aux services de différents professionnels dans un système où l’emploi est assuré et la rémunération plus qu’appréciable ne ferait certainement pas de tort !

— Raymond Lalande, médecin, professeur titulaire, département de médecine de famille et de médecine d’urgence, Université de Montréal

Respecter les infirmières

La chose à faire en santé ? Se rappeler que les milliers de femmes qui sont actuellement infirmières ne sont pas obligées d’exercer cette profession. En 2018, avec un marché du travail qui atteint le seuil du « plein emploi », elles peuvent être infirmières. Elles peuvent aussi exercer des centaines d’autres emplois, elles peuvent même être caissières au Costco pour exactement le même salaire. Sauf que là, leur uniforme est payé, elles ne sont pas « séquestrées » par des heures supplémentaires obligatoires, ne travaillent pas la nuit et ont des vacances d’été… durant l’été ! Se rappeler que ce sont des femmes intelligentes, scolarisées, très débrouillardes et habiles avec le public : le rêve de plusieurs employeurs dans des dizaines de domaines ! Donnez-leur des salaires et des conditions de travail dignes et vous aurez peut-être la chance qu’elles choisissent de continuer à travailler comme infirmières.

— Isabelle Danis, infirmière

Prévenir les maladies chroniques

Il faut une évaluation santé périodique sommaire non médicale des individus, comprenant une prise de tension artérielle, une glycémie capillaire, une mesure du poids et du tour de taille, ainsi qu’une épreuve de marche chronométrée. Ce type d’évaluation populaire existe déjà (le 10 de cœur à Chicoutimi), mais les données individuelles ne sont pas colligées. Chaque individu prendrait ainsi conscience de l’importance de la prévention des maladies chroniques et ce, sans engorger le système de santé.

— Dominic Gagnon, médecin

Instaurer des mécanismes d’évaluation

Que les médecins soient payés par l’établissement pour lesquels ils travaillent. Actuellement, les médecins ont trop d’autonomie donc peu d’obligation envers les organisations. Revoir le nombre de CIUSSS et de CISSS. L’idée de regrouper les différentes missions était souhaitable, mais la gestion d’établissement de plus de 10 000 employés est excessivement difficile et impersonnelle. Décentraliser la gestion opérationnelle dans les établissements avec une obligation que les CIUSSS ou CISSS d’une même région aient une approche populationnelle partagée et une offre de services complémentaire. Par exemple, la région de Lanaudière pourrait compter sur deux CISSS et des services pouvant être offerts dans l’un ou l’autre des deux hôpitaux. On vise trois objectifs : optimiser l’utilisation des plateaux techniques et des compétences professionnelles, offrir des services professionnels de proximité dans la région de la population lorsque la masse critique est suffisante et réduire la compétition inutile entre établissements. Que le MSSS se limite à donner les grandes orientations et les priorités en matière de santé et de services sociaux et cesse d’intervenir dans la gestion des opérations. Plusieurs postes pourraient ainsi être supprimés tant au Ministère que dans les établissements. On peut instaurer une méthode de reddition de comptes beaucoup moins lourde. Le réseau SSS est actuellement axé sur la méfiance du MSSS envers les gestionnaires des établissements. Instaurer des mécanismes d’évaluation de la pertinence des services et de l’utilisation des ressources pour l’environnement physique, de celles financières et surtout de la main d’œuvre.

— Benoit Valiquette, ancien directeur général d’un CSSS et ancien directeur général adjoint d’un CISSS

100 idées pour améliorer le Québec Priorité à la santé

10 idées pour améliorer le système de santé

Parmi vos idées et suggestions pour améliorer le système de santé québécois, voici celles qui ont retenu notre attention.

Améliorer la gestion

Le plus important problème n’est pas le manque de médecins ou d’infirmières. Le jour où l’on rémunérera les gestionnaires d’hôpitaux selon le rendement, c’est-à-dire l’efficacité des urgences, la réduction du temps d’attente pour les chirurgies, etc., on verra alors une amélioration importante. Il y a des fonctionnaires dans le monde de la santé pour qui leur seule priorité est de protéger leur job, empêchant donc toute amélioration de notre système de santé.

— Daniel Gemme, Sainte-Adèle

Accroître le rôle des infirmières

Pour améliorer le temps d’attente dans les urgences, je donnerais aux infirmières le véritable rôle qu’elles doivent jouer. Au fameux triage, une infirmière pourrait être attitrée pour régler les cas mineurs qui ne nécessitent pas de consulter un médecin et cela permettrait aux médecins de s’occuper des vraies urgences.

— Sylvie Pilon, Belœil

Créer une agence

Je crois que la solution serait de dépolitiser la santé. Ce pourrait être un organisme indépendant, comme Hydro-Québec ou la Société des alcools du Québec. La gestion par le ministère de la Santé est trop lourde : 18 000 fonctionnaires pour gérer un système identique à celui de la Norvège ou de la Suède qui sont gérées par 1800 fonctionnaires, soit 10 fois moins. Les gestionnaires de cet organisme pourraient être des représentants des fédérations médicales et du Collège des médecins, des experts en gestion, des législateurs et des représentants de l’ordre des pharmaciens. C’est toujours trop compliqué avec le gouvernement. Des médecins comme ministres, c’est bien beau, mais ce ne sont pas de bons gestionnaires et ils n’ont pas de formation politique.

— Louis Beaudoin

Informatiser le système

La solution de l’achalandage passe par une gestion logistique. Comme Amazon qui traite un colis à livrer, les patients devraient aussi passer par un processus semblable et il n’y aurait pas d’effet entonnoir. Donc, les experts à impliquer dans la solution sont des gens de réingénierie de processus d’affaires, spécialisés en logistique et en approvisionnement.

— Lyne Savaria

Focaliser sur la prévention

Pour un Québec en santé, nous devons penser autrement. Commençons avec un vrai ministère de la Santé. Un ministère dont la mission est de mettre en place les conditions qui favorisent le maintien d’un bon état de santé. Ceci concerne l’éducation, l’amélioration du niveau de vie, une alimentation saine et l’accès à des équipements et installations sportives pour tous. N’oublions pas la prévention et la santé publique. Ajoutons un ministère des Soins et des Services sociaux. Un ministère chargé de l’ensemble des besoins et des enjeux en matière de soins de santé. On s’attendra ensuite à une répartition optimale des ressources humaines, professionnelles, monétaires et matérielles. Donc, analyser les besoins et consacrer la bonne ressource au bon endroit. Les médecins auront leur place, comme les autres intervenants. En mettant plus de ressources pour la santé et la prévention et en optimisant celles qui sont consacrées aux soins, on aura une population en meilleure santé. En contrepartie, les soins seront moins coûteux et plus accessibles pour ceux qui en ont besoin.

— Luc De Grâce, L’Assomption

Aider les aînés

Avec l’arrivée massive des baby-boomers à la retraite, il faut favoriser le maintien à domicile, augmenter le nombre de logements sociaux et indexer véritablement les pensions, car la santé veut dire aussi avoir les moyens de se nourrir adéquatement.

— Michel Pugeto

Imposer un ticket modérateur

J’instaurerais un ticket modérateur pour les citoyens qui engorgent les urgences pour des problèmes de santé mineurs, non urgents, qui auraient pu être facilement réglés en clinique sans rendez-vous.

— Claire D. Chenail

Revoir les responsabilités

Permettre à tous les professionnels ayant une expertise en santé, dont les pharmaciens et les infirmières, de prescrire des tests et traitements médicaux courants et réserver le suivi des cas complexes par les médecins. Permettre à tous les professionnels ayant une expertise en réadaptation (ergothérapeutes, physiothérapeutes, audiologistes, etc.) de prescrire les aides techniques pour assurer une autonomie fonctionnelle optimale sans prescription médicale, mais avec rapport d’évaluation et plan de traitement (RAMQ, CSST, etc.). Assurer un meilleur accès aux professionnels ayant une expertise en santé mentale et en thérapie psychosociale. Assurer une meilleure planification de l’organisation des services à la clientèle gériatrique qui sera de plus en plus nombreuse au Québec.

— Martyne Audet

Privatiser le système

Les innovations ont besoin de compétition pour surgir, mais quand il n’y a qu’un fournisseur de soins, il n’y a pas de compétition, sauf entre les représentants du gouvernement et les associations de professionnels. Le patient n’a jamais de choix, et pourtant, c’est lui le principal intéressé. Je pense qu’une privatisation globale du système, avec la garantie que tout le monde reste assuré, est une piste intelligente.

— Philippe Vincent

Revoir la notion du « médecin de famille »

J’abolirais la notion de médecin de famille pour tous. Ce qui est important c’est d’avoir accès à un médecin lorsqu’on en a besoin Et que ce médecin nous suive aussi longtemps que nécessaire. Plusieurs personnes seront en santé toute leur vie. Pourquoi leur attribuer un médecin qu’elles auront de la difficulté à voir de toute façon, si jamais elles tombent malades. Demandez aux personnes qui ont un médecin de famille si elles réussissent à voir leur médecin de famille quand elles en ont besoin. J’organiserais dans toutes les villes une équipe de médecins de première ligne qui se déplaceraient à domicile pour évaluer l’urgence des besoins, y répondre ou qui réfèreraient aux ressources plus appropriées. J’utiliserais davantage les CLSC. J’augmenterais le nombre de médecins à domicile. J’obligerais les nouveaux médecins à faire du domicile pendant deux ans avant de pouvoir intégrer un bureau de médecin. Je ciblerais des moments de vie pour déterminer les médecins aux clientèles plus vulnérables, comme la petite enfance, l’adolescence, la maternité, le vieil âge.

— Brigitte Savard

D'autres idées des lecteurs

Embaucher des gestionnaires

Embaucher de vrais gestionnaires responsables de chaque hôpital. Leur donner plein pouvoir de gestion : autorité et responsabilité, leur fournir les ressources nécessaires : humaine, équipement, financières et support simplifier les processus et orienter vers les objectifs : soigner les patients efficacement, bref copier le modèle américain.

— Gilles Coutu

Améliorer le maintien à domicile

Je crois nécessaire, avec le vieillissement de la population, que la priorité en santé soit d’améliorer le maintien à domicile en aidant les CSSS des régions à mieux desservir en soins divers les services à ceux désirant rester dans leurs résidences de façon sécuritaire. Il faut améliorer le sort des aidants naturels et que le gouvernement leur offre un support financier, entre autres en augmentant le crédit d’impôt et en les aidant à faire les modifications nécessaires à leur résidence pour que celle-ci soit adaptée. Comme société, la façon dont nous prenons soin de nos aînés en dit long sur ce que l’on est comme société. Cela sauverait d’énormes frais à l’État et préserverait le plus longtemps possible la dignité des personnes aînées.

— Stéphane Morin

Améliorer l'accès

Une idée très simple: mettre des cliniques sans rendez-vous ouvertes 24 heures par jour et sept jours par semaine, juste à côté des urgences des hôpitaux, car personne ne sait où se rendre pour une urgence mineure la nuit. La seule place est l’urgence des hôpitaux et cela engorge les urgences pour des cas mineurs, comme des otites ou des points de suture, etc.).

— Michel St-Laurent

Contraindre les médecins

J’obligerais les nouveaux médecins à accepter de travailler en CLSC pendant cinq ans à leur sortie de l’université. Les CLSC sont des ressources qui auraient pu devenir les cliniques de quartier et ainsi aider à désengorger les urgences des hôpitaux. On aurait pu y trouver infirmières, médecins et travailleurs sociaux pour les urgences mineures et les suivis réguliers. Donc contraindre les médecins à travailler en CLSC aurait été requis pour utiliser les CLSC et les rendre accessibles au plan médical. Transférer les ressources des CLSC dans les cliniques privées est une honte alors que le fonctionnement du CLSC aurait pu être optimisé.

— Jean Baillargeon

Déléguer aux « super-infirmières »

J’ouvrirais des cliniques dirigées par des « super-infirmières » (infirmières praticiennes spécialisées) avec pouvoirs de prescriptions de médicaments et de traitements, avec radiologie, prises de sang et petites salles permettant de faire des points de suture lors de blessures mineures. Les hôpitaux et leurs urgences ne serviraient qu’aux urgences. Ces cliniques pourraient être disponibles 24 heures sur 24. Il en faudrait plusieurs dès le début pour aider les gens à changer leurs habitudes d’engorger les urgences. Il y a des hôpitaux spécialisés en soins pour enfants... pourquoi ne pas avoir des hôpitaux pour les soins gériatriques, plus petits ; mais avec des spécialistes médecins, infirmières, ergothérapeutes, travailleurs sociaux, etc. ?

— Hélène Cantin

Privatiser l’administration

Privatiser l’administration des soins de santé. Le rôle de l’État est de garantir les soins de santé gratuits pour tous, pas d’être le propriétaire des hôpitaux et le patron des médecins. Son vrai rôle devrait être de négocier à des prix compétitifs auprès des sociétés d’assurance médicale internationale une couverture adéquate pour tous les Québécois et de laisser le marché administrer les soins. La vente des hôpitaux et des différentes installations au privé devrait rapporter suffisamment pour payer en partie la dette et l’administration par le privé des soins devrait diminuer le déficit. La santé, c’est quand même près de 50 % du budget québécois.

— Yves St Gelais

Cesser la rémunération à l’acte

D’abord, cesser la rémunération des médecins à l’acte et qu’ils soient salariés et gérés par un supérieur. Ensuite, réduire la paperasse, afin de diminuer le nombre de fonctionnaires et de cadres qui font la gestion dans les bureaux. Nous sommes en 2018 après tout ! Déjà, avec ces changements, on devrait être en mesure de récupérer de l’argent et de gagner en efficacité.

— Pascal Brassard

Réorganiser les services

La réorganisation des services est la première étape pour rendre plus efficace notre système de santé. Il faut cesser d’injecter de l’argent supplémentaire, car force est d’admettre que ça n’améliore en rien les services. Prenons exemple sur nos voisins de l’Ontario pour désengorger les urgences. Au Québec, un patient qui arrive avec un bras blessé va au triage et retourne dans la salle d’attente. Ensuite, il verra le médecin qui l’enverra en radiologie. Puis, retour à la salle d’attente pour obtenir les résultats. En Ontario, le triage l’enverra directement en radiologie et de là, vers la spécialité nécessaire, sans retourner en salle d’attente pendant des heures. Que font nos gestionnaires, les directeurs généraux dans les hôpitaux ?

— Claire Tardif

Rendre des comptes

Comment se fait-il qu’aucune direction régionale ne soit tenue de rendre des comptes à propos du si piètre service à la clientèle qu’on qualifie plutôt de « patient » ? En allant aux urgences, je n’ai jamais eu l’occasion de voir un directeur venir vérifier ou s’impliquer pour régulariser une situation de congestion, contrairement à la direction d’une succursale, d’un point de service, etc., d’une enseigne commerciale qui ne tarderait pas à ouvrir plus de guichets ou poser des gestes concrets pour corriger la situation. On voit rarement ces personnes dans les médias pour expliquer un temps d’attente inadmissible. Ceci ne veut pas dire pour autant que ce secteur devrait être privatisé, mais il devrait à tout le moins être géré comme si celui-ci était en concurrence. Efficacité et efficience.

— Robert Fafard

Revoir les rôles

Laisser les médecins soigner et opérer. Réduire le pouvoir d’ordres et de syndicats professionnels qui font la pluie et le beau temps. Former des « super-infirmières » pour traiter les problèmes mineurs. Permettre aux professionnels de la santé qui s’installent au Québec de pratiquer leur profession une fois leurs compétences reconnues d’une façon et dans un délai raisonnable.

— Raymond Roy

Humaniser le système

D’abord, penser à traiter humainement les utilisateurs du système de santé. Les prendre en main pour qu’ils ne rebondissent pas dans le système dans un état plus critique. Ça coûte pas mal plus cher que la prévention. Ce système ne tient pas compte de nous. Nous ne sommes qu’une feuille de papier sortant du télécopieur et déposée dans un panier, qu’un nom sur une longue liste d’attente, qui attendra plus de 16 heures aux urgences. Nous sommes des électeurs impuissants et désabusés, peu importe l’élu. Et si on nous informait au lieu de nous répondre : « je ne sais pas quand », « on vous appellera », « oui, oui dans trois mois » (qui se révélera être un an). Transmettez-nous un accusé de réception, des dates de suivis. Donnez-nous l’impression que notre dossier avance. Nous informer, communiquer, est-ce possible ? On finit par croire que notre dossier est tombé entre deux chaises. Ma grand-mère disait : pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Que dirait-elle aujourd’hui ? Quand on sait bien s’organiser, ça fonctionne d’habitude !

— Michèle Aubut

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