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Les Clinton en vacances à North Hatley

Ottawa — Le Québec semble être une terre de prédilection pour les anciens présidents démocrates des États-Unis.

Après Barack Obama, qui était de passage à Montréal en juin afin d’y prononcer un discours sur les grands enjeux auxquels est confrontée la planète, voilà que l’ancien président américain Bill Clinton et sa femme, Hillary Clinton, ont choisi de passer une semaine de vacances en compagnie de leur fille Chelsea et de ses deux jeunes enfants au Manoir Hovey, qui a pignon sur rue à North Hatley, en Estrie.

La famille Clinton doit arriver dimanche et séjourner dans cet établissement jusqu’au 19 août, date à laquelle Bill Clinton célébrera son 70e anniversaire de naissance. La visite imminente de cette famille politique influente des États-Unis, qui a été rapportée par Radio-Canada hier après-midi, alimentait les conversations dans cette petite municipalité depuis quelques jours, a-t-on appris. La famille Clinton sera logée dans des suites situées à l’extérieur du bâtiment principal afin d’avoir une plus grande tranquillité.

Toutefois, la direction du Manoir Hovey a refusé net de confirmer que ces dignitaires de marque sont sur le point d’installer leurs pénates pour une semaine dans la municipalité qui a déjà la cote auprès des visiteurs étrangers.

« Nous ne confirmons jamais l’identité des gens qui séjournent au Manoir, pour des raisons de confidentialité. »

— Julia Brouillard, responsable des événements spéciaux du Manoir Hovey

Bill Clinton, qui a été président des États-Unis de 1993 à 2000, avait tout de même confié à l’ancien premier ministre Jean Chrétien, au début de juillet, qu’il comptait passer des vacances au Québec cet été, alors que les deux hommes assistaient aux funérailles de l’ancien chancelier d’Allemagne Helmut Kohl au Parlement européen, à Strasbourg, a confirmé à La Presse un proche collaborateur de M. Chrétien.

Il a toutefois été impossible de savoir, hier soir, si les deux anciens dirigeants, qui entretiennent encore à ce jour des liens d’amitié étroits, pourront se voir durant le passage de M. Clinton en Estrie la semaine prochaine, voire jouer une partie de golf. Alors qu’ils étaient au pouvoir, MM. Chrétien et Clinton ont pu jouer quelques parties de golf ensemble.

Quoi qu’il en soit, M. Chrétien et M. Clinton auront l’occasion de se revoir en octobre, à Montréal, dans le cadre d’une série de rencontres entre les anciens présidents et les anciens premiers ministres des dernières décennies, organisées par le Canadian American Business Council, afin de souligner l’importance et la solidité des liens d’amitié entre le Canada et les États-Unis, au moment où les relations canado-américaines traversent une zone de turbulence depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à Washington.

Invités par Louise Penny ?

Selon certaines informations qui ont circulé hier, la famille Clinton aurait décidé de jeter son dévolu sur le Manoir Hovey de North Hatley après avoir reçu une invitation de l’auteure canadienne Louise Penny. Les intrigues des romans policiers de cette auteure à succès se déroulent presque entièrement à Three Pines, un village fictif des Cantons-de-l’Est, et ses livres se retrouvent souvent en tête des meilleures ventes au Canada et aux États-Unis, dont la prestigieuse liste des best-sellers du New York Times.

En octobre dernier, alors que la campagne présidentielle aux États-Unis battait son plein, Hillary Clinton avait pris le temps d’écrire une lettre de condoléances à Louise Penny à la suite de la mort de son mari, Michael Whitehead.

Depuis sa défaite aux mains de Donald Trump à l’élection présidentielle de novembre dernier, Hillary Clinton s’est montrée très discrète.

Dans le passé, des anciens dirigeants étrangers et des acteurs célèbres ont choisi de passer quelques jours dans la municipalité de North Hatley. À titre d’exemple, l’ancien président français Jacques Chirac et sa femme avaient séjourné en 2003 à l’Auberge Hatley, qui a été ravagée par un incendie trois ans plus tard.

Visite des services secrets

La semaine dernière, des agents des services secrets américains sont venus à North Hatley afin d’examiner les lieux et de faire les vérifications de sécurité qui s’imposent avant la visite d’un ancien président.

Du côté de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), on a refusé de confirmer la visite imminente des Clinton au Québec. Toutefois, on a indiqué qu’il incombe à la GRC d’assurer la protection de tous les chefs d’État qui arrivent de l’extérieur, anciens ou actuels, et qui viennent au Canada et au Québec. La sécurité de ces dignitaires est assurée de concert avec leur garde rapprochée. — Avec Daniel Renaud, La Presse

Un hôtel à la cote mondiale

Le Manoir Hovey s’est classé au 19e rang parmi les 100 meilleurs hôtels au monde en 2016, selon le palmarès du magazine Travel & Leisure. L’établissement a l’habitude d’héberger des dignitaires et des acteurs d’Hollywood.

Les racines québécoises d’Hillary

En vacances à North Hatley, Hillary Clinton renouera-t-elle avec ses racines québécoises ? Des recherches de Gail Moreau-Desharnais, de la French-Canadian Heritage Society of Michigan, retracent les origines de l’ancienne première dame des États-Unis jusqu’aux Filles du roi. Son ancêtre Jeanne Ducorps, dite Leduc, faisait partie du groupe de 700 femmes envoyées en Nouvelle-France, entre 1663 et 1673, pour se marier avec les nouveaux colons.

Plusieurs médias, pendant la course à l’investiture de 2007-2008 et la campagne électorale américaine de 2016, ont abordé la question. Un article publié dans La Presse en 2007 soulignait qu’Hillary Clinton mentionnait peu ses origines canadiennes-françaises. À l’époque, Gail Moreau-Desharnais avait sa théorie. Selon son hypothèse, la mémoire familiale n’en gardait pas un très bon souvenir. « Della laissait ma mère plus ou moins livrée à elle-même », a écrit Mme Clinton, au sujet de sa grand-mère, dans son autobiographie Mon histoire.

Della Murray était née en 1902 à Aurora, en Illinois. Ses parents étaient Daniel Murray et Délia Martin, fille d’Antoine Martin. Cette grand-mère maternelle « avait des origines franco-canadiennes, écossaises et amérindiennes », précise Mme Clinton. Les généalogistes n’ont toutefois pas retracé de liens avec les nations autochtones parmi ses ancêtres.

— Réjean Bourdeau, La Presse

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