Crime payant en 4K pour Club illico

Les téléséries policières enlevantes, comme The Fall ou The Killing, se classent systématiquement au top du palmarès de l’écoute en rafale. Pas étonnant que pour sa troisième production maison (après Blue Moon et Karl & Max), le Club illico de Vidéotron ait choisi d’adapter les enquêtes tordues du populaire inspecteur montréalais Victor Lessard du romancier Martin Michaud.

Ce sergent-détective atypique aux Converse rouges et à la veste de cuir, c’est Patrice Robitaille qui l’incarnera. Victor Lessard, qui prêtera son nom à la série, est un homme athlétique, sensible, rebelle, tourmenté et porté sur la bouteille.

À ses côtés, Julie Le Breton enfilera l’uniforme de Jacinthe Taillon (aucun lien avec la journaliste de Radio-Canada), une enquêteuse mal engueulée, loyale, colérique, honnête et lesbienne.

Club illico offrira à ses 260 000 abonnés les dix épisodes de Victor Lessard d’un bloc à l’hiver 2017. Cette première saison dérive directement du troisième livre – Je me souviens  – de la série des Victor Lessard, qui compte actuellement quatre volumes.

Autre nouveauté : le réalisateur Patrice Sauvé tournera les dix heures de Victor Lessard en 4K, l’ultra haute définition (UHD), d’une précision quatre fois supérieure à la HD traditionnelle. Entre 6 % et 10 % des foyers québécois possèderaient l’équipement nécessaire pour visionner du matériel en 4K.

Avocat de formation, Martin Michaud, 46 ans, a pratiqué le droit des affaires pendant 20 ans avant de se consacrer entièrement à l’écriture, en 2012. Michelle Allen (Pour Sarah) et Frédéric Ouellet (Grande Ourse) l’ont épaulé dans l’adaptation de son bouquin.

La première enquête télévisuelle de Lessard et Taillon sera particulièrement macabre. Une dame de 70 ans a eu le cou transpercé par un instrument de torture d’inspiration médiévale. En parallèle, un itinérant s’est jeté – ou a été poussé – en bas d’un édifice du Vieux-Montréal en abandonnant, sur le parapet, un portefeuille bourré d’indices. Quel lien unit ces deux meurtres ? Visiblement, un tueur en série terrorise Montréal.

Patrice Sauvé parle de Victor Lessard comme « d’un vrai psycho thriller », qui empruntera les codes du film noir.

Coproducteur de la série chez Pixcom, Charles Lafortune a été happé, lors de récentes vacances, par l’imagination foisonnante de Martin Michaud. « Je suis entré dans le roman Je me souviens avec passion. Je plongeais dans chacun des chapitres et je me disais : c’est une télésérie, ça », explique-t-il.

Bien sûr, un écrivain spécialiste de polars qui catapulte son détective-vedette au petit écran, ça ne date pas d’hier. Récemment, l’Américain Michael Connelly l’a fait avec son Harry Bosch pour les studios Amazon. La Québécoise Johanne Seymour a transposé la vie complexe de sa Kate McDougall (Céline Bonnier) chez Séries +. Et comment oublier le bourru Kurt Wallander (Kenneth Branagh), l’anti-héros du maître suédois Henning Mankell ?

« Ce sont des références qui ne sont pas castrantes, mais très stimulantes », remarque le réalisateur Patrice Sauvé, qui a aussi été derrière la caméra pour Karl & Max, dont la deuxième est toujours en développement.

Jusqu’à présent, le succès le plus fulgurant du Club illico demeure Blue Moon de Luc Dionne, qui cumule plus de 1,5 million de visionnements. La deuxième saison devrait être disponible sous peu, nous dit-on.

Comme pour Netflix, l’écoute réelle des émissions du Club illico – de même que leur impact – s’évaluent difficilement, car les firmes Nielsen et Numeris ne les mesurent pas.

L’enjeu principal de ces services numériques, dépouillés de publicité, se situe au chapitre des abonnements. Netflix se sacre bien que les critiques aient tailladé en pièces sa série Marseille. Une deuxième saison a été commandée parce que la première, même si très mauvaise, a dopé les inscriptions.

Uniquement en 2016, Netflix a dépensé cinq milliards dans la production de films et d’émissions exclusifs comme Sense8 ou Narcos. C’est énormément de fric.

Petit rappel, en terminant. Pas besoin d’être client de Vidéotron pour joindre le Club illico. Suffit de débourser 9,99 $ par mois pour fouiner dans le catalogue à partir d’une tablette ou d’un ordinateur.

OUTCAST EN AOÛT

Je vous ai glissé quelques bons mots hier sur Outcast (et non Outlander, seigneur !), la nouvelle série d’horreur relayée par HBO Canada depuis deux semaines. Sachez que c’est Super Écran qui a acquis la version française de cette production sinistre peuplée d’esprits sataniques. Première diffusion : le mardi 30 août à 22 h. On s’en reparlera d’ici là, bien sûr.

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