Séries LNH

Galchenyuk et Anderson, destins croisés

OTTAWA — En fin de deuxième période mercredi, Alex Galchenyuk s’est retrouvé dans le filet de Craig Anderson, au terme d’une séquence un peu folle qui avait commencé derrière le but.

Peu accueillant, Anderson n’a pas semblé apprécier cette visite du numéro 27 dans son espace de travail.

Ce n’est évidemment pas au cœur d’une série quatre de sept que deux adversaires acharnés vont rigoler d’un tel jeu, mais les deux hommes devraient avoir amplement le temps d’en discuter, l’été prochain. C’est que depuis deux ans, les deux hommes font partie du même groupe d’entraînement estival en Floride. Galchenyuk passe une partie de ses étés dans ce coin de pays, tout comme Anderson, ancien des Panthers.

Mais en fait, la relation entre les deux hommes est encore plus ancienne. Anderson connaît Galchenyuk depuis plus longtemps que quiconque chez le Canadien !

C’est à Chicago que les deux hommes se sont rencontrés. Galchenyuk, 15 ans, y portait les couleurs des Young Americans pour sa dernière année de hockey mineur, avant de passer au hockey junior. Anderson s’entraînait aussi dans la Ville des Vents, lui qui avait naguère joué pour les Young Americans et pour les Blackhawks.

« Je me demandais : Qui est ce jeune qui vient patiner avec les pros ? Je ne savais pas qui il était. Maintenant, je le sais ! »

— Craig Anderson

Le problème, c’est que le jeune ado qu’était alors Galchenyuk n’était pas exactement de calibre pour jouer avec les professionnels.

« Je me souviens de m’être une fois mis en colère contre lui, s’est remémoré l’ailier gauche du Tricolore. Chaque fois que je m’amenais pour le déjouer, il ne bougeait pas et me laissait marquer. Je ne comprenais pas pourquoi il faisait ça. Ça m’a mis de mauvaise humeur. Visiblement, il ne me respectait pas parce que j’avais seulement 15 ans. Mais quand tu t’exerces contre un gardien de la Ligue nationale, tu veux le mettre à l’épreuve. »

« Ses tirs étaient trop faciles à arrêter. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui ! reconnaît Anderson. Il était bon, à l’époque, mais je n’aurais pas pu dire qu’il allait devenir aussi bon, il était trop jeune. »

GAGNER LA GUERRE

Galchenyuk compte un but depuis le début de la série, inscrit aux dépens d’Andrew Hammond. « Si j’ai marqué contre lui quand j’avais 15 ans, je dois trouver le moyen de le déjouer cette fois-ci ! », dit-il d’Anderson.

Car avec un but, Galchenyuk aiderait grandement le Canadien, qui tente d’achever les Sénateurs et d’accéder au deuxième tour. Et il y a un autre enjeu…

« C’est sûr que je veux le battre. Ça va me permettre de lui casser les oreilles avec ça, l’été prochain ! »

En séries, il y a deux ans, Galchenyuk avait déjoué Anderson dans le quatrième match de la série, mais l’homme masqué avait eu le dernier mot quand ses Sénateurs avaient éliminé le Canadien. Cette fois, on devine que Galchenyuk aimerait gagner la guerre plutôt qu’une simple bataille.

— Avec la collaboration de Marc Antoine Godin, La Presse

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