Mon clin d'œil

Pour échapper au réchauffement climatique, on va se geler.

PHARMACIENS ET SOINS DE PREMIÈRE LIGNE

Le temps est venu de faire autrement

Dans un éditorial publié le 9 octobre, Ariane Krol identifie, avec beaucoup de justesse, les cinq priorités auxquelles le gouvernement Legault devrait s’attaquer dans une énième tentative de rendre le système de santé plus efficace, tant pour les professionnels qui y œuvrent que pour les patients qui espèrent toujours des résultats tangibles à cet égard.

L’une des priorités identifiées touche directement les soins de première ligne. Elle consiste à « ouvrir des portes » qui permettront aux patients d’être pris en charge par des professionnels de la santé autres qu’un médecin plutôt que de se retrouver à attendre des heures aux urgences de l’hôpital. La journaliste réfère notamment à certaines initiatives menées en collaboration avec les pharmaciens – qui effectuent de nouveaux actes délégués – et les infirmières praticiennes spécialisées. 

Bien que timides, ces premiers pas mènent dans la bonne direction : celle de la collaboration interdisciplinaire entre professionnels de la santé, dans une perspective de bénéfices aux patients.

L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) ne saurait être plus d’accord avec cette approche.

L’expérience des dernières années nous a clairement démontré que les tentatives de réformes du système de santé qui négligeront la dimension collaborative entre les divers professionnels au service des patients sont vouées à l’échec.

Une telle perspective est impensable alors que la priorité absolue de la population demeure la santé.

Tout récemment, l’AQPP a publié une étude conjointe, réalisée par des chercheurs indépendants du CIRANO, du CRCHUM et de HEC Montréal, sur l’impact des consultations effectuées chaque année par les pharmaciens communautaires auprès des patients. L’étude établit que les pharmaciens communautaires jouent un rôle de premier plan en offrant un accès presque immédiat à des soins de première ligne. Dans 77 % des cas, les conseils des pharmaciens ont évité l’utilisation d’au moins une autre ressource du système de santé. De plus, 26 % des patients qui ont consulté leur pharmacien ont évité de s’absenter du travail. Pour 44 % de ces patients, la visite en pharmacie a évité une consultation auprès d’un médecin de famille. Et avec un taux de satisfaction qui atteint 93 %, les patients apprécient ces bénéfices au plus haut point.

UNE QUESTION DE VOLONTÉ

Le travail interdisciplinaire a toujours été au cœur des revendications de l’AQPP. Plusieurs actions ont été menées en ce sens et plusieurs canaux de communication ont également été ouverts, avec d’autres groupes de professionnels. Tout ce qu’il faut, c’est la volonté de faire différemment.

L’AQPP souhaite vivement accélérer le travail entrepris avec les autorités gouvernementales pour adapter la pratique des pharmaciens communautaires à la nouvelle réalité de leur pratique dont l’apport demeure malheureusement trop peu connu. Les démarches en cours quant à la modernisation de leur mode de rémunération permettront de refléter leur rôle accru en matière de conseil en santé et de s’éloigner de celui de simple distributeur, au bénéfice ultime des patients.

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