Le flambeau entre de bonnes mains

Pour Charles Hamelin, il ne fait aucun doute que Samuel Girard sera son héritier

À quelques mois des Jeux olympiques de PyeongChang, un vent de changement souffle sur l’équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste. Et pour le vétéran Charles Hamelin, qui en est à son dernier tour de piste, il ne fait aucun doute qu’un patineur saura garder le flambeau bien haut : Samuel Girard.

« Je me revois en lui, à l’époque où j’étais dans la vingtaine, en 2005 ou 2006, a d’abord dit Hamelin. Je le vois sur la patinoire, je le vois dans sa façon d’agir, dans sa façon de courir, et même dans sa façon d’être au quotidien. Il n’a pas l’air stressé. Il fait ce qu’on lui demande. Il a le talent pour être le patineur qu’il est en ce moment, car il apprend vite, et ce sera, sans aucun doute, un leader qui sera respecté. »

Le patineur de Ferland-et-Boilleau, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, connaît une progression fulgurante depuis son arrivée au sein du programme senior masculin, en 2014-2015. Girard, qui n’a que 21 ans, s’est d’ailleurs signalé le printemps dernier en remportant la médaille d’argent au 1500 m lors des Championnats du monde de Rotterdam, aux Pays-Bas, en plus de terminer troisième au classement cumulatif. Des signes qui ne mentent pas, selon Hamelin.

« Sérieusement, avec les résultats qu’il a eus ces derniers mois, je ne vois pas comment il pourrait connaître une moins bonne année que l’an dernier, a dit le vétéran de 32 ans. Il sera dominant cet hiver, et donc il risque d’être sur le podium régulièrement. »

Même s’il n’a jamais pris part au processus de sélection olympique auparavant, Girard ne semble pas trop intimidé par la perspective de devoir garder l’équipe de « la locomotive de Sainte-Julie » sur les rails. Au contraire, il semble sûr de pouvoir relever ce défi.

« J’ai appris depuis quatre ans ce que j’avais à faire pour me rendre où je suis aujourd’hui, a-t-il rappelé. J’ai gagné ma place, je ne l’ai volée à personne. Je veux m’assurer qu’il y ait une continuité dans notre sport, une fois que les grands noms seront partis [à la retraite]. Mais je ne me mets pas de pression avec ça, car je sais qu’il risque d’y avoir des hauts et des bas en cours de route. »

Boutin, comme une fleur qui vient d’éclore

Le même scénario s’opère également au sein de l’équipe féminine, où Marianne St-Gelais trône en reine depuis la conquête de ses deux médailles d’argent aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010. La patineuse de 27 ans, qui a aussi gagné l’argent au relais 3000 m aux Jeux de Sotchi en 2014, n’a pas caché qu’elle préparait son après-carrière depuis quelques mois.

Ainsi, dans son ombre, la Sherbrookoise Kim Boutin attend patiemment son tour. Cette dernière s’est beaucoup rapprochée de la patineuse de Saint-Félicien, surtout après avoir pris une pause du patinage de vitesse courte piste l’an dernier afin de retrouver un équilibre entre le sport et ses études pour devenir éducatrice spécialisée.

« Je me sens encore comme une petite fleur qui vient d’éclore, a imagé la pétillante jeune femme de 22 ans. Je n’ai pas encore l’impression que j’ai suffisamment de notoriété pour dire que je dois performer, car je crois encore être dans le processus d’acquisition d’expériences. Mais je considère que j’ai les aptitudes pour aller aux Jeux, et c’est certain que je vais donner mon 100 % pour m’y rendre. »

Toutefois, contrairement à Girard, Boutin s’est déjà familiarisée avec le processus de sélection olympique. Elle s’y était soumise à l’approche des Jeux de Sotchi et avait terminé 16e. Cette fois-ci, cependant, Boutin ne cache pas qu’elle aimerait terminer dans le top 3 au classement cumulatif afin de pouvoir participer aux épreuves olympiques sur toutes les distances.

« On s’entend que je n’étais pas dans la même situation il y a quatre ans, sans parler que j’étais très jeune, a rappelé Boutin. Je dois considérer cette compétition comme semblable aux autres, mais au fond de moi, je me dis : ‟OK, là, c’est concret. T’as les capacités, donc ce sera intéressant.” »

Les sélections de l’équipe nationale de courte piste auront lieu à compter de samedi à l’aréna Maurice-Richard.

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