POINTE-À-CALLIÈRE

Les reines d’Égypte à Montréal en 2018

Le musée de Pointe-à-Callière présentera sa première grande exposition sur la civilisation égyptienne en 2018 avec Reines d’Égypte, a appris La Presse. L’exposition, qui aura lieu du 10 avril au 4 novembre prochains, partira ensuite en tournée en Amérique. Une grande fierté pour un musée qui bat un record de fréquentation cette année.

Organiser une exposition sur l’Égypte antique fait partie des défis de taille que les gestionnaires de grands musées se donnent, mais rares sont ceux qui y parviennent. Sortir des œuvres d’art d’Égypte n’est guère aisé et, quand on y parvient, le coût des prêts est… pharaonique.

Francine Lelièvre a déjà eu des projets d’exposition égyptienne, mais l’entreprise était décourageante. À force d’y croire, la directrice générale de la Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal a mis à profit ses relations avec le Musée égyptologique de Turin pour élaborer une expo de grande envergure qui partira en tournée en Amérique après avoir été présentée à Montréal.

« Depuis très longtemps, je voulais travailler avec le Museo Egizio di Torino [Musée égyptologique de Turin]. Car il a la deuxième plus grande collection d’œuvres égyptiennes après le Musée du Caire. »

— Francine Lelièvre, directrice générale de la Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal

Le Museo Egizio ayant énormément d’œuvres reliées à la reine Néfertari (car ce sont des scientifiques italiens qui ont trouvé sa tombe), Mme Lelièvre a obtenu le prêt de nombreuses pièces reliées à cette reine. Mais elle ne voulait pas faire une exposition sur la seule reine Néfertari. 

« Je suis revenue au sujet de prédilection que j’avais depuis 15 ans, qui était de faire une exposition sur les reines d’Égypte, dit-elle. Il y a déjà eu une exposition sur les reines d’Égypte à Monaco et une autre en Hollande avec quelques éléments de Néfertari. Nous, on présentera des objets de prêteurs provenant des États-Unis et d’Europe, au total 350 objets spécifiques identifiés à des reines d’Égypte, c’est-à-dire des épouses royales ou des femmes pharaons ayant vécu entre l’an 1500 et l’an 1000 avant Jésus-Christ, notamment Néfertari, Amhès-Néfertari, Taousert, Mout et Hatchepsout. »

L’exposition détaillera au préalable la nature des pouvoirs des pharaons avant de présenter six reines d’Égypte et la chronologie de leur succession. « Elle évoquera les trésors de la Vallée des rois et de la Vallée des reines, soit l’est et l’ouest du Nil, le domaine des vivants [les palais] et celui des morts [les sépultures], dit Francine Lelièvre. On présentera le harem, soit la résidence des femmes, des reines, des maîtresses et des épouses des pharaons. Un concept luxueux avec des colliers et des accessoires reliés à la beauté. »

Le passage de la vie à la mort étant très important chez les Égyptiens de l’Antiquité, un étage du musée sera consacré aux momies, aux sarcophages, à la tombe de Néfertari et à tout ce qui concerne les sépultures de ces reines qui pouvaient être enterrées dans la Vallée des rois quand elles avaient été pharaons.

Parmi les objets prêtés par le musée italien, une soixantaine provient des fouilles d’un village antique d’artisans égyptiens qui ne créaient que des objets réservés au passage vers l’au-delà.

« Ce sera une exposition différente de ce que l’on a l’habitude de voir, dit Mme Lelièvre. Souvent, on parle des dieux ou des pharaons. Là, on évoquera les reines. En plus, on aura une belle statuaire avec des statues monumentales. Et les sarcophages sont magnifiques… »

Passion hockey

En attendant, le musée présentera, dès le 24 novembre (100 ans après le début de la première saison de la LNH), une expo sur le hockey qui promet d’être très populaire. Jusqu’au 11 mars, Passion hockey évoquera le sport fétiche des Québécois avec un point de vue montréalais, pancanadien et international grâce à un demi-millier d’objets.

« C’est un peu l’histoire du hockey, avec Maurice Richard et la partie plus contemporaine, dit Francine Lelièvre. Le hockey professionnel, mais aussi le hockey familial, entre amis, le hockey des femmes, le hockey-bottines, aux Jeux olympiques, la rivalité Montréal-Québec, etc. »

L’exposition conçue par le Musée canadien de l’histoire, à Gatineau, abordera bien sûr le Canadien de Montréal, mais pas seulement. « On avait fait appel au public pour avoir des objets, et cela a été un succès, dit Francine Lelièvre. On aura des objets en provenance du Temple de la renommée, à Toronto. Ce sera une expo accessible, grand public, pas prétentieuse et interactive. »

Record de fréquentation

Le Musée de Pointe-à-Callière connaît une popularité croissante. « On a eu un été exceptionnel, d’abord à cause de l’augmentation du nombre de touristes venus à Montréal, surtout américains et français, dit Mme Lelièvre. On a aussi ouvert le nouveau pavillon Fort de Ville-Marie, et il y a eu un mois gratuit. Du coup, depuis le début de l’année, on est à 28 % d’augmentation des visites avec un total de 410 000 visiteurs. Un record ! Et l’année n’est pas finie ! On devrait dépasser 450 000 personnes venues au musée en 2017. » 

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