Chronique 

Cardinal, le meilleur du nordique noir

Non, la haletante minisérie policière Cardinal n’a pas été manufacturée en Scandinavie, malgré sa filiation évidente avec les thrillers issus de la mouvance du « nordique noir » à la The Killing.

C’est une production canadienne de fort calibre, qui s’exportera assurément partout où les téléspectateurs se gavent d’œuvres angoissantes peuplées d’assassins pervers, d’hivers rugueux et de flics tourmentés.

Le premier épisode, que relaieront quasi en simultané Super Écran et CTV à partir du 25 janvier, enfonce la pédale au fond et ne la relâche pratiquement pas. Voilà une première heure – sur un total de six – qui accroche les fans solidement et qui renverse l’histoire à la toute fin pour s’écarter de la formule classique du polar suédois ou norvégien.

La deuxième heure de Cardinal ralentit la cadence, mais laisse entrevoir la présence d’un maniaque sadique du type Silence des agneaux qui torture ses victimes. Préparez-vous au pire.

Cardinal, c’est en fait John Cardinal (Billy Campbell, le candidat à la mairie dans The Killing), un détective de la police d’Algonquit Bay, dans le nord-est de l’Ontario. Depuis un an, Cardinal est obsédé par la disparition inexpliquée d’une ado autochtone de 13 ans. Ses collègues croient à une simple fugue. Pas lui. Cette hantise lui aliénera le reste de la division des homicides.

La toute première scène de Cardinal nous montre la découverte du cadavre de la disparue, Katy Pine, emprisonné dans un bloc de glace. Son œil gauche a été arraché. Son corps a été dévoré en partie par des animaux. Cardinal avait donc raison. Selon lui, un tueur en série narcissique a signé ce meurtre.

Pour attraper le coupable, le têtu John Cardinal se fait imposer la compagnie de la recrue Lise Delorme (Karine Vanasse), une enquêtrice québécoise transplantée à Algonquit Bay. La méfiance règne. D’autant plus que Delorme se spécialise dans les crimes financiers et non dans les autopsies gore.

Sous la houlette du talentueux Daniel Podz Grou (19-2), la série Cardinal a été tournée, par des températures polaires, à Sudbury et à North Bay, l’an dernier. Voici une vraie émission d’hiver comme Fargo ou Série noire. Les personnages enfilent de lourds parkas et de grosses bottes chaudes. Leurs pare-brise gèlent, tout comme la tuyauterie de leurs maisons. Bref, autant les paysages lunaires que les détails morbides nous glacent le sang.

Et enfin de la télévision émanant du Canada anglais qui n’essaie pas de copier bêtement ce qui joue à ABC ou à NBC. Cardinal dérive du roman Quarante mots pour la neige de l’écrivain canadien Giles Blunt, publié en 2000. En plus de la traque au détraqué, l’histoire inclut un volet de corruption, dont je ne peux révéler les grandes lignes sans divulgâcher votre plaisir.

La version originale anglophone de Cardinal démarre le mercredi 25 janvier sur CTV. Super Écran relaie la version française une heure plus tard, soit le 25 janvier à 23 h. Karine Vanasse se double elle-même, et ça passe très bien la rampe.

Radio-Canada achète The Night Manager

Je vous en avais chanté les louanges en mai dernier, et cette très bonne minisérie britannique d’espionnage a remporté trois Golden Globes dimanche soir.

Bonne nouvelle : les francophones pourront bientôt attaquer Le directeur de nuit, mettant en vedette Tom Hiddleston, Olivia Colman et Hugh Laurie, sur une des plateformes de Radio-Canada, qui n’a toutefois pas été précisée. Et quand la SRC rendra-t-elle la série disponible ? Aucune date n’a été arrêtée. Soyons patients. Notons que France 3 a diffusé les six épisodes en octobre.

District 31 au sommet

C’était soir de rentrée, lundi, pour la grande majorité des séries de fiction des grandes chaînes. Avec ses 1 078 000 fidèles, District 31 trône au sommet des séries les plus regardées. Pour une quotidienne, c’est un exploit digne de mention. Piment fort (654 000) n’a causé aucun tort aux enquêteurs du 31.

La nouvelle comédie Lâcher prise d’Isabelle Langlois a connu un solide départ avec 921 000 téléspectateurs à l’écoute, devançant une reprise des Beaux malaises (671 000). À 20 h, L’échappée de TVA (958 000) a perdu des plumes face à son nouvel adversaire Ruptures (798 000) à Radio-Canada. À 21 h, la série Karl & Max (690 000) a mollement dépassé la reprise des Pays d’en haut (592 000).

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