Entre corps et machine
De David Usher et Reimagine AI, 2019, 10 min
Saisissante expérience interactive que de pouvoir échanger quelques minutes avec Ophelia, un être numérique qui répond à vos questions. Surtout en anglais mais aussi en français, car cette créature d’intelligence artificielle est en cours d’apprentissage des langues. Elle vous appelle par votre prénom, ayant reconnu votre visage préalablement photographié. Ophelia ne comprend pas encore toutes les questions que vous lui posez car elle vient de « naître ». Son géniteur, David Usher, explique que plus le temps va passer, plus Ophelia va acquérir des notions de langage. Mais déjà, elle peut vous parler de musique, de poésie et de changements climatiques…
De Vincent Morisset, 2018
Pas besoin de casque de réalité virtuelle pour cette séance de danse proposée par le créateur montréalais Vincent Morisset, fondateur du studio AATOAA. Avec Vast Body, on se place dans un espace clos où l’on peut bouger les bras, la tête, les hanches pour une durée de son choix. On se voit en action sur un écran, « doublé » par des danseuses qui imitent en direct nos mouvements. Des danseuses qui ont pour noms Louise Lecavalier, Caroline Robert et Rachel Harris. Présenté en première américaine, Vast Body est un réseau de neurones artificiels programmé pour reconnaître des chorégraphies et les reproduire sur-le-champ.
De Frederick Duerinck, 2018, 22 min
Ici non plus, pas besoin de casque de réalité virtuelle pour cette création olfactive en provenance des Pays-Bas, présentée pour la première fois au Canada. Avec Algorithmic Perfumery, vous obtenez gratuitement une petite bouteille d’un parfum créé devant vous grâce aux données que vous avez fournies au système, un « apprenti parfumeur robotisé » à qui vous devez, sinon raconter votre vie, au moins dévoiler vos principaux traits de caractère et vos goûts. Une fois que l’intelligence artificielle a compilé vos caractéristiques, vous obtenez une fragrance qui correspond à votre personnalité. Quant à moi, c’était réussi !
De Maya Puig, Patrick de Jong et Dirk Hoffman, 2019, 12 min
Voici une expérience qui donne le vertige, comme parfois avec la réalité virtuelle. Vous vous retrouvez debout sur une grille en suspension dans les airs, au beau milieu d’une architecture théâtrale où des danseurs s’exécutent devant vous et les autres participants. Cette œuvre présentée pour la première fois au Canada s’inspire du Bauhaus et de cette idée de permettre au public de s’inscrire totalement au cœur d’une création scénique grâce à sa participation. L’interaction avec les artistes de Das Totale Tanz Theater est toutefois limitée, mais l’environnement spatial est impressionnant. Acrophobes s’abstenir !
De Matt Pyke, 2019, 15 min
Ce film de réalité virtuelle permet au visiteur de s’immerger dans une foule en mouvement sur un paysage de type désertique. Les mouvements que vous imprimez à votre avatar déterminent ceux de la foule qui vous suit ou vous accompagne en permanence et à distance. Quand vous atteignez un faisceau lumineux, vous transformez massivement la chorégraphie de la foule. Expérience performative à 360 degrés, l’œuvre est une réflexion sur le mimétisme et l’évitement, mais la création du designer britannique n’est pas très spectaculaire.
De Jan Kounen, 2019, 16 min
Certainement l’œuvre la plus impressionnante de l’exposition, Ayahuasca (Kosmik Journey) est une vraie prouesse technique, artistique et sonore. Elle aborde les effets de l’ayahuasca, une plante amazonienne réputée pour donner des effets hallucinatoires. Le film a pour but de reproduire ces effets et semble y réussir. Mêlés à des visions kaléidoscopiques, les chants initiatiques et les sons de la jungle sont envoûtants. Le film immersif et méditatif est une véritable aventure. On est transporté dans des environnements qui rappellent autant Voyage au centre de la Terre qu’Alien ou Indiana Jones. Par contre, les personnes ayant une phobie des serpents n’apprécieront pas l’expérience…
De Nico Casavecchia et Martin Allais, 2018, 9 min
Film techniquement très travaillé, avec des insertions graphiques sur l’image, BattleScar explore la scène punk new-yorkaise des années 70. L’œuvre d’animation raconte les errements et la quête identitaire de Lupe, une jeune Portoricaine débarquée dans la Grosse Pomme, arrêtée par la police et qui rencontre une jeune punk surnommée Debbie dans le centre de détention pour mineures où elles sont incarcérées. Une fois libérées, Debbie et Lupe vont squatter à Slane Shack, un immeuble du Lower East Side où elles décident de fonder un groupe punk en s’inspirant du journal intime de Lupe. Présenté en anglais, le film aborde les thèmes du féminisme, de la marginalité, de la poésie, de la musique et, bien sûr, de l’identité.
De Jan Kounen, 2019, 20 min
Présenté en première canadienne, 7 Lives vous met dans la peau d’un personnage qui attend, sur le quai d’un métro, de monter dans un wagon. Mais un accident survient, et on suit alors les réactions du personnage et des passagers. Un film évocateur, avec des vues réelles en 3D bien léchées et de belles images de synthèse. Mais beaucoup trop répétitif et au scénario manquant de consistance.
De Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, 2019, 7 min
Film poétique, Gymnasia explore nos souvenirs reliés aux gymnases de notre enfance. Réalisé à partir de maquettes et coproduit par l’Office national du film, il combine la vidéo 3D, la vidéo 360 degrés, l’animation en volume, les marionnettes miniatures et l’imagerie de synthèse. Il donne l’impression d’être à l’échelle des marionnettes, totalement immergé dans un gymnase désaffecté. À un moment donné, un papillon bleu se dirige sur vous et vient se poser… sur vos genoux. Impressionnant. « C’est la force de la réalité virtuelle que de donner aussi une impression de présence », nous a dit, en entrevue, le coproducteur du film, Paul Raphaël, de Felix & Paul Studios.