FESTIVAL DE KARLOVY VARY

Allié du cinéma d’auteur québécois

Fidèle à sa réputation, le festival de cinéma le plus éminent d’Europe centrale présente deux primeurs québécoises cette année.

Karlovy Vary revêtira ce soir sa tenue festive pour souligner le 50e anniversaire d’un festival de cinéma qui occupe une position stratégique en Europe. Après la présentation de Time Out of Mind, un film d’Oren Moverman (The Messenger) dont la tête d’affiche est Richard Gere, la ville s’animera à la faveur d’un spectacle en plein air où sont conviés tous les festivaliers et les habitants de la ville. Les organisateurs et les citoyens ont d’autant plus raison de célébrer que ce festival, florissant depuis une vingtaine d’années, a aussi connu des années plus sombres. Il a même déjà failli disparaître.

Fondé en 1946, et présenté en alternance avec le festival de Moscou avant la chute du rideau de fer, le festival international de Karlovy Vary est aujourd’hui le plus important festival de cinéma d’Europe centrale. Tenu dans une charmante ville d’eaux enclavée dans les montagnes de la Bohême de l’Ouest, ce festival compétitif, reconnu comme tel par la Fédération internationale des associations de producteurs de films (FIAPF), occupe en effet une niche enviable, comparable à celles qu’occupent les manifestations de Rotterdam ou de Locarno.

Les cinéphiles, parmi lesquels plusieurs étudiants, envahissent ainsi la réputée station thermale pour voir des œuvres déjà lancées dans d’autres grands festivals, mais aussi pour découvrir plusieurs primeurs locales ou internationales, souvent réalisées par des cinéastes émergents. Dans ce beau coin de la République tchèque, que l’histoire rattacha un temps à l’Allemagne (la ville a longtemps porté le nom de Karlsbad), les cinématographies des « pays de l’Est » tiennent évidemment le haut du pavé.

Cela dit, l’organisation a aussi fait une place de choix au cinéma d’auteur québécois, particulièrement au cours des plus récentes années. Rafaël Ouellet (Prix de la mise en scène pour Camion en 2012), Louis Bélanger, Catherine Martin, Denis Villeneuve, Mathieu Denis, Simon Lavoie, Ivan Grbovic, Martin Villeneuve et quelques autres ont eu droit à ses égards.

UNE AUTRE PRIMEUR QUÉBÉCOISE

En plus du film de François Péloquin Le bruit des arbres, en lice pour le Globe de cristal (la récompense suprême du festival), il convient de souligner la sélection du premier long métrage de Sonia Bonspille Boileau. Mettant en vedette Ève Ringuette et Charles Buckell-Robertson, Le dep, un drame psychologique innu, est inscrit dans la compétition officielle des « films indépendants ».

L’inoubliable film de Francis Mankiewicz Les bons débarras, sorti il y a 35 ans, aura par ailleurs droit à une projection dans la section « classiques du cinéma ».

Bien que n’ayant pas le statut des grands festivals internationaux comme Berlin, Venise ou Toronto, Karlovy Vary attire néanmoins les vedettes internationales. Sont notamment attendus cette année Richard Gere, à qui on décernera un prix pour l’ensemble de sa carrière, Harvey Keitel (Youth de Paolo Sorrentino) et Jamie Dornan. La star de Fifty Shades of Grey sera flanquée du réalisateur Sean Ellis (Cashback) afin de promouvoir le film Anthropoid, un drame historique dont le tournage commence à Prague au cours des prochains jours. Charlotte Le Bon fait partie de la distribution.

Le 50e Festival de Karlovy Vary a lieu du 3 au 11 juillet.

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