Coupe du monde de soccer

De nouveaux chapitres à écrire

Voici quatre intrigues et nouveautés à suivre durant cette Coupe du monde.

La Russie passera-t-elle la phase de groupes ?

Dans la longue histoire de la Coupe du monde, un seul pays hôte, l’Afrique du Sud en 2010, n’est pas parvenu à s’extraire de la phase de groupes. La Russie va-t-elle l’imiter ? Dans les derniers mois, le pessimisme était de rigueur de Moscou à Vladivostok et, tout particulièrement, chez les acteurs du ballon rond. « Mis à part [Igor] Akinfeev et un ou deux autres joueurs, je ne vois personne qui peut jouer au haut niveau dans un tournoi comme la Coupe du monde », tonnait Oleg Romantsev, ancien sélectionneur russe et légende du Spartak Moscou. Ça a le mérite d’être clair, d’autant que le classement de la FIFA corrobore cet avis. Au moment du tirage, la Russie était l’équipe la moins bien classée des 32 participants (65e rang). Les matchs amicaux, depuis, n’ont guère rassuré. Sauf que la Russie est tombée dans un groupe homogène avec deux adversaires largement à sa portée, l’Arabie saoudite et l’Égypte. Reste l’Uruguay, qui ne manque pas d’expérience sur la scène internationale et qui devrait mener le groupe. Alors, malgré la faiblesse de l’équipe et malgré un rival comptant sur Mohamed Salah, une qualification pour les huitièmes de finale n’est pas impossible. Mais guère plus, et on le dit sans grande conviction non plus…

Quelle grande nouveauté cette Coupe du monde va-t-elle offrir ?

Testé dans différents championnats européens et implanté en MLS – avec parfois quelques fausses notes –, l’arbitrage vidéo fera ses débuts en Coupe du monde. Au cours de chaque match, un arbitre assistant vidéo flanqué de trois adjoints, dont un qui contrôle uniquement les hors-jeu, aidera les officiels lors des séquences controversées. Contrairement à ce qui se fait en MLS, ils ne seront pas directement dans l’enceinte, mais plutôt dans une salle de régie vidéo située à Moscou. Ils auront accès aux images de 33 caméras différentes et pourront contacter l’arbitrage lors de quatre séquences susceptibles de changer le cours d’un match : les buts et les actions menant à un but, les penaltys et les actions menant à un penalty, les cartons rouges directs et l’identité d’un joueur à sanctionner. Par exemple, un but sera refusé, après consultation vidéo, si un hors-jeu a été aperçu ou si un joueur de l’équipe en phase offensive a commis une faute. L’arbitre est aussi averti s’il a raté une faute méritant clairement un carton rouge. Malgré les avantages de ce système, on prévoit tout de même une polémique impliquant l’arbitrage vidéo.

Thomas Müller battra-t-il le record de buts de Miroslav Klose ?

Il a déjà participé à deux Coupes du monde et fait partie du paysage germanique depuis le début de la décennie. Pourtant, Thomas Müller n’est âgé que de 28 ans, ce qui peut lui laisser l’espoir de se rendre jusqu’à la Coupe du monde 2022. Müller est donc en lice pour détrôner son compatriote Klose au sommet des buteurs en Coupe du monde (16). Pour y arriver dès cet été, l’ailier du Bayern Munich devra marquer à sept reprises, ce qui n’a été accompli que deux fois dans les 11 dernières éditions. Müller n’a pas connu une grande année statistique en Bavière, mais il a toujours eu le don d’élever son niveau lors des phases finales, avec 10 buts – et 6 passes décisives – en 13 rencontres. Par ailleurs, Müller peut devenir le premier joueur à marquer plus de cinq buts lors de trois Coupes du monde. Le Péruvien Teófilo Cubillas (1970 et 1978) et Klose (2002 et 2006) l’ont fait dans deux phases finales.

Un pays africain atteindra-t-il pour la première fois le dernier carré de la Coupe du monde ?

Ce sera encore une fois très difficile. Commençons par le Maroc et la Tunisie, qui, pour leur retour à ce niveau, n’ont pas été gâtés par le tirage au sort. Le premier, qui est tout de même sur une très bonne lancée, se retrouve dans le groupe de l’Espagne et du Portugal, tandis que la seconde devra notamment se mesurer à la Belgique et à l’Angleterre. Si une place en demi-finale apparaît très difficile pour les représentants africains, un bon parcours est plausible. Le groupe de l’Égypte (A) est particulièrement ouvert et Mohamed Salah, héros de Liverpool, peut certainement faire pencher la balance. On place le Sénégal parmi les possibles équipes surprises du tournoi avec un secteur offensif particulièrement intéressant. Finalement, le Nigeria a été la première équipe du continent à valider sa place en Coupe du monde. La jeune et rapide formation est menée par Victor Moses, qui, malgré des moments plus difficiles ces derniers mois, a pris énormément d’épaisseur avec Antonio Conte à Chelsea.

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