RÉGLEMENTATION

Finie, la chirurgie esthétique sur les animaux

Dès 2017, il sera interdit aux médecins vétérinaires du Québec de tailler les oreilles des chiens et des chats et de couper la queue des chiens, des chats, des bovins et des chevaux. C’est ce qu’a statué le conseil d’administration de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec le 19 janvier. Avec l’Ontario et l’Alberta, le Québec était l’une des seules provinces à permettre encore ce type de chirurgie esthétique, pratiquée notamment chez les dobermans, les boxers et les schnauzers. Comme ces actes étaient réservés aux vétérinaires,  « toute personne qui effectue ces chirurgies sur le territoire québécois sera poursuivie pour exercice illégal de la médecine vétérinaire et exposée aux conséquences prévues par la loi », écrit l’Ordre sur son site internet.

— Catherine Handfield, La Presse

Petites bêtes

Utiliser ou pas le collier étrangleur ?

Des éducateurs canins déplorent l’utilisation encore trop fréquente de colliers étrangleurs et de colliers à clous, alors que la méthode traditionnelle de dressage par la punition fait pourtant de moins en moins d’adeptes au Québec.

Michel Bergeron, éducateur canin dans la région de Beloeil et membre de l’organisme de chiens d’assistance Les chiens Togo, milite contre « ces instruments de contrôle archaïques ». M. Bergeron regrette que ces colliers soient encore en vente dans tous les magasins, même si les éducateurs canins du Québec sont contre leur utilisation. Les colliers étrangleurs, dit-il, sont des outils coercitifs qui n’apprennent rien aux chiens.

« Beaucoup de propriétaires les achètent parce que c’est plus joli, les chaînes en argent ! C’est vrai que certains utilisent seulement l’anneau du collier pour attacher le chien, et non pour l’étrangler. Mais il y en a aussi beaucoup qui croient que le chien sera un meilleur compagnon de promenade s’ils le contrôlent avec l’étrangleur. Mais au bout du compte, ça altère le lien de confiance, ça le mine. »

La méthode du renforcement positif a largement fait ses preuves, croit lui aussi l’éducateur canin Jean Lessard. Selon lui, les instruments tels que le collier étrangleur ne font que blesser le chien, sans apporter de correctif à un comportement.

« Les fausses croyances ont la vie dure. Mais c’est souvent encore un automatisme chez les gens. Ils pensent que c’est de la magie, mais c’est surtout de l’ignorance. »

— Jean Lessard, éducateur canin

INCOMPRÉHENSION

En fait, le compagnon à poil qui se sent étranglé ne comprend absolument pas pourquoi son propriétaire réagit de cette façon. C’est donc un cercle vicieux. « Tout comportement renforcé va se répéter. Même le renforcement négatif, avance M. Lessard. C’est la seule espèce avec qui on fait ça. La vieille méthode du dominant et du dominé. Le danger, c’est d’en faire un animal inhibé. »

Et animal inhibé signifie animal malheureux et dangereux, croit de son côté Michel Bergeron. « Le propriétaire a parfois l’impression que le chien tire volontairement sur la laisse, alors qu’il ne fait que vivre sa vie de chien. »

Non seulement l’animal n’est pas éduqué – plutôt puni –, mais en plus, il risque d’avoir des séquelles physiques importantes. L’association The Pet Professional Guild indique par exemple sur son site internet : « Alors que des informations précises sur les dégâts potentiels causés par l’utilisation de colliers étrangleurs et de colliers à pics sont toujours recueillies, il y a beaucoup de cas de chiens ayant subi des dommages aux tissus mous, des problèmes oculaires, la strangulation (conduisant à la mort), des dommages à la trachée/lésions œsophagiennes et des problèmes neurologiques résultant de l’utilisation de colliers étrangleurs ou à pics. »

Michel Bergeron espère que Québec pourra finalement aller de l’avant avec un projet de loi visant entre autres à réglementer l’utilisation de ces instruments.

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