Entraînement

Ballerine décomplexée

En apparence, Ballet Hop a tout d’une simple école de ballet pour adultes. Mais en réalité, sa mission va beaucoup plus loin…

Quand Camille Rouleau a ouvert ses locaux en septembre dernier, boulevard Saint-Laurent, son objectif principal était d’offrir aux adultes des cours de ballet classique, autant pour initiés que pour les non-initiés.

Voilà pour la mission officielle. En filigrane, toutefois, sa petite école s’inscrit dans une démarche plus vaste.

« Ce qu’on veut, c’est que les femmes qui fréquentent nos locaux construisent leur confiance en elles et leur estime personnelle. »

— Camille Rouleau

La Presse a rencontré la jeune femme un après-midi de février dans l’espace café ensoleillé qui jouxte les salles de ballet, tenu par sa petite sœur.

Dans une discipline où on valorise un corps longiligne et exempt de défauts, Camille Rouleau veut que personne n’ait à craindre son apparence. La jeune femme de 26 ans a elle-même été victime de ce genre de préjugé dans sa jeunesse, alors qu’elle pratiquait le ballet plus sérieusement. « Je n’ai pas le corps de la ballerine typique, affirme-t-elle. On m’a même déjà dit que je n’avais pas le bon profil pour tel ou tel spectacle, ou pour telle ou telle compagnie. »

Une clientèle bigarrée

Chez Ballet Hop, c’est tout l’inverse qui se produit. Car ici, c’est une clientèle bigarrée et diversifiée qui a envahi les locaux. « Des grandes, des petites, des rondes, des mamans, des jeunes, des athlètes et des ballerines du dimanche », peut-on lire sur le site web.

Formée dès l’âge de 5 ans dans diverses écoles montréalaises, Camille voulait aujourd’hui offrir une forme récréative de ballet où il est vraiment possible de progresser. « Pour l’avoir testé en tant que cliente, on sent que c’est un peu le troisième créneau dans les écoles qui se vouent davantage aux professionnels, estime-t-elle. Donc, y a-t-il d’autres options que d’être au top ou à zéro ? Est-ce que ça se peut, de l’intermédiaire ou de l’avancé, mais de façon sympathique, inclusive, qui n’intimide personne et où on se sent tous à l’aise d’être là ? »

En réponse à ces interrogations, le concept de Ballet Hop était né.

Chez Ballet Hop, il n’y a pas de règles strictes comme dans certaines écoles plus puristes. Si certains optent pour le chignon et les chaussons, d’autres préfèrent la queue de cheval et les bas de laine, voire les pantoufles !

L’habillement peut d’ailleurs représenter un facteur de stress, affirme Camille Rouleau. « Les gens appellent souvent en demandant s’ils vont être obligés de mettre un maillot et des collants », souligne-t-elle.

La musique

De la même manière, une minorité de cours seulement se déroule avec de la musique classique, au profit de styles plus variés. « On trouve que c’est un vecteur de facilitation pour quelqu’un qui est nouveau en ballet, croit Camille Rouleau. Déjà, quand on reconnaît l’air et qu’on comprend la rythmique, ça peut être plus facile de mémoriser un mouvement. »

Même si de nombreux cours s’adressent aux débutants, il est possible d’en choisir un plus avancé, ou même un cours de pointes. « Mais vraiment, notre clientèle principale, c’est l’adulte qui n’en a jamais fait, ou qui en a fait il y a longtemps. »

On y offre aussi des entraînements complémentaires au ballet, pour tonifier le corps. Ainsi, des cours de barre, de yoga et même un gym sont à la disposition de la clientèle, composée en grande majorité de femmes, mais aussi de quelques hommes. « Il y a beaucoup de gens qui s’arrêtent à la technique de ballet, sans renforcement musculaire ni étirements. Donc, c’est bien de jumeler les deux. L’entraînement croisé, on y croit beaucoup », résume Camille Rouleau.

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