Texas

Des bibliothèques publiques ciblées par une campagne de « censure »

Des résidants du comté de Llano, au Texas, demandent à la justice d’intervenir pour empêcher un groupe d’élus conservateurs de poursuivre une campagne de « censure » ayant entraîné le retrait de nombreux livres des bibliothèques publiques locales.

Dans une poursuite déposée lundi en cour fédérale américaine, ils allèguent que les élus en question ont « systématiquement » ciblé plusieurs œuvres réputées en raison de leur « désaccord avec les idées qu’elles contiennent ».

« Les bibliothèques publiques ne sont pas des endroits d’endoctrinement gouvernemental. Ce ne sont pas des endroits où les personnes au pouvoir peuvent dicter aux citoyens ce qu’ils peuvent lire et apprendre », soulignent les plaignants, qui dénoncent des violations constitutionnelles « frappant la démocratie au cœur ».

« Le niveau d’implication gouvernemental dans le dossier est extrême et flagrant », indique en entrevue Amy Senia, qui est l’une des avocates chargées de la poursuite.

Les élus ciblés évoquent leur volonté d’expurger tout contenu « pornographique » des étagères des bibliothèques pour protéger les enfants, mais il s’agit en fait d’une « excuse », dit-elle.

Leur motivation véritable, au dire de la poursuite, est de retirer de la circulation des œuvres qui entrent en conflit avec leurs propres opinions « ainsi que leurs convictions politiques et religieuses ».

Parmi les premiers livres retirés en août 2021 par le comté en réponse aux demandes d’un groupe de citoyens « favorables à la censure » figurait notamment un ouvrage d’éducation sexuelle reconnu contenant des illustrations colorées du corps humain.

La portée idéologique de la censure se serait élargie considérablement après que ce même groupe de citoyens eut entrepris de recenser combien d’ouvrages offerts dans les bibliothèques du comté figuraient sur une liste de 850 livres catégorisés comme problématiques par un député texan, Matt Krause.

En novembre, des livres traitant des inégalités économiques aux États-Unis, de l’histoire du Ku Klux Klan, de la vie d’une femme transgenre et d’une patineuse homosexuelle ont été retirés des bibliothèques « sans qu’aucun préavis ne soit donné ».

Accès bloqué

Selon la poursuite, les élus ont décidé par ailleurs de bloquer l’accès à un système permettant d’accéder en ligne à des milliers d’ouvrages électroniques sous prétexte qu’il contenait deux livres figurant dans la liste de M. Krause.

En janvier 2022, plusieurs citoyens à l’origine de la campagne de censure ont été nommés membres d’un organisme-conseil chargé notamment de revoir les procédures en place pour ajouter ou retirer des livres dans les bibliothèques publiques.

Ils ont notamment mis sur pied depuis un comité de révision des collections chargé de déterminer quels livres sont « appropriés ».

Aucun critère n’a été défini pour encadrer cet exercice et aucun processus de consultation public n’est prévu à ce sujet, relèvent les avocats responsables de la poursuite, qui demandent au tribunal d’imposer une injonction interlocutoire pour faire cesser les violations constitutionnelles subies par leurs clients.

Il n’a pas été possible mardi d’obtenir une réaction de la part du dirigeant du tribunal de commissaires chapeautant le comté, Ron Cunningham, qui évoque l’intervention des tribunaux pour justifier son silence.

Une employée a refusé de confirmer la teneur de propos tenus par M. Cunningham relativement à la polémique dans une récente déclaration officielle en relevant que La Presse devait faire une demande d’accès à l’information pour obtenir cette information.

Selon le Washington Post, l’élu a déploré le fait « qu’une portion du public et des médias a choisi de propager de fausses informations voulant que le comté de Llano (et d’autres communautés rurales) soit animé par des phobies ou des motivations politiques ».

Les tentatives de censure se multiplient à l’échelle des États-Unis, selon l’American Library Association (ALA), qui s’alarme du fait qu’un nombre croissant de ses membres sont confrontés à des attaques « orchestrées par des groupes de parents conservateurs et des médias de droite » ciblant des livres traitant de questions raciales, d’identité de genre ou encore d’orientation sexuelle.

L’organisation dit avoir recensé, de septembre à novembre 2021, 330 cas distincts de cette nature, soit presque le double du nombre enregistré pour l’ensemble de l’année précédente.

« Nous nous opposons à la censure, et à tout effort pour imposer des idées, empêcher certaines opinions ou punir ceux qui tiennent un discours contraire à ce qui est considéré comme orthodoxe en matière d’histoire, de politique ou de croyance », soulignent les dirigeants de l’ALA.

Kamala Harris positive à la COVID-19

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a eu un test positif à la COVID-19 mardi. Mme Harris « n’a pas de symptômes, elle va s’isoler et continuer à travailler depuis sa résidence », a affirmé sa porte-parole, Kirsten Allen. « Elle n’a pas été en contact étroit avec le président ou la première dame en raison de leurs récents programmes de voyage » et elle « reviendra à la Maison-Blanche lorsqu’elle aura un test négatif », a-t-elle ajouté. Joe Biden s’est entretenu avec Kamala Harris mardi par téléphone afin de « prendre de ses nouvelles ». Plusieurs membres de l’administration Biden ont été déclarés positifs ces dernières semaines. Le président Biden, 79 ans, qui a reçu sa deuxième dose de rappel du vaccin anti-COVID-19 fin mars, a régulièrement été considéré comme n’étant pas « cas contact » tel que le définissent les autorités sanitaires américaines. Les États-Unis enregistrent actuellement de nouveau une hausse du nombre de cas quotidiens de COVID-19, liée au sous-variant BA.2 d’Omicron.

— Agence France-Presse

Joe Biden utilise son pouvoir de grâce pour la première fois

Le président américain Joe Biden a fait usage pour la première fois mardi de ses pouvoirs de grâce, en annonçant qu’il commuait les peines de 75 personnes et qu’il en amnistiait 3 autres. « L’Amérique est une nation de lois et de secondes chances, de rédemption et de réhabilitation », a soutenu Joe Biden. L’une des personnes amnistiées, Abraham Bolden, 86 ans, est un ancien membre du Secret Service, l’agence américaine de protection des personnalités de l’État, qui fut le premier Afro-Américain à protéger un président, lors du mandat de John F. Kennedy (1961-1963). Il avait été accusé d’avoir tenté de vendre une copie d’un dossier du Secret Service, et avait été condamné après deux procès. Des témoins clés avaient admis ultérieurement avoir menti. M. Bolden dit avoir été ciblé « comme représailles pour avoir révélé au grand jour les comportements non professionnels et racistes au sein du Secret Service américain ».  Les deux autres amnisties concernent un homme et une femme condamnés pour des faits liés aux stupéfiants.

— Agence France-Presse

Un shérif de Floride invite à tirer sur les intrus

Un shérif de la Floride a invité un propriétaire qui a tiré sur un intrus qui tentait d’entrer chez lui à suivre un cours de sécurité dans le maniement des armes à feu pour « apprendre à tirer bien mieux (et) économiser l’argent des contribuables ». Le shérif du comté de Santa Rosa, Bob Johnson, a fait ces commentaires lors d’une conférence de presse au sujet de l’arrestation d’un homme de 32 ans qui cambriolait des maisons à Pace, près de Pensacola. Plusieurs résidants ont composé le 911 mercredi dernier pour rapporter les cambriolages. La police a rapidement mis en place un périmètre de sécurité. L’homme a tenté d’échapper aux policiers en sautant par-dessus des clôtures, de maison en maison. « Je ne sais pas quel propriétaire lui a tiré dessus. J’imagine qu’il pense avoir fait quelque chose de mal, mais ce n’est pas le cas, a déclaré M. Johnson. Si quelqu’un essaie d’entrer chez vous par effraction, ne vous gênez pas pour tirer dessus dans le comté de Santa Rosa. »

— Associated Press

La Maison-Blanche double la disponibilité des pilules gratuites contre la COVID-19

L’administration de Joe Biden a annoncé mardi doubler le nombre de lieux où les Américains à risque pourront obtenir gratuitement des pilules de traitement contre la COVID-19. « L’un des traitements disponibles les plus efficaces est la pilule antivirale de Pfizer, le Paxlovid, dont il a été démontré qu’il réduit le risque d’hospitalisation ou de mort d’environ 90 % », a indiqué à la presse un haut responsable du gouvernement. Avec 20 millions de traitements commandés, le gouvernement dispose désormais de « vastes stocks » et les lieux de distribution passeront à environ 40 000, a précisé ce responsable. Les pilules sont notamment offertes en pharmacie et dans les hôpitaux et centres de soins. L’agence américaine des médicaments, la FDA, a autorisé ce traitement pour les patients à haut risque âgés de 12 ans et plus. Jusqu’ici, environ 500 000 traitements antiviraux ont été administrés, a précisé le haut responsable, et le rythme s’accélère. La stratégie anti-COVID-19 de l’administration Biden est toutefois sous la menace d’un blocage au Congrès, qui ne parvient pas à s’entendre sur de nouveaux financements.

— Agence France-Presse

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