Parcs éoliens

Boralex augmente sa présence au Québec

Avec l’acquisition de la participation d’Invenergy dans cinq parcs éoliens du Québec, Boralex augmentera de 12 % sa capacité de production, qui atteindra 1820 mégawatts. L’entreprise de Kingsey Falls paiera 215 millions pour ces parcs éoliens sous contrat avec Hydro-Québec et situés dans l’est du Québec et en Gaspésie. L’entreprise financera cette acquisition par une émission publique de 180 millions et un placement privé de 45 millions auprès de la Caisse de dépôt, qui est aussi actionnaire d’Invenergy et partenaire dans certains des parcs qui font l’objet de la transaction. Boralex prévoit que cette acquisition générera 2 millions de dollars en bénéfices nets supplémentaires sur une base annuelle.

— Hélène Baril, La Presse

PME Innovation

Le charbon qui nous veut du bien

L’idée

Les copeaux produits par les scieries qui font du bois d’œuvre ont longtemps servi à fabriquer du papier. Avec le déclin du secteur des pâtes et papiers, ces copeaux ne trouvent plus de débouchés et s’accumulent par milliers de tonnes dans les régions forestières.

Le charbon naturel, ou « biochar », est un moyen de valoriser ces résidus et de diversifier l’industrie de la forêt. Contrairement au charbon fossile, cette poudre noire peut servir à toutes sortes d’usages bénéfiques pour l’environnement. Surtout, le biochar pourrait contribuer à assurer l’avenir des scieries et des usines de pâtes et papiers qui sont dans l’obligation de diversifier leur production.

Qui 

BioChar Borealis est le véhicule créé pour développer cette nouvelle filière au Québec. C’est la MRC du Domaine-du-Roy et la communauté autochtone de Mashteuiatsh qui ont financé les débuts de cet organisme à but non lucratif pour développer une nouvelle filière forestière.

Après trois ans de travail, le centre de recherche a vu le jour à Mashteuiatsh, sur la rive ouest du lac Saint-Jean. La technologie de pyrolyse qui a été retenue est celle de la firme française Etia. Agrinova, le centre de transfert de technologie associé au collège d’Alma, est responsable des activités de BioChar Borealis.

« Nous en sommes maintenant à notre deuxième objectif, qui est de développer des recettes qui pourront être commercialisées », explique Mario Gagnon, directeur général de la MRC du Domaine-du-Roy et président de BioChar Borealis.

La filière naissante a reçu de l’aide financière des gouvernements fédéral et provincial, de même que du Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean et de la MRC du Domaine-du-Roy.

Le produit

Le charbon végétal, ou biochar, est produit en chauffant les copeaux par un procédé de pyrolyse, c’est-à-dire sans oxygène, à 400 °C ou plus. La poudre noire qui en résulte peut être utilisée comme engrais naturel pour l’agriculture et servir à restaurer les sols contaminés, comme les sites miniers. Contrairement aux composts et autres engrais, le biochar interagit avec les composantes du sol et son effet est à long terme.

Le procédé produit également de l’huile et du gaz de synthèse, qui peuvent aussi être valorisés. L’huile sert par exemple à fabriquer un vinaigre de bois qui fait un herbicide naturel pouvant remplacer les produits chimiques controversés comme le RoundUp.

L’avenir

Une dizaine de millions ont déjà été investis dans le projet. « Nous avons un plan pour les quatre prochaines années, explique le président de BioChar Borealis. Il va falloir d’autres investissements de la part des partenaires de départ. On est un OBNL. Notre intention est de développer des usages à haute valeur ajoutée, qui n’exigent pas de gros volumes de biomasse. Il faut choisir les bons. Il y a des produits à base de biochar qui se vendent jusqu’à 718 $ la tonne. 

« Il faut penser à [se constituer en société] pour toucher des redevances sur les recettes qui seront développées. »

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