nouveau conseil des ministres

François Legault a dévoilé hier un Conseil des ministres composé de 13 hommes et 13 femmes. Tour d’horizon et réactions.

Dévoilement du Conseil des ministres

Des « visages neufs » à la tête du Québec

Québec — Le « 450 » prend les commandes. Seize des vingt-six ministres du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) proviennent de la couronne nord et de la rive sud de Montréal. Un cabinet qui aura une « préoccupation sincère » pour les changements climatiques, a promis pour la première fois le nouveau premier ministre, François Legault.

M. Legault, 61 ans, est devenu le 32e premier ministre de l’histoire du Québec lors d’une cérémonie solennelle à l’Assemblée nationale, hier. À cette occasion, il a dévoilé un cabinet paritaire, composé de 13 hommes et de 13 femmes.

« Ce gouvernement, c’est votre gouvernement, a-t-il déclaré. Ce Conseil des ministres, il est à votre service. On va travailler de toutes nos forces, avec tout notre cœur pour vous autres, mais on va avoir besoin de vous. Si on est des millions à pousser dans la même direction, tout est possible. »

Pour réaliser son programme, M. Legault mise d’abord sur un trio économique : Éric Girard (Finances), Christian Dubé (Conseil du trésor) et Pierre Fitzgibbon (Économie). Danielle McCann hérite de la Santé. Elle est secondée par le neurologue Lionel Carmant, ministre délégué. L’Éducation est confiée à Jean-François Roberge, et l’ex-olympienne Isabelle Charest est sa ministre déléguée.

Ils représentent tous – sans exception – des circonscriptions du « 450 », tout comme le premier ministre, qui est député de L’Assomption.

En tout, 10 membres de l’équipe ministérielle proviennent de la Montérégie. Les Laurentides et Lanaudière comptent pour leur part six représentants au Cabinet.

L’île de Montréal, où la CAQ a fait élire seulement deux députés, n’a qu’un représentant au Conseil des ministres, l’ex-mairesse d’arrondissement Chantal Rouleau (déléguée aux Transports et responsable de la Métropole).

Un autre élu de la Rive-Sud, Simon Jolin-Barrette, 31 ans seulement, est appelé à jouer un rôle crucial dans le gouvernement. Comme leader parlementaire, c’est lui qui pilotera l’épineux dossier des signes religieux dans la fonction publique. Il sera aussi responsable de l’Immigration et sera chargé à ce titre d’honorer la promesse caquiste de réduire temporairement à 40 000 le nombre d’immigrants admis au Québec.

La jeune députée de la région de Québec Geneviève Guilbault devient vice-première ministre et obtient la Sécurité publique. L’ex-procureure de la commission Charbonneau Sonia LeBel hérite de la Justice. Le vétéran François Bonnardel, lui aussi du « 450 », obtient les Transports.

« Visages neufs »

Le cabinet présente un autre trait inédit : on y trouve pas moins de 18 nouveaux élus. Seuls M. Legault et Marguerite Blais (Aînés) ont été ministres.

« Je ne vois pas ça comme un désavantage, au contraire, a déclaré M. Legault. Le gouvernement du Québec a besoin de renouveau. Le gouvernement du Québec a besoin de visages neufs, qui vont jeter un regard neuf, et vous apportez, ensemble, un immense bagage d’expérience, de compétence, que vous avez acquis ailleurs dans la société. »

Trois priorités… et l’environnement

Le gouvernement aura trois grandes priorités : l’éducation, la santé et l’économie. Mais le chef de la CAQ a promis d’accorder une importance toute particulière à l’éducation.

Pendant la campagne, M. Legault a promis d’instaurer la prématernelle à 4 ans, de rénover les écoles et de débloquer de nouvelles ressources pour dépister les enfants en difficulté d’apprentissage. Dans son discours, il a promis d’accorder une attention particulière à cette question.

« Si on doit léguer une chose, une seule chose aux Québécois, c’est de donner à chacun de nos enfants la possibilité d’aller au bout de leur potentiel. » — François Legault

Le premier ministre a identifié une quatrième priorité de son gouvernement, inattendue celle-là : l’environnement. Critiqué pendant la campagne pour son silence en matière de lutte contre les changements climatiques, François Legault a assuré avoir entendu le « message » des électeurs.

Il a pour la première fois exprimé sa « sincère préoccupation pour les défis environnementaux ».

« On a bien reçu le message de la population pendant la campagne, a-t-il déclaré. On doit faire plus pour lutter contre le réchauffement climatique. On va y travailler de façon pragmatique en obtenant des résultats. »

Lors de la cérémonie de prestation de serment de ses députés, plus tôt cette semaine, François Legault avait appelé ses troupes à faire preuve d’« humilité » et à s’élever au-dessus des considérations partisanes.

Il a poursuivi dans cette veine, hier, en appelant ses ministres à chercher le consensus plutôt que l’affrontement. Il leur a demandé de gouverner avec un souci de « proximité », d’« humanité » et d’« ouverture », sans toutefois renoncer aux engagements du parti.

« On ne fera jamais l’unanimité. D’ailleurs, il est hors de question de reculer devant des groupes de pression ou devant les secousses, les premières petites secousses. Mais, pour changer ce qui ne fonctionne pas, […] il ne suffit pas de décréter. Il faut aller chercher l’adhésion du maximum de personnes », a-t-il déclaré.

Ministre de la Famille et père en tout temps

Le nouveau ministre de la Famille et député de la circonscription de Papineau en Outaouais, Mathieu Lacombe, a vu son serment interrompu hier par un petit cri strident émanant du fonds du Salon rouge. Il s’agissait de l’un de ses fils qui, voyant son père à l’avant de la salle, s’est précipité vers lui en criant « papa » ! Le garçon a ensuite été rejoint par son frère, puis les deux enfants ont suivi le ministre vers la grande table pour la signature officielle du registre. Pour ce faire, le père de famille a même été aidé par le lieutenant-gouverneur Michel Doyon, qui a tenu l’un de ses fils. Un moment touchant et cocasse dans une cérémonie sinon très formelle.

Transports

L’important mandat du troisième lien pour Bonnardel

C’est le député de Granby François Bonnardel, vétéran de la Coalition avenir Québec (CAQ) et même de la défunte Action démocratique du Québec, qui devra réaliser l’une des plus importantes promesses de son parti aux électeurs de la Capitale-Nationale : commencer les travaux de construction d’un troisième lien entre Québec et Lévis d’ici la fin du mandat actuel.

Le troisième lien, dont le coût vaguement estimé serait compris entre 4 et 10 milliards, n’est que le plus important des nombreux projets de nouvelles routes que le gouvernement de François Legault devra lancer, d’ici quatre ans, s’il respecte toutes les promesses de son parti, en campagne.

En tant que nouveau ministre des Transports, M. Bonnardel devra lui-même rendre des comptes à ses électeurs de Granby, à qui il a promis d’obtenir l’élargissement de la route 139 sur une dizaine de kilomètres entre l’autoroute des Cantons-de-l’Est (A10) et le zoo de Granby. Il en a fait l’objet de son tout premier engagement régional, en août dernier.

Le ministère des Transports redeviendra, par ailleurs… le ministère des Transports. Finies la « Mobilité durable » et l’« Électrification des transports » que l’ancien gouvernement Couillard avait ajoutées à son nom. Un changement qui n’est peut-être pas anodin.

Promesses routières

En campagne électorale, la CAQ a pris de nombreux engagements en matière de transports, particulièrement en ce qui concerne des routes, dans des régions où ses candidats ont obtenu un fort appui de la population.

C’est le cas de la Montérégie, où la CAQ s’est engagée à « réaliser l’élargissement de l’autoroute 30 à trois voies par direction », dans son premier mandat, et de « relancer le projet de réaménagement de la route 132 » entre la rue Principale, à Delson, et l’autoroute 730, à Saint-Constant et Sainte-Catherine.

De plus, en campagne, François Legault a lui-même annoncé, lors d’un passage en Outaouais, « qu’un gouvernement de la CAQ veillera[it] à la sécurité des citoyens de l’Outaouais et fera[it] avancer rapidement le projet d’amélioration de l’autoroute 50 », entre Gatineau et Mirabel. On y a déploré de nombreux accidents mortels ces dernières années.

Pour des raisons similaires, M. Legault a aussi promis de renforcer la sécurité sur la route 117, entre Labelle et Mont-Laurier. Le gouvernement précédent s’était déjà engagé à créer un bureau d’études en vue de la réalisation de ce projet, qui a déjà été estimé à 200 millions.

Une déléguée métropolitaine

François Bonnardel devra aussi donner suite à plusieurs engagements majeurs de son parti pour l’est de Montréal, où a été élue la nouvelle ministre déléguée aux Transports et responsable de la métropole, Chantal Rouleau.

La plateforme électorale de la CAQ prévoyait la relance du projet de modernisation de la rue Notre-Dame, mis de côté depuis 2010, et de « mettre sur les rails un projet de tramway pour relier la pointe de l’île au centre-ville, et le cégep Marie-Victorin à la station de métro Radisson », un projet estimé à 1,8 milliard. La ministre déléguée tient beaucoup à ces deux projets majeurs.

Le plan de « décongestion » de la métropole de la CAQ prévoit aussi de nombreux et ambitieux projets de transports collectifs pour la banlieue, où les candidats de la formation ont presque tout raflé, le 1er octobre dernier. Ces projets ne seront pas réalisables au cours d’un premier mandat, mais ne manqueront pas de faire l’objet de rappels pressants de la banlieue.

La CAQ y a promis près de 40 kilomètres de prolongements du Réseau express métropolitain (REM) à Laval et sur la Rive-Sud, un tramway sur le boulevard Taschereau à Longueuil, la création de nouveaux parcs de stationnement incitatifs et des voies réservées aux bus sur le réseau autoroutier.

Et la mobilité durable ?

Le directeur du groupe de défense des usagers des transports collectifs Trajectoire Québec, Philippe Cousineau-Morin, a félicité le nouveau ministre pour sa nomination, hier, en l’invitant « à poursuivre le large consensus de toutes les parties prenantes bâti autour de la Politique de mobilité durable 2030 » déposée en mai dernier par le gouvernement sortant.

Cette politique vise entre autres à réduire la consommation de pétrole des Québécois de 40 % d’ici 2030, à diminuer de 20 % les déplacements en « auto solo » à l’échelle du Québec et à réduire de 37,5 % les émissions québécoises de gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques.

Florence Junca-Adenot, porte-parole d’Alliance Transit, qui milite pour une augmentation des budgets des transports collectifs au niveau des budgets routiers, s’est dite, pour sa part, « confiante » que la mobilité durable demeure un objectif prioritaire même si elle ne fait plus partie du nom du ministère.

« On va avoir une ministre déléguée qui connaît très bien la région métropolitaine », a dit la professeure associée au département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, au moment où elle participait aux ateliers de l’Agora métropolitaine, hier.

« Ici, souligne-t-elle, il est remarquable que tout le monde, élus et représentants de la société civile, pousse dans la même direction, à savoir pour un plan intégré des transports qui reprend les principes de la Politique de mobilité durable déposée en avril. »

Cette politique « a été développée en collaboration avec 41 organisations venant de toutes les sphères de la société. Ces gens y croient et vont la défendre farouchement », si le nouveau gouvernement de la CAQ devait s’en éloigner pour privilégier de nouveaux projets routiers au détriment des investissements en transports collectifs.

Jean Boulet nommé ministre du Travail

« C’est certain qu’on a des réserves importantes »

Québec — Les syndicats ont accueilli avec prudence la nomination de Jean Boulet à titre de ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale dans le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Cet avocat spécialisé en droit du travail a représenté la partie patronale dans l’un des plus longs conflits de travail des dernières années au Québec, celui de l’entreprise aéronautique Delastek, en Mauricie.

Le conflit déclenché par une grève en avril 2015 a duré trois ans et été particulièrement acrimonieux.

L’entreprise s’est fait reprocher par les tribunaux l’utilisation de briseurs de grève. Son président avait traité les grévistes d’« incompétents » sur la place publique et menacé de déménager la production dans un autre pays. Le Tribunal administratif du travail a aussi conclu en mars dernier que Delastek n’avait pas négocié de bonne foi.

Le député de Trois-Rivières, Jean Boulet, a représenté la partie patronale à la table des négociations. Il a été nommé ministre du Travail hier.

« C’est certain qu’on a des réserves importantes sur sa nomination. Le conflit a duré 1073 jours », rappelle Renaud Gagné, directeur du syndicat Unifor au Québec, qui représente les employés syndiqués de Delastek.

« Je travaille depuis 35 ans avec des dizaines d’avocats dans des dizaines de dossiers. Je peux vous dire que ça n’a pas été le gars le plus disponible, le gars le plus prompt à trouver un règlement. Au contraire, ce n’était pas le cas. Là, il devient ministre du Travail, quel message ça envoie ? » — Renaud Gagné

Le syndicaliste espère que le nouveau ministre sera celui « de tous les travailleurs ». « J’ai beaucoup d’inquiétudes. Je me demande comment on pourra travailler avec lui. »

La réaction de la CSN a été moins tranchée hier. Son président, Jacques Létourneau, a salué « la connaissance en relations de travail » du nouveau ministre.

M. Létourneau précise qu’il connaît M. Boulet puisque ce dernier a représenté la partie patronale dans plusieurs dossiers qui concernaient la CSN.

« Comme d’autres avocats patronaux, il a assumé les mandats qu’on lui a confiés. Maintenant, il se retrouve ministre du Travail. Il se retrouve entre les syndicats et les patrons et il doit s’assurer que l’équilibre soit maintenu, note le président de la CSN. S’il se présente comme le ministre que des intérêts patronaux, c’est sûr qu’il va y avoir un problème. »

Une porte-parole au cabinet du premier ministre, Nadia Talbot, a indiqué hier soir que M. Boulet « représenterait les intérêts de l’ensemble de la population québécoise ».

Devoir d’impartialité ?

Le conflit chez Delastek a éclaté quand une cinquantaine d’employés syndiqués – qui touchaient un salaire d’environ 11 $ l’heure – ont déclenché une grève pour une question de partage des tâches entre eux et des travailleurs non syndiqués. C’était en 2015.

Avant d’être réglé en mars dernier, il s’agissait du plus long conflit de travail actif au Québec. Ces trois années ont été émaillées de décisions des tribunaux en faveur des deux parties.

« On peut comprendre Unifor de taxer de partialité apparente le nouveau ministre », estime Jean-Claude Bernatchez, professeur titulaire en relations de travail à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

« Cela dit, cette partialité apparente, on est habitué à ça dans le monde du travail au Québec. On navigue entre le monde patronal et syndical, et la seule manière d’y échapper serait de nommer quelqu’un qui ne vient d’aucun de ces deux mondes, note le professeur. Et encore… »

M. Bernatchez pense que le nouveau ministre pourrait vouloir casser son image d’avocat proche du milieu patronal. « Il a un premier test auprès des Québécois qui est de montrer qu’il est capable d’impartialité dans les différents conflits ouvriers qui auront lieu au Québec », croit-il.

Environnement

Le gouvernement Legault invité à réparer les « erreurs » des libéraux

Le gouvernement Legault a l’occasion de faire rapidement la preuve de son sérieux en matière d’environnement en améliorant la « coquille vide » qu’est le plan quinquennal de l’organisme Transition énergétique Québec présenté par les libéraux, estime une coalition d’organismes environnementaux.

Dans une lettre que La Presse a obtenue, le Regroupement pour la transition, l’innovation et l’efficacité énergétique invite « d’urgence » le nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles Jonatan Julien à « corriger deux erreurs commises par le gouvernement précédent ».

Le gouvernement libéral de Philippe Couillard n’avait pas doté le plan de « cibles véritables » à atteindre et avait omis de permettre à la Régie de l’énergie « d’évaluer les résultats annuels de ce Plan » avant son échéance, dans cinq ans, déplore le regroupement.

« Si on dérape pendant cinq ans, les résultats ne seront pas beaux », lance avec indignation André Bélisle, de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, membre du regroupement.

Ces omissions constituent « une anomalie par rapport aux pratiques usuelles en matière de programme d’efficacité énergétique en Amérique du Nord », écrivent les signataires de la lettre au ministre Julien.

Les mesures contenues dans le plan quinquennal sont « souhaitables », souligne M. Bélisle, « mais on ne peut pas s’en tenir à de grands principes. Il faut des cibles précises, avec échéanciers ».

Accueil favorable pour Chassé à l’Environnement

Le milieu écologiste a accueilli positivement la nomination de MarieChantal Chassé comme ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, bien qu’elle y soit inconnue.

« La plupart des élus de la CAQ sont de nouveaux visages », a relativisé le directeur de la Fondation David Suzuki pour le Québec et l’Atlantique, Karel Mayrand, qui s’attendait à devoir « bâtir de nouvelles relations ».

L’organisation, qui rappelle que Mme Chassé n’est pas la première ministre de l’Environnement à ne pas avoir de formation ou d’expérience dans le domaine, souhaite « une ministre à l’écoute, qui rassemble et collabore » et qui s’entoure de spécialistes qui adhèrent à la science.

« C’est tout un défi qui attend la nouvelle ministre », a de son côté indiqué à La Presse Patrick Bonin, responsable de la campagne climat-énergie chez Greenpeace Canada, disant espérer « qu’elle pourra compter sur l’appui de M. Legault et de ses collègues, car il faudra beaucoup plus que des mots pour prouver que l’environnement les préoccupe ».

Nature Québec a pour sa part « salué » dans un communiqué les nominations de MarieChantal Chassé et de Jonatan Julien, invitant le nouveau gouvernement à « réfléchir sérieusement aux conséquences qu’entraînerait la reprise des projets d’hydrocarbures sur Anticosti », une possibilité évoquée la veille par un porte-parole du nouveau gouvernement.

Conseil des ministres

D'autres réactions

Le dévoilement du cabinet de François Legault a suscité de nombreuses réactions. En voici quelques-unes.

Santé

La Fédération des médecins spécialistes du Québec salue la décision du premier ministre François Legault de désigner un trio de ministres voués à la santé au sein de son gouvernement. Danielle McCann, qui a dirigé l’Agence de santé et de services sociaux de Montréal, sera ministre de la Santé, tandis que Marguerite Blais sera ministre responsable des Aînés. Le neuropédiatre Lionel Carmant occupera les fonctions de ministre délégué à la Santé et s’occupera surtout des troubles de l’apprentissage chez les enfants. Selon la présidente de la FMSQ, Diane Francoeur, en nommant un tel trio, le gouvernement reconnaît l’« ampleur de la tâche pour redresser un réseau affaibli par les réformes successives des dernières années et la surcharge évidente de travail ». Souhaitant une « ère de collaboration », la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a pour sa part voulu souligner l’« urgence de mettre un terme à la campagne de dévalorisation de la médecine familiale qui a cours à l’Assemblée nationale depuis 2014 ».

Éducation

La nomination de Jean-François Roberge comme ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur suscite de grandes attentes dans le milieu de l’éducation. La Fédération des cégeps souhaite rapidement le sensibiliser à l’importance d’offrir un accès élargi aux études collégiales dans toutes les régions du Québec. De son côté, la Centrale des syndicats du Québec l’invite à être à la hauteur des attentes qu’il a créées. La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, a rappelé que la Coalition avenir Québec s’était engagée à améliorer les conditions de travail et d’exercice du personnel. La Fédération autonome de l’enseignement a salué le choix de M. Roberge, qui a lui-même enseigné pendant 17 ans.

Économie

Le trio économique du nouveau gouvernement Legault suscite l’enthousiasme du milieu des affaires, tout comme la nomination d’autres ministres à vocation primordiale pour les gens d’affaires, comme au Travail, à l’Éducation et à l’Immigration. La pénurie de main-d’œuvre inquiète tant la petite et moyenne entreprise que la grande. En conséquence tant la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante que le Conseil du patronat du Québec (CPQ) souhaitent que le gouvernement Legault s’y attaque de façon prioritaire. Selon Yves-Thomas Dorval, président du CPQ, même si les nouveaux ministres caquistes ont peu d’expérience en politique, ils sont « très compétents » et solides au plan du développement économique et comprennent les enjeux déterminants pour le monde des affaires.

Montréal

Les félicitations de la mairesse de Montréal Valérie Plante à l’endroit du nouveau gouvernement ont pris la forme d’une liste des enjeux qu’elle considère comme prioritaires, dont les questions du développement durable et de la mobilité. « Le nouveau gouvernement a été élu avec une grande majorité, ce qui veut dire que les Québécois et Québécoises ont de grandes attentes. Ça tombe bien. Moi aussi », a-t-elle lancé. La mairie aura à travailler notamment avec la nouvelle ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau. Cette dernière, qui était jusque-là mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, était une adversaire de Mme Plante. Mais Valérie Plante ne voit aucun conflit à l’horizon ; elle note plutôt qu’elles sont d’accord sur plusieurs dossiers, dont celui d’investir dans l’est de Montréal. — La Presse canadienne et La Presse

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