Jeux vidéo

Ubisoft crée un fonds de 5 millions pour les jeunes pousses québécoises

Ubisoft annoncera ce matin un tout nouveau programme doté d’un fonds de 5 millions visant à donner un coup de pouce aux jeunes entreprises québécoises « technocréatives ».

Ce programme, baptisé Ubisoft Lumen, permettra de regrouper toutes les initiatives liées à l’entrepreneuriat du studio de jeux vidéo. « C’est peu connu des gens, mais seulement dans la dernière année, nous avons appuyé 85 entreprises technocréatives », indique Francis Baillet, vice-président aux affaires corporatives.

Échange de procédés

Au fil des années, depuis son arrivée à Montréal en 1997, l’entreprise française fondée par les frères Guillemot a notamment offert du mentorat et de l’expertise de pointe, aidant des entreprises à peaufiner leur produit et à trouver des débouchés à l’international. Avec le risque assumé de faire naître des concurrents. « Ça, ce n’est pas grave, estime M. Baillet. C’est vraiment dans l’intérêt de tout le monde de créer et de soutenir l’industrie technocréative. Ces entreprises vont attirer le talent, le retenir, créer de la richesse au Québec. »

Ubisoft y trouve son compte, puisque ses employés ont accès à des solutions innovantes et à des façons de faire dans différents secteurs qui pourront être intégrées, dit le vice-président. Il cite comme exemples de collaboration le studio indépendant Behaviour Interactive, la plateforme de soins de santé virtuelle Dialogue et le studio d’animation 3D Digital Dimension.

Partout au Québec

Avec Ubisoft Lumen, pour la première fois, cet accompagnement d’entreprises pourra se traduire en investissement. Le studio injectera 5 millions dans un nouveau fonds de capital de risque qui sera géré par la montréalaise White Star Capital. « On parle d’appuyer des entreprises déjà établies, en croissance, qui veulent accéder à des marchés internationaux, précise M. Baillet. Nous, on est novices dans le domaine du capital de risque, on a décidé d’apprendre et de s’associer à des gens qui s’y connaissent. »

C’est à White Star que reviendra la décision d’investir ou non, selon les propositions d’Ubisoft. « On veut travailler sur l’ensemble de la chaîne, partout au Québec, évidemment où on est comme à Montréal, Québec et Saguenay », dit le vice-président.

Services financiers

Canaccord acquiert le courtier exécutant montréalais Jitneytrade

Le courtier exécutant montréalais Jitneytrade s’apprête à passer dans le giron du Groupe Canaccord Genuity.

Une entente à cet effet a été annoncée en soirée mercredi. La transaction, dont le prix n’a pas été dévoilé, permet aussi à Canaccord d’acquérir Finlogik, la société de logiciel spécialisée dans les technologies financières de Jitneytrade.

Un courtier exécutant fonctionne uniquement comme une plateforme qui exécute les transactions sur une Bourse ou un marché de gré à gré, sans fournir de conseils. Ce type de courtier est rémunéré à la commission.

Fondée à Montréal il y a 17 ans par des « traders » pour des « traders », Jitneytrade est particulièrement active dans la négociation de produits dérivés (contrats à terme et options sur actions) à la Bourse de Montréal.

La société a des clients en courtage à escompte, des groupes de négociation sophistiqués et des institutions. Dans le communiqué annonçant la transaction, on soutient que Jitneytrade a régulièrement été classée parmi les meilleurs selon le volume pour les contrats à terme et options de la Bourse de Montréal et qu’elle est l’un des 10 premiers courtiers en négociation actifs à la Bourse de Toronto.

Une cinquantaine d’employés

L’effectif combiné de Jitneytrade et de Finlogik s’élève à une cinquantaine d’employés. Le bureau principal de Jitneytrade est situé au 360, rue Saint-Jacques, dans le Vieux-Montréal. Elle a aussi une adresse dans la Ville Reine.

La société acquise continuera d’être dirigée par Jean-François Sabourin. Ce dernier a dans le passé occupé des postes de direction dans le domaine des dérivés au sein de plusieurs grandes banques d’investissement.

La direction de Jitneytrade n’était pas disponible pour commenter la transaction.

« Nous prévoyons que la plateforme différenciée et très modulable de Jitneytrade en matière de négociation d’options et de contrats à terme procurera un avantage à nos clients existants en leur offrant une gamme élargie de produits et de services », a pour sa part souligné Dvai Ghose, chef du développement stratégique chez Canaccord Genuity.

Canaccord Genuity est une des plus importantes firmes indépendantes de services financiers au pays. Son siège social est installé à Vancouver.

Plateforme économique

L’éducation contre la pénurie de main-d’œuvre, plaide le Conseil du patronat

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) va dévoiler aujourd’hui sa plateforme économique 2018-2021 lors de l’assemblée générale de ses membres. Les élections provinciales arrivent à grands pas et le Conseil souhaite participer au débat public. La plateforme contient pas moins de 24 priorités, dont la pénurie de main-d’œuvre. En voici cinq.

L’éducation contre la pénurie de main-d'œuvre

Quand le CPQ fait des sondages auprès de ses membres, c’est de loin la première préoccupation. Actuellement, les gens sont plus nombreux à quitter le marché du travail qu’à y entrer. « Quelle est la main-d’œuvre nouvelle qui va remplacer les gens qui s’en vont à la retraite ? questionne le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, au cours d’une rencontre avec les médias. Ceux qui sont déjà sur les bancs d’école. Il faut s’assurer qu’il y ait moins de décrochage scolaire, que les gens choisissent des professions et des métiers qui correspondent aux besoins recherchés et que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail aient toujours le goût de continuer à apprendre. » Le CPQ suggère de faire de l’éducation la priorité nationale.

Bien choisir les immigrants

La sélection des immigrants économiques doit se faire en fonction des besoins du marché du travail, soutient le CPQ. Il faut donc désigner précisément ces besoins et changer les critères de sélection. À partir de juin, les immigrants devront remplir une nouvelle formule de déclaration d’intérêts. Les demandes ne seront plus traitées en fonction de la date d’inscription, mais de la déclaration d’intérêts et des besoins du marché. Comme 75 % des immigrants s’établissent dans la région de Montréal, le CPQ croit qu’il est impératif de trouver de nouveaux critères de sélection. « Si je veux recruter un immigrant qui va aller en région, est-ce que je vais viser un immigrant qui habite dans une grande ville ? Peut-être que dans ma sélection, je vais regarder des gens qui habitent déjà en région pour venir en région chez nous. »

Un service de RH pour les PME

Les PME, particulièrement en région, n’ont souvent pas de service de ressources humaines (RH). Le CPQ mettra donc en place un service d’accompagnement personnalisé qui sera offert dès le 31 mars 2019 dans trois localités du Québec. D’autres villes seront choisies par la suite. Le CPQ offrira un diagnostic des besoins de l’entreprise et pourra lui faire part des programmes qui existent pour lui venir en aide. Ainsi, l’employeur pourra obtenir, par exemple, un plan d’action pour assurer la relève dans son entreprise ou être orienté vers les bonnes formations aux employés lors des changements technologiques.

Accélérer la réduction des impôts

Le CPQ veut s’assurer que le Québec reste concurrentiel, car il craint que les multinationales ou les entreprises ayant leur siège social ici préfèrent engager plus d’employés dans les autres provinces ou aux États-Unis. Il suggère d’accélérer la réduction des impôts sur le revenu des entreprises, alors que le gouvernement a prévu un plan sur cinq ans, en plus de rétablir l’équité dans les cotisations sur la masse salariale.

« Quand tu embauches une personne au Québec, tu payes 45 % de plus de cotisations sur la masse salariale qu’ailleurs au Canada. Ça, on dit au gouvernement : ça n’a pas de sens. »

La fin du déficit fédéral

Le CPQ s’inquiète de la culture de la dépense et du déficit budgétaire qui s’est installée au gouvernement fédéral. Il entrevoit dans l’avenir une pression fiscale qui sera défavorable aux conditions d’affaires et à la confiance des investisseurs. « Je ne comprends pas actuellement qu’on ne travaille pas sur l’équilibre budgétaire. Pourquoi est-on déjà dans une période de déficit alors qu’il y a une croissance économique ? On utilisera le déficit quand on sera en période de problème. »

Rectificatif

Photo de Julie Lafrenière, d’Ivanhoé Cambridge

Voici la photo de Julie Lafrenière, vice-présidente, Développement, Centres commerciaux, d’Ivanhoé Cambridge, qui aurait dû paraître dans notre dossier d’hier sur les travaux du Centre Eaton. La photo publiée était celle de Johanne Marcotte, vice-présidente, Exploitation, Centres commerciaux, d’Ivanhoé Cambridge. Nos excuses.

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