Animaleries
Les excursions de l’écureuil
Gyrđir Eliasson
Traduction de Catherine Eyjólfsson
La Peuplade
99 pages
Trois étoiles et demie
Ce roman publié il y a 30 ans en Islande est universel et intemporel et n’a donc pas pris une ride. Le petit Sigmar essaie d’attirer l’attention de sa famille en se montrant particulièrement espiègle. Comme il n’y réussit pas vraiment, il réinvente le monde autour de lui en apercevant des animaux partout : aspirateur, nappe, lampe, rideaux… Puis, dans la seconde moitié du récit, il devient un écureuil partant à l’aventure à la grande ville. Les humains deviennent des lapins, des chiens ou des chats. Ce beau, mais trop court roman nous branche sur l’enfance à l’état pur. Avec la fable comme raison de vivre et l’imagination comme munition. L’enfant est ce magicien dont la baguette transforme tout en féerie, craintes comme espoirs, mauvaises comme bonnes pensées. Comme l’a si bien compris l’auteur, la solitude de l’enfance est l’un des moteurs de création les plus forts qui soient. Celui des mondes magiques et des paradis perdus. Celui des rêves à venir et de l’imaginaire qu’il ne faudrait jamais, ô jamais, perdre de vue.
— Mario Cloutier, La Presse