Plein air

De bonnes affaires dans l’équipement de plein air

Annoncé sur Kijiji, le sac de couchage semble intéressant. Il a été peu utilisé, et selon les spécifications du fabricant (un géant reconnu du plein air), il est assez chaud pour affronter une expédition en haute montagne. Le prix semble très raisonnable. Est-ce que ce serait un bon achat ?

Les adeptes de plein air qui cherchent de l’équipement bon marché ont de plus en plus de sites internet et de pages Facebook à consulter pour trouver la perle rare.

« Je trouve que c’est une excellente chose », lance Elie Ferland, qui a créé la page Facebook « Vente et achat de matériel de plein air » avec deux copains il y a quelques années.

« Comme dans tout domaine de performance, il y a des gens qui cherchent à avoir le dernier cri et qui se débarrassent d’articles encore bons. C’est une très bonne chose de faire rouler ce stock-là. »

Et puis ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de s’acheter un manteau à 700 $ ou une tente à 1000 $, souligne M. Ferland.

« Ça permet à une plus grande catégorie de gens de s’équiper convenablement pour le sport qu’ils veulent faire. »

— Elie Ferland, cocréateur de la page Facebook  « Vente et achat de matériel de plein air »

Il note toutefois que certains vendeurs exagèrent lorsque vient le temps de proposer un prix de vente.

« Ces gens-là ne veulent pas nécessairement mal faire, précise-t-il. Le matériel de plein air coûte extrêmement cher et les gens qui veulent s’en départir vont essayer de rentabiliser leurs achats. »

Le problème, c’est qu’ils ne sont pas nécessairement conscients de la perte de valeur de beaucoup d’articles et de l’évolution des technologies.

Une tente Hubba Hubba de première génération n’a plus rien à voir avec la dernière génération de la même tente.

« Ce n’est pas la même technologie, ce ne sont pas les mêmes matériaux. »

Comme une voiture usagée

Selon M. Ferland, même en l’absence de changement technologique, tout ce qui est vêtement ou tout ce qui est très technique, comme des brûleurs ou des sacs de couchage, perd de sa valeur rapidement.

« On ne sait pas à qui ça a appartenu, on ne sait pas comment ça a été entretenu ou comment ça a été entreposé », indique-t-il.

Le chroniqueur de plein air Alexis Nantel s’est donné une règle très simple.

« C’est un peu comme une voiture. Dès que tu sors du concessionnaire, tu viens de perdre 50 % de sa valeur. Il n’y a rien qui t’empêche de l’annoncer à 60 ou 70 % de son prix, mais tu vas te faire négocier. »

D’ailleurs, on voit souvent des commentaires sur les pages Facebook pour dénoncer les prix trop élevés.

« Il y a des justiciers, déclare Elie Ferland. Moi, je le fais souvent. » 

« J’ai travaillé longtemps dans les magasins de plein air. J’ai tendance à le dire lorsque je vois des choses qui ne valent pas le prix demandé. Évidemment, beaucoup de vendeurs ne le prennent pas très bien. »

— Elie Ferland, cocréateur de la page Facebook  « Vente et achat de matériel de plein air »

Alexis Nantel a carrément décidé de créer une page Facebook intitulée « Matériel plein air 50 % + » parce qu’il en avait assez de voir des prix excessifs.

Il estime toutefois qu’il peut être opportun de demander davantage lorsque le produit est rare ou recherché.

On retrouve souvent sur les sites de matériel d’occasion des vêtements neufs qui ont été achetés en ligne sur des sites au rabais comme La Dernière Chasse et qui ne peuvent pas être échangés lorsque la taille ne convient pas.

« C’est le seul moment où j’accepterais que les gens vendent l’article pratiquement au même prix, note Elie Ferland. Généralement, ils vont montrer les étiquettes et la facture et vendre l’article 15 à 20 $ sous le prix payé. »

Faire ses devoirs

L’acheteur potentiel a des devoirs à faire : il devrait consulter les sites des détaillants locaux pour vérifier le prix courant et voir s’il y a des soldes. Il devrait aussi consulter les spécifications techniques sur le site du fabricant pour vérifier si l’article correspond vraiment à ses besoins.

Il faut aussi consulter les sites au rabais.

« On retrouve parfois des surplus d’inventaire qui sont moins chers que ce qu’on trouve sur les sites de matériel usagé », affirme Alexis Nantel.

Il insiste sur l’importance d’inspecter les produits avant l’achat.

« Il ne faut pas avoir peur de poser des questions, de demander des photos additionnelles, de négocier. Pourquoi est-ce que la personne vend un produit qui, selon elle, est super bon ? Il faut creuser un peu. »

— Alexis Nantel, chroniqueur de plein air

Évidemment, il y a du matériel qu’on ne devrait jamais acheter d’occasion, comme les cordes et les harnais d’escalade, à moins de très bien connaître le vendeur et de savoir comment il a utilisé et entreposé cet équipement.

On peut acheter du matériel d’escalade usagé qui n’est pas essentiel à la sécurité, comme des chaussons, mais même là, Elie Ferland a des réserves.

« Des chaussures, dès que ça a été porté une dizaine de fois, la forme va toujours rester comme le premier pied qui est entré dedans. »

Quant au fameux sac de couchage sur Kijiji, il ne séduit pas l’acheteur potentiel. Selon des commentaires d’utilisateurs dénichés grâce à une petite recherche sur Google, ce modèle particulier n’est pas aussi chaud que ce que laisse croire le fabricant.

Suggestion vidéo

Une échelle vers le ciel

Cette sympathique petite échelle de 40 mètres fait partie d’une via ferrata à Gosau, en Autriche.

le Chiffre de la semaine

85 km

C’est l’altitude à laquelle peuvent se former les nuages mésosphériques polaires, ou nuages noctulescents (nocturnes lumineux).

Source : Organisation météorologique mondiale

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