Chronique 

Victor Lessard sans Converse, avec bien du punch !

Une bonne et une mauvaise pour vous, gentils lecteurs de cette chronique. La mauvaise ? Vous ne verrez plus vos enfants ni le soleil dans les prochains jours et vous n’avalerez que de la bouffe de livraison qui arrive dans des contenants cartonnés.

La bonne ? C’est parce que le thriller policier Victor Lessard du Club illico vous aura aspiré dans une séance aiguë de boulimie télévisuelle. Oui, cette nouveauté – en ligne depuis hier – déclenche ce type de compulsion. Les épisodes finissent sur des punchs et on déclenche fébrilement le visionnement du suivant, d’un autre, puis d’un dernier, jusqu’à la sécheresse oculaire totale. Dans le genre, c’est bien meilleur que la minisérie Séquelles de Séries+.

Et ça commence avec une scène de torture à la limite du supportable. Une psychiatre renommée de 71 ans (excellente Lise Roy) est tuée à l’aide d’un instrument médiéval, une fourche de l’hérétique modifiée, dans un rituel épouvantable. En même temps, un sans-abri (Martin Dubreuil) se suicide et abandonne le portefeuille – bourré d’indices – de la première victime.

C’est ici que le sergent-détective Victor Lessard (Patrice Robitaille) et sa fidèle coéquipière mal engueulée Jacinthe Taillon (Julie Le Breton) sautent dans ce dossier complexe, sombre et touffu.

À peu près tous les personnages gravitant autour du duo principal nous apparaissent suspects ou tordus. La fille de la défunte (Catherine Bérubé) ne se souvient que de ce qui lui tente, son copain menteur (Thomas Beaudoin) violente des prostituées et un riche avocat (Jacques Allard) cache de vilains secrets. Quel lien les unit ?

Comme d’habitude, Patrice Robitaille est solide dans ce rôle de policier intuitif, tenace et tourmenté. Julie Le Breton épate dans la peau d’une femme mal dégrossie, habillée comme la chienne à Jacques, qui se nourrit de pogos et de réglisses.

N’ayons pas peur des mots : la comédienne s’est enlaidie pour ce rôle en or et n’aurait pas hésité à engraisser de 50 livres, si les tournages n’avaient pas été aussi courts et rapides, pour jouer cette enquêteuse lesbienne au caractère de cochon, mais dont la loyauté est indéfectible. Julie Le Breton a même enfilé une gaine de compression pour aplatir ses seins, mis des sous-vêtements d’hommes et empilé des couches de linge pour alourdir sa démarche.

À l’écran, Patrice Robitaille et Julie Le Breton forment une paire de flics quasi parfaite. Lui est empathique et elle, expéditive. Lui est dans l’observation et elle, dans l’action.

Les dix épisodes d’une heure de Victor Lessard offerts par le Club illico dérivent du troisième tome, Je me souviens, de la série de polars écrite par Martin Michaud.

Dans les livres, Victor Lessard porte toujours des Converse rouges et une veste de cuir. C’est sa signature vestimentaire. À la télé, il conserve le manteau, mais abandonne les Converse pour des raisons de posture (Patrice Robitaille a les pieds plats, voilà, vous savez tout).

Le romancier Martin Michaud a touillé les scénarios de Victor Lessard avec Frédéric Ouellet (Grande Ourse) et Michelle Allen (L’échappée). Patrice Sauvé (Ça sent la coupe) s’installe derrière la caméra de cette production tournée en 4K, d’une précision quatre fois supérieure à la haute définition traditionnelle.

Évidemment, les cadavres s’empileront partout à Montréal, toujours dans des mises en scène hyper planifiées. Et avant de mourir, les victimes ont entendu la voix de Lee Harvey Oswald, le présumé assassin de John F. Kennedy. Fans de The Fall et de The Killing, ceci est taillé sur mesure pour vous. Il faut pincer le maniaque. Ça presse.

Une Montréalaise victorieuse

Le couronnement n’a pas fait grand bruit dans la presse francophone, mais c’est une Montréalaise, Vanessa Grimaldi, qui a conquis le cœur du Bachelor américain lors de la grande finale de cette populaire émission diffusée lundi soir sur les ondes de la chaîne ABC.

Devant les caméras, Nick Viall, 36 ans, un habitué des téléréalités, s’est en effet fiancé avec la jeune femme de 29 ans, qui travaille comme enseignante spécialisée au Centre d’éducation des adultes Galileo, à Montréal-Nord. Tous les magazines posaient hier la même question : la belle Vanessa quittera-t-elle le Québec pour s’installer avec son Nick à Los Angeles, où il amorce les tournages de Dancing With the Stars ?

Vanessa Grimaldi a déclaré qu’elle serait incapable de rater ses soupers dominicaux en compagnie de sa grande famille italo-montréalaise… La rose obtenue par Vanessa serait-elle déjà fanée ?

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