Fruit d’un an de travail, la facture d’électricité revue commence à arriver chez les 4,2 millions de clients d’Hydro-Québec. La comparaison avec la consommation du dernier mois ou de la dernière année est plus facile à faire. Une nouvelle information apparaît, soit la température moyenne au cours de la période de facturation. Les clients qui ont choisi le mode de versements égaux peuvent comparer leur consommation d’électricité avec la projection de leur consommation sur un an. Ils ont la possibilité de l’ajuster en cours d’année pour s’éviter les surprises. Pas moins de 65 % des clients d’Hydro-Québec reçoivent une copie papier de leur facture, contre 35 % qui la reçoivent par internet. La société d’État s’est donné comme objectif d’inverser cette proportion d’ici cinq ans.

La moitié des appels reçus par le service à la clientèle d’Hydro-Québec est liée à la facturation.

— Hélène Baril, La Presse

Une expérience est en cours dans les foyers de 50 employés de la société d’État, qui teste des moyens de gérer leur consommation d’énergie. Le projet-pilote sera ensuite étendu à 400 ménages québécois.

« Quand on pense à tout le monde qui a reçu des Google Home ou des Alexa [assistants personnels] à Noël, c’est clair que tout ce qui entoure la domotique nous touchera en premier », explique en entrevue avec La Presse David Murray, président de la division Distribution.

En éliminant l’éclairage inutile ou le chauffage non nécessaire dans beaucoup de foyers, la domotique exercera une pression à la baisse sur la consommation d’électricité.

Hydro-Québec cherche des moyens de s’approprier les nouvelles technologies d’autoproduction, de stockage et de gestion de l’énergie pour compenser la baisse prévisible de ses ventes. Et ce n’est pas seulement pour préserver ses profits.

« C’est aussi une question de sécuriser notre réseau. On ne peut pas laisser n’importe qui agir sur notre réseau. »

— David Murray, président de la division Distribution d’Hydro Québec

Jusqu’où Hydro-Québec est-elle prête à aller dans l’extension de ses activités ? Une nouvelle division verra-t-elle le jour pour prendre en charge ces nouvelles occasions d’affaires ? « On n’exclut rien, sauf de rester spectateur », dit David Murray, qui veut se donner le temps de bien connaître les besoins de la clientèle québécoise avant de décider du modèle d’affaires pour y répondre.

En attendant, la société avance sur plusieurs fronts à la fois pour se faire une place dans la transition énergétique.

Débuts solaires

Dimanche, les panneaux solaires installés par Hydro-Québec dans la communauté de Quaqtaq, au Nunavik, ont commencé à livrer de l’énergie au réseau autonome de la communauté de 400 habitants. Un parc solaire de 100 mégawatts sera aussi construit et intégré au réseau québécois.

Stockage en marche

Deux batteries de grande capacité (2,4 mégawatts) sont au garde-à-vous dans la région de Montréal pour contribuer à la gestion de la demande d’électricité. C’est la toute première application commerciale de la solution de stockage de grande capacité développée par Hydro-Québec. La technologie sera aussi utilisée à Quaqtaq pour emmagasiner l’énergie solaire.

maison à consommation zéro

Hydro-Québec a contribué à la conception d’une maison de deux étages à consommation énergétique zéro (les murs sont épais de 16 pouces). Elle s’en va en Chine en pièces détachées pour se mesurer aux technologies du reste du monde à l’occasion du Solar Decathlon 2018. À Shawinigan, des résidences des années 80 ont été converties afin de pouvoir échanger de l’énergie avec un véhicule électrique et le réseau d’Hydro-Québec.

micro-réseaux

L’intégration des panneaux solaires, des bornes de recharge, de la domotique et des systèmes de stockage dans un micro-réseau connecté au réseau d’Hydro-Québec est l’étape suivante. Les détails de ce projet expérimental seront connus plus tard cette année.