Opinion : Ostéopathie

Bientôt un ordre professionnel pour protéger le public

Interpellé par les récents articles parus sous la plume de Philippe Teisceira-Lessard concernant un ostéopathe acquitté d’agression sexuelle, je tiens à rappeler que la pratique ostéopathique, bien qu’elle existe depuis plus de 35 ans au Québec, n’est pas encore encadrée officiellement. Le projet de création d’un ordre professionnel est toutefois bien avancé et ce n’est qu’une question de mois avant que l’ostéopathie soit une profession réglementée et encadrée tout comme la médecine.

D’ici là, Ostéopathie Québec a mis en place divers mécanismes pour assurer la protection du public, notamment : tous ses membres doivent répondre aux critères de formation dictés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), respecter le code de déontologie de l’association et baser leur pratique professionnelle sur le Référentiel des compétences des ostéopathes au Québec. Également, l’association a mis en place un bureau du syndic indépendant pour accueillir les plaintes du public, ainsi qu’un comité d’inspection professionnelle.

Une profession qui fait du bien

L’ostéopathie est une approche exclusivement manuelle dont l’objectif est de rétablir la fonctionnalité de toutes les structures et tous les systèmes du corps humain afin de favoriser sa capacité d’autorégulation. Sa technicité est basée sur des connaissances approfondies des sciences de la santé et des interactions propres à l’équilibre de l’organisme (homéostasie). Grâce à une palpation fine et précise, une évaluation complète et globale permet d’examiner la cause des dysfonctions neuro-musculo-squelettiques, viscérales et crâniennes.

Dans sa pratique clinique, l’ostéopathe utilise des techniques précises d’ajustement manuel afin de redonner leur mobilité optimale aux os, aux muscles, aux fascias, aux nerfs et aux organes. Cette mobilité rétablit l’équilibre de l’organisme et soulage les symptômes du patient.

En tout temps, lorsque la condition du patient le requiert, l’ostéopathe n’hésitera pas à le diriger vers un autre professionnel de la santé.

Chaque année, c’est plus de 2 millions de consultations ostéopathiques qui sont menées par les membres d’Ostéopathie Québec.

Les manipulations internes sont des techniques ostéopathiques utilisées autant chez l’homme que chez la femme qui visent à soulager des problématiques de santé au niveau de la sphère pelvienne. Elles sont enseignées depuis plusieurs années et pratiquées par quelques ostéopathes.

Cela dit, Ostéopathie Québec reconnaît que les manipulations internes sont des activités réservées aux médecins et à d’autres professionnels de la santé.

Ostéopathie Québec a avisé ses membres de cette situation et compte poursuivre son travail d’information afin que tous les ostéopathes comprennent bien le contexte dans lequel ils pratiquent. Tout récemment, un rappel a été fait à l’ensemble des membres que des activités pratiquées par les ostéopathes sont également partagées avec d’autres professionnels et qu’ils doivent être vigilants dans le contexte où notre profession n’est pas encore encadrée par un ordre professionnel.

D’ici là, le public est invité, avant de se faire traiter, à s’assurer que tout ostéopathe soit membre d’une association munie d’un syndic et ayant des critères de sélection rigoureux. De plus, Ostéopathie Québec suggère de s’assurer que le praticien soit détenteur d’un diplôme reconnu et respectant le Référentiel international de formation en ostéopathie constitué par l’OMS.

Ostéopathie Québec est l’association regroupant le plus grand nombre d’ostéopathes au Québec et au Canada. Elle comprend plus de 1350 membres, soit plus de 75 % des ostéopathes en exercice. Je suis fier de les représenter et n’ai jamais été aussi persuadé de l’utilité de l’ostéopathie. La création imminente d’un ordre professionnel permettra de mieux protéger le public, mais aussi de mieux faire connaître cette profession qui fait énormément de bien aux gens.

Les récents articles de La Presse nous rappellent l’importance et l’urgence de la création de l’ordre. Une pétition de près de 20 000 noms a été déposée au printemps à l’Assemblée nationale. Nous attendons maintenant de la ministre responsable des ordres professionnels, Stéphanie Vallée, qu’elle confirme sans attendre son intention d’encadrer légalement la profession d’ostéopathe. La balle est entre ses mains.

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