Une course de drones au deuxième sous-sol
La course en immersion
Dans une partie du stationnement, on a tendu d’épais filets. « Il faut protéger les spectateurs », explique Vijithan Rajaratnam, l’un des organisateurs de la course. Comme pour lui donner raison, un bruit sourd retentit du fond du stationnement : l’un des drones s’est écrasé contre un mur. Faut-il parfois faire des réparations d’urgence ? « Rarement, les drones sont faits solides, dit M. Rajaratnam. Il y a eu deux autres crashs depuis ce matin. » Trois concurrents viennent de l’Ontario et un autre du Connecticut. Il s’agit de compétitions de FPV, pour First Person View – en français, on parle d’« immersion » –, où les concurrents pilotent leur drone munis de lunettes qui retransmettent ce que « voit » le drone. L’an dernier, le gagnant a effectué le parcours en 7 secondes et le concurrent le plus lent a eu un temps de 30 secondes.
Le mordu
Vendredi soir, Anthony Karabian se trouvait à une autre compétition de drones, au centre de minigolf intérieur Dôme UFO à Laval. Il a fini à 3 h du matin, mais il était fidèle au poste à l’ETS à 9 h, hier, pour une autre séance de 12 heures de pilotage de drones par immersion. « Je fais ça depuis deux ans, c’est une passion », explique M. Karabian, qui étudie en génie logiciel à l’ETS et a remporté la compétition de vendredi soir devant huit concurrents.
Les Olympiques des drones
M. Karabian est membre du groupe Drone Sports Canada, qui vise à recruter le meilleur pilote de drone récréatif au pays et à l’envoyer au Championnat mondial de la Fédération aéronautique internationale (FAI) en Corée du Sud l’an prochain. « On a déjà des commanditaires », dit M. Karabian. Drone Sports Canada a une dizaine de membres dans plusieurs provinces. La FAI, fondée en 1905, a récemment intégré des compétitions de drones à ses activités et supervise en outre une « Coupe du monde » de courses de drones avec 22 épreuves aux quatre coins de la planète. La course de l’ETS n’en fait pas encore partie.
Les drones utilitaires
Le club étudiant Dronolab ne participe pas formellement à la course de drones qu’il organise. « On fait plutôt des drones utilitaires, explique Vijithan Rajaratnam. On est arrivés deuxièmes l’an dernier à la compétition nationale organisée par l’association industrielle Systèmes télécommandés Canada. On était les premiers au Québec. » Les drones utilitaires sont plus grands, 2 m d’envergure contre moins de 30 cm pour les drones de course, et doivent faire des épreuves d’inspection visuelle et en imagerie 3D, de transport de colis et de collecte d’échantillons. Quelle sorte d’échantillons ? « L’épreuve consiste à prendre un œuf sans le casser, dit M. Rajaratnam. C’est assez fragile pour représenter n’importe quel type d’échantillon délicat à prendre. »