Testé SmartHalo 

Gros cerveau pour son vélo

Innovation d’une entreprise québécoise, le SmartHalo promet de rendre intelligent tout vélo. Ce dispositif de la taille d’une rondelle de hockey, qui sert notamment de GPS, d’antivol et d’odomètre, connaît un beau succès. Nous l’avons installé et patiemment testé pendant trois semaines.

On aime

Dès l’installation, qui consiste essentiellement à visser le socle sur le guidon, on sent le souci du détail des concepteurs du SmartHalo. En téléchargeant l’application, on est guidé pas à pas pour installer chaque vis, chaque pièce, et on est même aidé par de petits cartons qui permettent de mesurer le diamètre des barres du vélo. N’eût été notre étourderie qui nous a obligé à refaire quelques étapes, nous aurions bouclé l’installation en moins de 10 minutes, comme promis.

Pour le fixer sur le socle, on doit utiliser une clé magnétique fournie qu’on colle sur le côté du SmartHalo. Quand on la retire, l’appareil est verrouillé. On utilise ensuite cette clé, qui est unique à chaque appareil, pour le retirer de son socle et le recharger.

L’appareil lui-même est très élégant, un gros disque tout de plastique noir et manifestement bien solide pour un poids de 195 g. Il est à l’épreuve de la pluie et supporte des températures jusqu’à - 10 °C, ce que notre expérience a permis de confirmer – merci au mois d’avril frisquet qui tire à sa fin.

On nous promet une autonomie de batterie de trois semaines. Encore une fois, promesse tenue : il nous restait même un gros 19 % de charge après ce temps.

Le SmartHalo se réveille quand on le branche pour le charger une première fois, nous permettant alors de l’apparier en Bluetooth avec notre téléphone iOS ou Android. Nous avons dû le faire deux fois pour que le couplage soit réussi.

Sur le dessus de l’appareil apparaît alors un cercle de diodes lumineuses, qui passent par toutes les couleurs, nous accueillant avec un arc-en-ciel ou clignotant en vert pour les indications de trajet.

C’est cette fonction de navigation GPS, qui est l’atout principal du SmartHalo, que nous avons testée en premier. L’application offre une interface utilisant les données de Google Maps sur laquelle on entre notre destination. Nouveauté apparue à la mi-avril, on peut choisir entre trois trajets, le plus sécuritaire, le plus rapide, le plus plat, et on nous en recommande un.

Une fois la destination et le trajet acceptés, on enfourche son vélo et le SmartHalo se met tout seul en mode Navigation. Il affiche des diodes vertes pour indiquer le chemin à prendre, et les diodes clignotent pour signaler qu’il faut tourner. Plusieurs essais sont nécessaires pour comprendre son « langage » : les diodes clignotent de façon différente et un bruit est émis quand le virage est à proximité ou quand il faut continuer tout droit.

Le SmartHalo peut également se transformer en phare, clignotant ou fixe, qu’on active en tapotant deux fois ou en le programmant pour s’allumer au coucher du soleil. Ces diodes ne permettront pas une visibilité de nuit à tout casser, mais elles remplissent, en ville, leur fonction principale : se rendre visible pour les automobilistes.

La fonction Antivol est plutôt bien pensée. Le SmartHalo détecte quand on bouge le vélo et grognera un premier coup si le téléphone auquel il est apparié n’est pas à proximité. Un groupe de lumières orange apparaît, puis un deuxième, jusqu’à cinq si on ne l’interrompt pas en tapotant un code préconfiguré sur sa surface. Après ces cinq coups de semonce, le SmartHalo se met à hurler à 110 dB, ce qui devrait incommoder tout voleur.

L’autre grande section, ce sont les objectifs que l’on peut configurer. On peut par exemple le régler sur une vitesse de 30 km/h : le SmartHalo devient alors un odomètre dont le cercle de lumière s’étend plus on s’approche de cet objectif. Même chose pour la distance : réglé sur 60 km, l’écran ajoutera patiemment des diodes au fur et à mesure que les kilomètres s’accumulent. Fait à noter, on ne peut poursuivre qu’un objectif à la fois : votre SmartHalo sera donc un odomètre ou un compteur, pas les deux en même temps.

Enfin, on peut retrouver dans cette section le bilan de tous les kilomètres parcourus, du temps passé sur son vélo et de la vitesse moyenne. On a en prime le nombre de calories dépensées et le CO2 économisé.

On aime moins

Un des arguments de vente du SmartHalo, c’est qu’une fois installé, il fait son travail sans qu’on ait à le reconfigurer chaque fois. C’est oublier que le Bluetooth n’est pas une technologie très fiable : dans un cas sur cinq, notre SmartHalo n’a pas détecté la proximité de notre téléphone et a commencé à grogner, comme si un voleur était à proximité. Il a fallu tapoter le code secret pour le calmer.

La méthode de fixation de l’appareil sur son socle, avec sa petite clé magnétique, n’est pas tout à fait au point. Nous l’avons même échappé sur l’asphalte en roulant parce qu’il n’était pas correctement amarré.

Le guidage GPS par diodes est parfois difficile à comprendre. Doit-on tourner maintenant, dans un coin de rue, continuer ? Nous avons régulièrement tourné à un mauvais endroit en voulant suivre les consignes.

On achète ?

Précisons d’entrée de jeu que le SmartHalo est un petit chef-d’œuvre d’ingénierie, bien conçu et qui remplit ses promesses.

Mais il coûte 199 $ et, à ce prix, on doit poser la question douloureuse : qui en a vraiment besoin ? Uniquement les cyclistes qui utilisent régulièrement un GPS. On pense aux coursiers, aux touristes à vélo ou aux grands randonneurs, un marché tout de même limité.

Le commun des cyclistes, ceux qui font une petite balade de temps en temps, n’en verra pas l’intérêt. Un cycliste plus régulier qui se rend au travail sur son deux-roues n’a généralement pas besoin d’un GPS. Oui, il aura à la fin de la saison toutes ses statistiques et pourra s’amuser à voir le cadran du SmartHalo s’illuminer selon ses « objectifs ». Il aura même un phare qui s’allume sur commande et un antivol pour effrayer les voleurs.

Est-ce que ça vaut 199 $ ? Pas sûr.

SmartHalo

Fabricant : SmartHalo Technologies Inc.

Prix : 199 $

Note : 4 sur 5

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