Chronique

Briser les chaînes de votre cellulaire

Si vous êtes toujours coincé dans un contrat de téléphonie mobile de trois ans, le moment est venu de briser vos chaînes. Dès le 3 juin, vous pourrez mettre fin à votre entente après deux ans, sans pénalité. Cela vous permettra de réduire le prix de votre forfait mensuel ou d’obtenir un appareil dernier cri.

C’est à cette date qu’entre en vigueur la dernière phase du Code sur les services sans fil instauré le 2 décembre 2013 par le Conseil de radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Le Code empêche les fournisseurs d’exiger une pénalité aux clients qui veulent les quitter après 24 mois. Au départ, cette règle s’appliquait seulement aux contrats signés après l’entrée en vigueur initiale du Code. Mais à partir du 3 juin 2015, tous les contrats seront visés, y compris les contrats de plus de trois ans qui ne sont pas encore échus.

Furieux de se voir imposer des règles rétroactivement, les grands fournisseurs de télécom avaient contesté le Code devant la Cour fédérale. Mais ils ont essuyé un revers à la mi-mai. Alors, plus de doute : le Code s’applique bel et bien.

La semaine prochaine, de nombreux consommateurs auront donc le champ libre pour magasiner. Et ils seront nombreux ! Des experts estimaient que 10 à 18 % des abonnés qui ont un forfait postpayé avaient encore un contrat de trois ans à la fin de l’année dernière. On parle de 2 à 4 millions d’utilisateurs.

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Toutefois, votre contrat de trois ans ne viendra pas à échéance automatiquement la semaine prochaine. Pour profitez de la manne, vous devez passer à l’action. Et attention : les règles seront différentes en fonction de la date de signature de votre contrat.

Si vous avez signé votre contrat avant le 3 juin 2013, pas de problème. Cela signifie qu’au moins deux ans se sont écoulés depuis le début de l’entente. Vous pouvez partir sans pénalité.

Par contre, si vous avez signé votre contrat entre le 3 juin et le 2 décembre 2013, vous pourriez avoir à verser des frais de résiliation anticipée, parce que votre entente n’a pas encore deux ans.

Toutefois, la pénalité sera moins élevée que celle prévue à votre contrat de trois ans, car votre fournisseur est tenu de respecter le Code qui ne permet pas d’amortir la subvention que vous avez reçue pour votre appareil sur une période supérieure à 24 mois.

Pour connaître la nouvelle pénalité qui s’appliquera à votre contrat, demandez à votre fournisseur le montant de la subvention qu’il vous a accordée à la signature (cette somme équivaut au prix du téléphone, moins celle que vous avez versée au départ).

Ensuite, vous divisez cette somme par 24. Multipliez la somme obtenue par le nombre de mois écoulés à votre contrat, ce qui permettra d’évaluer le remboursement théorique que vous auriez fait en vertu des nouvelles règles du Code.

Il ne vous restera plus qu’à soustraire ce remboursement théorique de la subvention offerte par le fournisseur, comme l’expose le Commissaire aux plaintes relatives aux services de télécommunications. D’ailleurs, le CPRST est disponible pour répondre à vos questions ou pour recevoir vos plaintes advenant le cas où votre fournisseur se ferait tirer l’oreille pour appliquer le Code.

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Voyons maintenant quelles économies vous pourriez réaliser en vous donnant la peine de magasiner.

Prenons l’exemple d’un client de Fido qui avait acheté un iPhone 5 d’une valeur de 799 $ en novembre 2012. Comme le consommateur a payé 279 $ au départ, la subvention s’élevait à 520 $ amortie sur 36 mois. À cinq mois de l’échéance du contrat de trois ans, la pénalité se chiffre encore à 72 $. Mais le 3 juin, elle s’envolera en fumée !

Le client qui payait jusqu’ici 87 $ par mois (toutes taxes comprises) pourrait obtenir les mêmes services pour 56 $ par mois tout simplement en passant un coup de fil à Fido, en conservant son appareil – 31 $ de moins par mois, ça se prend bien !

Mais pourquoi ne pas faire un pas de plus en allant voir les concurrents ? Pour un même forfait, l’écart de prix peut atteindre 17 $ par mois, comme le démontre ma comparaison réalisée à partir du site de comparaison Planhub.ca. Après deux ans, vous aurez économisé plus de 400 $. Ça vaut le coût !

En passant, Planhub.ca vient de lancer un service de rappel qui fonctionne à la manière des sites d’achats groupés. En entrant la date d’échéance de leur contrat et les caractéristiques du nouveau forfait recherché, les clients auront accès à des offres exclusives négociées grâce au volume de clients.

Pour migrer chez un concurrent, vous devrez cependant faire déverrouiller votre ancien appareil (35 à 50 $) et peut-être verser des frais d’activation (15 à 35 $). Remarquez, si vous êtes un grand voyageur, le déverrouillage est un bon investissement, car vous pourrez ensuite insérer une carte SIM achetée auprès d’un fournisseur local dans votre téléphone et éviter les frais d’itinérance très élevés de votre fournisseur au Canada.

D’autre part, beaucoup de clients risquent d’être attirés par un téléphone dernier cri. Lorsque les gens magasinent des services de télécom, c’est d’abord et avant tout pour changer d’appareil (41 %) selon un sondage mené par Planhub.ca. La volonté de dénicher un forfait moins cher n’arrive qu’en quatrième position (20 %).

Si l’on reprend l’exemple du client de Fido, celui-ci pourrait obtenir un iPhone 6 (16G) en déboursant 245 $. Le reste de la valeur du téléphone serait subventionnée à même une nouvelle entente de deux ans. Et le client conserverait exactement les mêmes mensualités.

Faites vos calculs. La saison du magasinage est lancée !

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