L’Impact

Blerim Dzemaili a de grandes attentes

Le nouveau joueur désigné de l’Impact a débarqué à Montréal hier

Un curieux s’avance vers les médias et les rares partisans qui font le pied de grue dans un terminal de l’aéroport Montréal-Trudeau. « Il est vraiment bon, ce nouveau joueur ? », s’interroge-t-il. « Je m’attends à ce qu’il ait le même effet que Nicolas Lodeiro à Seattle », tranche plus tard Philippe, détenteur d’un abonnement de saison.

La barre est haut placée pour Blerim Dzemaili, arrivé hier midi au Québec, plusieurs mois après l’annonce de son embauche par Joey Saputo. Son accueil est loin de la folie qui a entouré les premiers instants montréalais de Didier Drogba, mais les attentes n’en sont pas moins élevées pour le nouveau joueur désigné. 

Au sortir d’une excellente saison à Bologne, le Suisse devra tout simplement tenir un rôle central afin d’inverser durablement la courbe de performance de l’Impact, classé dixième après neuf matchs. 

« Après avoir joué trois ans à Naples et un an à Galatasaray, on s’habitue à la pression qui est quasiment incroyable là-bas. Je connais la pression, je n’ai pas de problème avec ça, puisque j’attends beaucoup de moi-même, ici. »

« J’espère pouvoir donner à mes coéquipiers ce qu’ils attendent de moi. »

— Blerim Dzemaili, « heureux » et « impatient » de découvrir son nouvel environnement

Tout juste après avoir passé la douane, l’ancien Bolognais, écharpe autour du cou, n’a donc pas mis de temps à se mettre en mode Impact. Dès aujourd’hui, il participera à une première séance d’entraînement au Centre Nutrilait. Après une conférence de presse, le lendemain, tout indique qu’il sera disponible pour la visite du Crew de Columbus, samedi au stade Saputo. 

« Je suis prêt pour l’équipe, mais c’est le coach qui décide », a-t-il dit, sourire en coin. Imagine- t-on un instant que Mauro Biello le laisse dans les tribunes pour ce match ? Ce n’est, en tout cas, pas un mollet récalcitrant qui va l’en empêcher, puisque son absence contre Empoli, le week- end dernier, était davantage une précaution. Et malgré une adaptation à vivre, ce changement de continent n’est pas un saut total dans l’inconnu.

« J’ai vu beaucoup de matchs de MLS, l’année dernière et notamment de Montréal. L’équipe avait très bien fait et j’espère que nous pourrons faire la même chose, cette saison. Bien entendu, j’ai suivi les matchs de l’équipe en 2017, et j’ai vu le dernier match, précise-t-il. Je pense que l’équipe a bien joué même si notre total de points n’est pas conforme aux attentes de tout le monde. Mais la saison est longue. »

Dzemaili et Biello ont déjà échangé quelques mots la semaine dernière, même si son rôle sur le terrain n’a pas été abordé. Dans la configuration actuelle, il faut cependant le voir derrière l’attaquant, ce qui redécalerait Ballou Jean-Yves Tabla sur le côté droit. Déjà, Dzemaili connaît Marco Donadel, pour l’avoir côtoyé à Naples, et semblait impatient de pouvoir combiner avec Nacho Piatti, qualifié « de grand joueur ».

« Préparé et concentré »

Âgé de 31 ans, Dzemaili a écumé les terrains de la Serie A, disputant 223 matchs, mais aussi des championnats de Suisse, d’Angleterre et de Turquie. Meilleur buteur avec Bologne cette saison, il compte également 56 sélections avec l’équipe nationale helvétique. La MLS, pour lui, représente un nouveau chapitre qu’il est impatient de vivre, en toute humilité. 

« Même si j’ai joué dans les meilleurs championnats, je ne peux pas prendre les choses à la légère sur le terrain. Comme j’ai vu, le football, ici, n’est pas facile. Je dois être préparé et concentré », a-t-il admis en anglais, avant d’enchaîner avec quelques phrases dans la langue de Patrice Bernier.

Être préparé, cela veut aussi dire bien gérer les effets d’une longue saison. Même s’il a récemment pris un court congé, à Dubaï, le trentenaire repart désormais pour cinq mois de compétition (« Je pense que mon corps est prêt à continuer à jouer »). Le mois de juillet, avec une coupure en raison de la Gold Cup, est la principale fenêtre qui lui permettra de souffler un brin. Les pauses internationales, elles, seront consacrées à la traversée de l’Atlantique afin de rejoindre la sélection suisse. 

« J’ai parlé avec l’entraîneur national [Vladimir Petkovic] et il a dit que son seul doute concerne les effets du décalage horaire. Il faudra que je vive cette situation pour voir si cela m’affecte, mais en ce moment, je ne me sens pas fatigué. Je suis juste content. »

La prochaine pause internationale, au début du mois de juin, lui permettra également de retrouver sa famille, qui l’accompagnera ensuite à Montréal. Son petit monde, dans son nouvel environnement montréalais, sera alors complet pour les prochaines années. Justement, après avoir pris quelques égoportraits et signé quelques autographes, Dzemaili s’est engouffré dans un VUS noir en direction de son nouveau domicile professionnel et personnel. L’ère Dzemaili peut commencer.

Blerim Dzemaili

Date de naissance 

12 avril 1984 à Tetovo, en Macédoine

Position 

Milieu de terrain offensif

Taille 

5 pi 10 po

Poids 

160 lb

Clubs successifs 

FC Zurich (2003-2007), Bolton Wanderers (2007-2009), puis prêté au Torino FC (2008-2009), Torino FC (2009-2010), puis prêté au Parme FC (2009-2010), Parme FC (2010-2011), Naples (2011-2014), Galatasaray (2014-2016), puis prêté au Genoa (2015-2016), Bologne (2016-2017), Impact

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