Capitals-Canadien

Price doit être protégé

En réussissant son deuxième blanchissage en deux matchs, Carey Price a conclu son mois de janvier avec une fiche de 7-1-1 et un taux d’efficacité de ,951. Après avoir raflé trois segments consécutifs de la Coupe Molson – ce précieux trophée qui dort probablement entre Angela et lui –, il va assurément remporter celui de janvier aussi.

Sa contribution est précieuse, mais à la lumière de la victoire d’hier face aux Capitals de Washington, il faut se demander si tout est mis en œuvre pour le protéger.

On entend par là le fait qu’à diverses reprises, hier, les Capitals n’ont pas hésité à foncer à toute vitesse vers son filet. Il y a entre autres ce moment, à la deuxième période, où Troy Brouwer s’est allongé de tout son long sur Price sans que l’arbitre, pourtant aux premières loges, juge bon de lever le bras. Quelques minutes auparavant, le défenseur Tom Gilbert avait lui-même laissé Alex Ovechkin s’élancer sur Price après que la vedette des Capitals l’eut contourné plutôt aisément.

En fait, il y a longtemps qu’on n’avait vu une équipe aussi déterminée à converger vers le filet du Tricolore que l’ont fait les Capitals.

« À voir la façon dont le hockey est arbitré de nos jours, c’est très difficile pour un défenseur de tasser un attaquant adverse qui arrive en trombe », a fait valoir Price. 

« C’est la nature de la bête : les gardiens sont frappés plus souvent et ils sont plus nombreux à se blesser. »

— Carey Price

Il est vrai que le jeu est rapide et que les règlements ne sont plus ce qu’ils étaient. Mais la brigade défensive du Canadien n’est pas non plus la plus pesante et elle n’est pas de nature à décourager les élans de l’adversaire.

On se souvient tous de l’attaquant des Rangers de New York Chris Kreider, qui, le printemps dernier, avait violemment foncé sur Price, durant le premier match de la finale de l’Association de l’Est, mettant fin à ses séries éliminatoires.

Et il y a quelques semaines, un contact avec Matt Calvert des Blue Jackets de Columbus a forcé son absence pendant deux matchs en raison d’une légère blessure au dos.

« On est totalement vulnérable dans cette situation-là, car on ne regarde pas l’adversaire, on regarde la rondelle, a expliqué Price. J’imagine qu’il faut garder la tête haute… »

Y a-t-il d’autres mécanismes susceptibles d’être mis en place pour prévenir ces contacts ?

DES AIRS DE DÉJÀ-VU

Si le Canadien n’est pas en mesure de protéger complètement son gardien vedette, il peut au moins lui faciliter la tâche en passant plus de temps en zone adverse. Ce qu’il a très bien fait… à partir de la troisième période.

Price a fait preuve de brio, on connaît le refrain, mais la façon dont l’équipe gère ses matchs, en attendant souvent la troisième pour envoyer ses meilleures salves, ça aussi, ça a des airs de déjà vu.

Michel Therrien soutenait après la rencontre que son équipe composait très bien avec les matchs serrés de 0-0 ou 1-1, comme ç’a été le cas lors des deux dernières rencontres. Avoir un gardien qui passe plus de 153 minutes sans accorder de but, ça aide. Mais le CH se donnerait des chances accrues s’il trouvait le moyen de marquer un peu plus souvent.

Therrien a eu la main heureuse en mettant souvent Tomas Plekanec et Max Pacioretty dans les pattes d’Alex Ovechkin. Il voulait opposer la puissance à la puissance et, en fin de compte, il en est sorti gagnant. Malgré ses huit lancers, Ovechkin a été tenu en échec, tandis que Pacioretty, en prolongation, a encore marqué le seul but du match.

Le fait que Pacioretty ait fait des pas de géant défensivement aide l’entraîneur dans ce genre de confrontation. Mais encore faut-il que les autres trios puissent prendre le relais. Or, à eux trois, David Desharnais, Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher n’ont cadré qu’un seul lancer, tandis que Lars Eller a continué de montrer des signes de léthargie. Heureusement pour lui, Christian Thomas était inspiré et il est venu prêter main-forte à son trio en troisième.

AUTANT DE JEUX BLANCS QUE ROY

Bref, avec Price et Pacioretty, la recette du Canadien, cette saison, semble éprouvée. Mais quand on ne marque pas et que l’adversaire domine aussi souvent aux chances de marquer, on ajoute beaucoup de pression sur les épaules d’un type en particulier.

« Carey Price ? Je ne sais plus quoi dire, a lancé Pacioretty. Il est l’épine dorsale de cette équipe. »

Hier, le gardien de 27 ans a rejoint Patrick Roy au cinquième rang de l’histoire du Canadien en réussissant son 29e blanchissage dans l’uniforme bleu-blanc-rouge. Il lui aura fallu 143 matchs de moins pour y arriver.

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