LA VOIX

On ne s’ennuie pas des mentors !

La première étape des duels de La voix s’est amorcée hier soir sans la présence des mentors, qui ont toujours été perchés derrière les quatre coachs depuis les débuts du télé-crochet à TVA en 2013.

Bien honnêtement, cette absence n’a pas été pleurée. Ce deuxième étage de gérants d’estrade n’apportait rien aux émissions. Après chacun des affrontements, le même manège tournait. Le coach enfonçait son bouton et le fauteuil pivotait vers le mentor, qui répétait, en descendant du podium : « Whoa, ils ont été vraiment bons les deux, je ne voudrais tellement pas être à ta place pour devoir trancher. »

Ce temps gaspillé dans les tergiversations sert maintenant à scruter le travail en coulisse des coachs, qui peaufinent leurs chansons de duels. Et ça débouche sur des segments très instructifs. Plus de musique, moins de bla-bla inutile, au final.

On a vu un Éric Lapointe dur, mais juste, envers ses poulains. « C’était assez faux, merci », a même commenté le rockeur pendant la répétition de Up Where We Belong, un duel remporté par Stéphan Gagnon, 29 ans, de Laterrière. Son adversaire Émilie Brochu, 22 ans, a été volée par Marc Dupré.

On a aussi constaté que Lara Fabian avait longuement hésité entre deux chansons – The Prayer et Je vais t’aimer – avant de revenir à sa première idée pour Dahlia, 17 ans, et Mory Hatem, 27 ans. C’est fort intéressant d’observer le processus de création de chacun des coachs, qui distribuent des conseils pertinents, baissent des tonalités ou corrigent la prononciation de certains mots.

Alex Nevsky a orchestré le numéro le plus original de l’épisode en croisant les pièces Bird Set Free de Sia et Vivre et laisser vivre de Manu Militari. En partant, c’était évident que le rappeur Tony Sky, 30 ans, tomberait au combat devant la brillante Briana Victoria, 18 ans, de Gatineau. Mais au moins, Tony a pu s’exercer dans son style à lui.

À la toute fin, Charles Lafortune a de nouveau rappelé l’exclusion – sans toutefois l’identifier – du candidat Tim Gaudreau, 36 ans, de Sherbrooke, qui a été reconnu coupable de voies de fait et de harcèlement criminel en octobre dernier.

Aux duels, Tim Gaudreau a perdu contre Justin Lagacé, 19 ans, de Gatineau, sur Save a Horse (Ride a Cowboy) de Big & Rich. Le montage a donc entièrement été refait pour effacer le passage de Tim Gaudreau et ne conserver que les portions chantées par Justin Lagacé. Ç’aurait été injuste pour ce dernier que sa prestation passe à la trappe. La production a plus ou moins bien camouflé cette tache, notamment en rajoutant des portions tournées en studio, pour boucler cette saga juridico-musicale.

La période des vols est maintenant encadrée par l’animateur et une minuterie stressante à la 24 heures chrono. Quand la lumière vire au bleu, c’est le temps ou jamais de récupérer un joueur abandonné, comme l’a fait Éric Lapointe avec Alexandra Bourdages, 25 ans, de Candiac. Vite !

Les cris du public, plus forts qu’à La poule aux œufs d’or, augmentent la cacophonie en studio. Ce n’est pas nécessaire et ça n’influence nullement les entraîneurs. Je préférais mieux l’ancienne formule où le vol survenait à tout moment, sans créer de malaise pour celui ou celle ne suscitant pas l’envie des autres coachs.

Dans un ring plus moderne, nous avons assisté hier soir à de belles performances, dont celle, sobre et parfaitement maîtrisée, de Christian Marc Gendron, 42 ans, de Saint-Jérôme. Il a été excellent sur L’envie d’aimer, pièce extraite de la comédie musicale Les Dix Commandements.

Chez Marc Dupré, Jordan Lévesque, 26 ans, de Baie-Comeau, se rendra sûrement loin dans la compétition. Sa relecture de Don’t You Wanna Stay de Jason Aldean et Kelly Clarkson a été parfaite. Bien apprécié également la douceur d’Andréanne Sabourin-Côté, 24 ans, qui a refait Entre l’ombre et la lumière de Marie Carmen.

Une chose importante qui manquait hier, c’était d’entendre les trois autres coachs choisir le meilleur après le duel orchestré par leur quatrième collègue. J’aimais bien quand tout le monde se mouillait et affichait ses couleurs. Cela nous permettait de comparer nos propres choix avec ceux des professionnels. Ça nous donnait aussi des indications sur les possibilités de vol, sans que personne ne parte le chronomètre anxiogène de Jack Bauer et ne modifie la couleur de l’éclairage. Vite !

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