« Je veux qu’on soit une équipe en colère »
TAMPA — Toute l’année à Tampa, on a fait état de ces vétérans que Steve Yzerman avait acquis pour greffer de l’expérience à un groupe certes talentueux mais encore vert.
Alors que le Lightning risque de voir le tapis lui glisser sous les pieds, il en reviendra à ces vétérans – les Boyle, Stralman, Garrison, Morrow et Coburn – d’aider l’équipe à calmer le jeu, ce soir, dans le sixième match de la série contre le Canadien.
« On l’a vu lors des sixième et septième matchs contre Detroit, ces gars-là se sont levés, et je pense que c’est ce qui va arriver encore, croit Cédric Paquette. Ils parlent beaucoup dans le vestiaire, ils nous font part de leurs expériences... Ça va bien aller [ce soir]. »
Le parallèle avec le premier tour des séries, qui a vu le Lightning résister à l’élimination avant de l’emporter en sept matchs face aux Red Wings, n’est pas fortuit. Pour plusieurs jeunes de la formation, c’est ce qu’ils ont connu de plus critique en séries depuis leur arrivée dans la LNH.
« Nous avons eu besoin d’eux pour gagner le sixième match quand nous avions le dos au mur, ainsi que le septième, a rappelé l’entraîneur-chef Jon Cooper. Et maintenant, nous avons besoin de ce groupe-là pour le sixième match ici.
« Je ne crois pas à l’argument selon lequel on ait l’avantage parce qu’on a encore deux matchs pour les éliminer. On ne veut pas éliminer le Canadien dans un septième match, on veut que ça se fasse dès le sixième match. C’est ce groupe-là qui nous a permis de nous rendre où nous sommes. Je n’ai aucune inquiétude qu’ils vont nous aider à nouveau. »
Perchés sur une estrade garnie de fauteuils, Steven Stamkos et Ryan Callahan regardaient l’entraînement facultatif du Lightning au centre d’entraînement de l’équipe. À l’instar de Brian Boyle, ils avaient choisi de ne pas sauter sur la glace.
Stamkos n’avait pas patiné samedi matin, à quelques heures du cinquième match, ni dimanche. On ne saurait dire si le capitaine du Lightning est davantage agacé par une blessure ou par la tournure que prend cette série. Mais il s’est montré pour le moins réticent devant les journalistes lorsqu’il a fini par se pointer le bout du nez.
« On doit croire que si l’on joue comme on en est capables, on va gagner. Je crois que c’est la croyance qu’on a dans ce vestiaire. Il ne faut pas jouer effrayé. Il ne faut pas avoir peur de perdre. »
— Steven Stamkos
Si Stamkos est d’humeur maussade, ça va vraisemblablement faire l’affaire de son entraîneur.
« Après le dernier match, j’ai senti un sincère sentiment de colère, a relevé Cooper. Rien n’avait besoin d’être dit. Les gars étaient furieux, et ça s’est poursuivi par la suite. J’aime cet état d’esprit.
« Je veux qu’on soit une équipe en colère. »
C’est quand même étonnant d’entendre un entraîneur encourager ses hommes à nourrir l’émotion d’un moment terminé. En séries, on est habitués d’entendre parler de l’importance de ne rien retenir du passé, de tourner la page et de ne penser qu’au prochain match.
Visiblement, Cooper cherche une façon de ramener de l’émotion au sein de ses troupes.
C’est bien simple : pas besoin d’être synergologue pour ressentir quelle équipe était la plus préoccupée à 24 heures du sixième match. Le capitaine du Lightning était de mauvais poil ; et le capitaine sans la lettre du Canadien dégageait un calme contagieux.
« Je n’ai jamais vu personne comme lui », a admis Pierre-Alexandre Parenteau en parlant de Carey Price.