Mobilisation des troupes

Le grand défi des périodes de changement

Les périodes de changement sont rendues très fréquentes – pour ne pas dire continuelles ! – dans les organisations. Or, pour la mobilisation des employés, ces moments d’incertitude peuvent être dévastateurs. Adopter de bonnes pratiques de gestion lors de ces changements peut faire toute une différence. C’est ce qui permet d’ailleurs à plusieurs entreprises de se démarquer et de s’inscrire sur la liste des employeurs de choix au Canada 2018 réalisée par la firme Aon Hewitt.

« En période de changement, plus du tiers des employés deviennent indifférents ou très démobilisés et c’est un risque à gérer pour l’employeur », affirme Francine Tremblay, vice-présidente, associée, chez Aon Hewitt.

Si on prend l’exemple d’une fusion ou acquisition, le taux d’employés très mobilisés baisse de moitié pendant les 12 premiers mois, d’après un sondage mondial d’Aon.

« Les employés très mobilisés sont extrêmement importants parce qu’ils sont généralement très performants, positifs et prêts à fournir l’effort supplémentaire. Les employeurs doivent avoir ces éléments en tête. »

— Francine Tremblay

D’autant plus que le sondage révèle également que 57 % des organisations songent à une opération de fusion ou acquisition actuellement. C’était 25 % il y a quatre ans.

Drapeau rouge sur les éléments liés à la santé

Pour ramener la mobilisation des troupes, les employeurs doivent porter une attention particulière à certaines pratiques de gestion. Notamment, pour réduire le stress, améliorer l’équilibre travail et vie personnelle, ainsi que pour améliorer la santé et le bien-être.

Ces leviers de mobilisation ont d’ailleurs obtenu un niveau de satisfaction d’environ 10 % plus élevé chez les employeurs de choix Aon au Canada, comparativement aux autres employeurs au pays.

Attention toutefois ! Par rapport à 2016, les employeurs de choix comme les autres ont vu le niveau de satisfaction de leurs employés baisser d’environ 5 % pour ces éléments.

« Ces leviers, directement liés à la mobilisation des employés, ont connu les plus grandes baisses au Canada en un an, indique Francine Tremblay. Un drapeau rouge s’installe donc quant à la façon de gérer le changement dans les organisations. »

Les bons coups des employeurs de choix

Les employeurs de choix Aon au Canada ont toutefois réussi à maintenir au même niveau depuis l’an dernier plusieurs autres leviers qui ont une incidence sur la mobilisation des troupes en période de changement. Par exemple, la mise en place de conditions facilitantes comme des outils technologiques, une bonne circulation de l’information et des processus efficaces. À ce chapitre, les employeurs de choix atteignent un niveau de satisfaction de 73 %, contre 56 % pour les autres entreprises canadiennes.

Les résultats sont très semblables pour les perspectives de carrière.

« C’est particulièrement important en période de changement, affirme Francine Tremblay. Tout changement vient menacer le rôle des employés. Ils se demandent ce qui changera pour eux et les organisations doivent les rassurer personnellement. »

67 %

La reconnaissance est aussi cruciale, alors que les employeurs de choix ont obtenu un niveau de satisfaction des employés de 67 %, contre 52 % pour les autres organisations. 

Source : Aon Hewitt

Autre élément à favoriser : la collaboration entre les employés.

« Sur qui peut-on s’appuyer lorsqu’on est dans l’ambiguïté ? Sur les collègues, indique Francine Tremblay. Les organisations doivent pouvoir compter sur des gestionnaires qui favorisent l’esprit de collaboration. »

Comment les meilleurs se distinguent-ils dans le changement ?

Les entreprises qui mobilisent le plus leurs employés en période de changement dans le sondage d’Aon se démarquent par quelques éléments.

Par exemple, leurs employés disent avoir une compréhension du changement 20 % plus élevée que ceux des entreprises qui se trouvent dans la moyenne.

De plus, le désir de changer est 10 % plus élevé chez le personnel des entreprises qui réussissent le mieux en mobilisation comparativement à la moyenne. On y trouve également 19 % de plus de gestionnaires qui se disent prêts au changement.

« Le grand enjeu pour les employeurs est d’arriver à faire passer la perception du changement de menace à occasion à saisir, affirme Francine Tremblay. Lorsqu’une organisation réalise une saine gestion planifiée du changement, elle se retrouve avec un avantage concurrentiel indéniable. Cette responsabilité ne revient pas qu’aux ressources humaines par contre, mais à toute l’organisation et surtout, à ses dirigeants. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.