Nucléaire

Washington « fera respecter » ses nouvelles sanctions contre l’Iran

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a promis hier que les États-Unis « feront respecter » leurs nouvelles sanctions contre l’Iran, adoptées après la décision du président Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien. Une première vague de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran entrera en vigueur ce soir. Elle comprendra des blocages sur les transactions financières et les importations de matières premières, ainsi que des sanctions sur les achats dans le secteur automobile et l’aviation commerciale. M. Pompeo a déclaré que le renforcement de la pression sur Téhéran visait à « résister à l’activité malfaisante de l’Iran ». 

— Associated Press

Vêtements intelligents

Québec inc. entre dans la course

À l’heure où les montres intelligentes sont devenues un accessoire de choix chez les consommateurs, le marché des vêtements intelligents se développe lui aussi. Il devrait atteindre 4 milliards de dollars en 2024, selon un rapport de Global Market Insight. De plus en plus d’entreprises québécoises entrent dans la course au développement de cette technologie portable.

Souliers à GPS intégré, chandails qui traitent l’eczéma, bas anti-odeur pour les randonneurs : certains vêtements servent à beaucoup plus que recouvrir notre peau. Grâce à la technologie, ils permettent de faire de meilleures performances dans les sports, en plus de suivre notre état de santé à la loupe.

En 2013, les livraisons dans le marché du vêtement intelligent n’atteignaient que 300 000 unités dans le monde. Cette année, ce chiffre a bondi à près de 9 millions, sans parler des 47 millions de cargaisons annuelles qui sont estimées pour l’année 2023.

La demande pour ces produits augmente également au Québec. Environ 44 % des entreprises disent fabriquer des textiles à usage technique ou à valeur ajoutée, selon un rapport du Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie textile du Québec (CSMO Textile)

Les textiles techniques sont notamment utilisés dans le marché des vêtements de sport et de la protection. Les textiles à valeur ajoutée, eux, font référence à un textile traditionnel auquel on a ajouté une caractéristique technologique.

« Les entreprises vont vers ce marché, et avec raison, puisque ce sont des vêtements qui ont de la valeur. »

— Linda Cyrenne, directrice générale de CSMO Textile

Mais le marché reste « niché ». « Cela reste dans le domaine des vêtements spécialisés : le sport, le bien-être et la santé. Le marché n’a pas du tout intégré le prêt-à-porter », indique Ying Gao, professeure à l’École supérieure de mode de l’UQAM.

« Les vêtements intelligents possèdent des propriétés qui sont très spécifiques. C’est normal que dans l’utilisation au quotidien, ce ne soit pas tout le monde qui en ait besoin », explique Linda Cyrenne.

Des vêtements intelligents prêts à porter pourraient, par exemple, être équipés de poches dont le tissu bloque la transmission du signal de radio-identification (RFID). Cette fonction pourrait prévenir l’arnaque potentielle de carte de crédit ou de passeport, comme le propose la start-up allemande Colorfy.

« Une entreprise manufacturière générera plus de profits en développant un uniforme utilisé pour le secteur de la santé et de la sécurité au travail qu’en commercialisant une ligne complète de vêtements prêts à porter intelligents », explique Jocelyn Bellemare, professeur à l’École supérieure de mode de Montréal de l’ESG UQAM.

« L’uniforme pourra être vendu pendant plusieurs années, alors que la durée de vie de la ligne de vêtements auprès du public ne dépassera pas une ou deux saisons, selon les tendances », poursuit-il.

Obstacles au développement

« Un vêtement intelligent peut se vendre à un prix deux à trois fois plus élevé que celui du produit équivalent, sans la technologie », explique pour sa part Justine Decaens, chef de groupe de textiles intelligents du Groupe CTT, un centre de transfert de technologie spécialisé en recherche, développement et analyse des textiles techniques. Encore beaucoup de consommateurs trouvent donc ce prix trop élevé.

Autre obstacle : le Québec a moins d’investisseurs prêts à mettre de l’argent dans le développement de ce genre de produits, en comparaison avec les États-Unis où les investisseurs abondent. « On n’est pas en Californie ici », souligne Ying Gao, de l’UQAM.

Beaucoup de consommateurs ne connaissent même pas l’existence des vêtements intelligents, selon Stephanie Lawrence, analyste de recherche chez ABI Research – un cabinet d’analyse qui fournit des conseils stratégiques sur les technologies de transformation.

« Les consommateurs et les compagnies seront plus renseignés lorsque le marché sera plus important. Lorsque cela arrivera, les vendeurs offriront une plus grande variété de produits qui auront plus de fonctions. »

— Stephanie Lawrence

Cela n’est pas le seul ennui des consommateurs : le frein principal est l’éthique de l’usage des données privées récoltées par ces technologies intelligentes, selon Jocelyn Bellemare de l’UQAM. 

« Même si plusieurs entreprises conçoivent divers niveaux d’algorithmes complexes afin de protéger l’identité de leurs consommateurs, il est difficile d’affirmer que toutes les compagnies auront ce même souci de confidentialité », souligne-t-il.

Un créateur d’emplois

La création de vêtements technologiques nécessite une main-d’œuvre spécialisée, très qualifiée, selon Mme Decaens du Groupe CTT. « On ne peut pas faire affaire avec des sous-traitants en Asie pour la fabrication de ce genre de vêtements […]. On va vouloir garder la production de produits à valeur ajoutée localement. On va créer des emplois plus qu’on va en faire perdre », affirme-t-elle.

Emmanuelle Ouimet, directrice du marketing chez OMsignal – une entreprise montréalaise qui se spécialise dans les vêtements connectés – abonde dans le même sens. 

« En plus d’avoir besoin de gens avec une expertise en textile, nous avons aussi besoin de gens avec l’expertise technologique pour ajouter le côté “intelligent” aux vêtements. »

— Emmanuelle Ouimet

L’entreprise regroupe notamment des ingénieurs, des scientifiques, des concepteurs d’applications et des designers. « OMsignal a créé au cours des six dernières années plus de 50 emplois et nous prévoyons continuer à embaucher à Montréal dans les prochaines années », dit-elle.

Forme, santé et sécurité au travail

Au Québec, les vêtements intelligents sont déjà sur les tablettes. À titre d’exemple, le Groupe CTT a développé des semelles de chaussures chauffantes, en vente dans certains magasins SAIL.

Outre les avantages pour les amateurs de sport, les textiles intelligents contribuent à – et dans certains cas augmentent – la sécurité des travailleurs qui font certains métiers. On pense aux pompiers, aux soudeurs et aux soldats, par exemple.

« On retrouve de plus en plus de gants qui possèdent des microcapsules de crème à l’intérieur. À l’utilisation, la chaleur permet de transmettre la crème sur les mains. Les travailleurs qui doivent porter des gants toute la journée vont considérer que ça évite les gerçures, réduit les maux de doigts ou les coupures », souligne Mme Cyrenne, de CSMO Textile.

Les acteurs de la technologie portable en bref

Les textiles non traditionnels regroupent des textiles techniques (marché du sport et de la protection) ainsi que des textiles à valeur ajoutée. Ces derniers font référence à un textile traditionnel auquel on a ajouté une caractéristique technologique, comme des tissus anti-ultraviolets ou antimicrobiens. Le vêtement intelligent, lui, possède des moniteurs à usage statistique, comme le calcul du battement du cœur ou la température du corps.

Source : gouvernement du Canada

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