Musique

L’Orchestre philharmonique de New York remplace Charles Dutoit

Joshua Weilerstein remplacera Charles Dutoit à la direction de l’Orchestre philharmonique de New York dans la foulée des allégations d’agressions sexuelles contre le célèbre chef d’orchestre. Plusieurs orchestres ont mis fin à leur collaboration avec M. Dutoit après que l’Associated Press eut rapporté la semaine dernière que trois chanteuses d’opéra et une musicienne l’avaient accusé de les avoir agressées entre 1985 et 2010. Peu après, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), dont M. Dutoit fut le directeur artistique de 1977 à 2002, a annoncé la tenue d’une enquête après avoir reçu une plainte de harcèlement sexuel le concernant. Charles Dutoit a nié les allégations. — Associated Press

critique

Tête première

Les noyades secondaires
Maxime Raymond Bock
Le cheval d’août
370 pages
4 étoiles

Maxime Raymond Bock est un chirurgien. Il manie le scalpel des mots pour plonger tête première et fouiller le futile, l’inutile, voire le nuisible. Tout en nous disant, par la richesse du verbe et de la réflexion sous-jacente, que c’est cela même, vivre.

Il réunit sept histoires qui parlent de désenchantement, de défaillance, de destruction. L’humain et la ville se déglinguent. Qu’on soit athlète ou artiste ou, tout juste, urbain, le monde finit par nous échapper et nous faire exploser. Ou presque.

Il y a Montréal d’abord comme fond de scène. Aujourd’hui et hier. Pas le Montréal des touristes et des banlieusards devenus Montréalais d’un soir. Non, la ville où l’on vit, où le routinier se mêle au fantastique et qui rend la ville si attachante.

La Noyade introductive raconte la vie de petites gens dans les années 70. On sent la touche personnelle ici, familiale probablement. L’auteur installe un ton qu’il maintiendra jusqu’au bout, peu importe le genre ou le style des autres histoires. 

Maxime Raymond Bock possède un regard singulier, empreint d’une sorte d’affection ironique.

Vient ensuite un récit saugrenu à propos d’un roman qui fait exploser la tête de ses lecteurs. L’art serait donc impraticable, voire dangereux. L’humour est toujours là, cependant. Comme dans l’histoire suivante de Charles, un ami du narrateur qui vit avec ses fantômes. Ceux du Montréal d’antan. 

Dans Rosemont de profil, on retrouve une narration au « je » au sujet d’une amitié d’enfance marquante pour le narrateur. Une amitié étiolée par le temps, mais dont le souvenir fait chaud au cœur. Bien davantage, en tout cas, que des retrouvailles qui tournent au cauchemar.

Dans tous les cas, l’écrivain se pose en spectateur qui devient de plus en plus translucide face au théâtre des gens qui vivent et meurent. Comme s’il passait un peu à côté de la vie ou que celle-ci se passait très bien de lui. 

Reste, toutefois, le passé qui remonte à la surface lors de travaux de reconstruction d’un certain échangeur routier ou celui d’une troupe de théâtre disparue qui se rappelle un metteur en scène mystérieux et manipulateur.

La touchante dernière histoire retrouve le « je » narratif d’un jeune homme hospitalisé en raison d’un pneumothorax qui pourrait lui être fatal. Le narrateur a beaucoup de temps pour réfléchir. À l’amour notamment, celui de sa famille ou d’une ex.

Celui de la vie plus que tout. Même pour les « faisandés d’avance » que nous sommes, la « vie est possible parce qu’on aime ». L’amour est impossible, cela dit, comme le reste, mais le rêver, l’imaginer, c’est vivre. 

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