Pourquoi publier ce livre ?

Les employés voulaient connaître l’histoire de leur entreprise. Ça faisait plusieurs années qu’on me le demandait. On est maintenant présents en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Un livre permet d’avoir une référence. De connaître les racines. On remettra 15 000 exemplaires à nos gens dans le réseau [au moins un par magasin]. Après, on s’est dit qu’on pourrait partager notre aventure avec tout le monde.

Quel est votre message ?

Je ne suis pas un donneur de leçons, mais je veux dire aux gens que tout est possible. J’y ai toujours cru, même quand j’étais jeune. Et, avec le temps, j’ai eu la chance de le démontrer. Même quand c’est difficile, il ne faut pas se décourager. Il faut traverser les obstacles. Il faut penser en dehors de la boîte et trouver des solutions au lieu d’abandonner. C’est comme ça qu’on invente sa vie.

Quel est votre secret pour réussir ?

Ne pas penser qu’on est bon dans tout. Plusieurs personnes le pensent, mais c’est une erreur. C’est souvent le problème des entrepreneurs, car au début, faute de moyens, ils sont obligés de tout faire. J’ai eu la chance d’avoir de bons partenaires. Pendant plus de 30 ans, nous avons toujours pris les décisions ensemble, Jacques D’Amours, Richard Fortin, Réal Plourde et moi. Chacun avait sa spécialité.

Ça repose, en grande partie, sur la confiance ?

Oui, et c’est sur tous les plans, au travail comme ailleurs. Il ne faut jamais oublier que chacun a son degré d’importance. Chacun peut apporter quelque chose. C’est important d’écouter les idées autour de nous. J’ai confiance en l’être humain. Les personnes qui se présentent au travail chaque jour veulent faire des choses utiles. Il faut leur permettre d’oser, de créer et d’avancer.

Quelle sera la suite ?

Au début, j’avais peur de publier notre histoire, car c’était comme dire que c’était la fin. Mais je m’amuse encore et je vais être encore là pendant longtemps. On n’a pas fini de grandir sur différents continents. En fait, il a même fallu arrêter l’impression du livre, en août, pour ajouter un nouveau chapitre parce qu’on venait de conclure notre plus grande acquisition !

Couche-Tard ou l’audace de réussir

Guy Gendron

Éditions de l’Homme

328 pages

En librairie le 19 octobre

« C’est à la fois une biographie, un livre grand public et un guide pour les gens d’affaires. C’est une histoire fascinante, car elle suit l’ascension d’Alain Bouchard et la montée de l’entrepreneuriat au Québec. J’ai aussi fait des références historiques et culturelles pour les lecteurs plus jeunes et pour ceux qui habitent à l’extérieur. C’est accessible. Je l’ai écrit pour que ma mère comprenne. » 

— Guy Gendron signe cette biographie autorisée. Elle a été rédigée alors qu’il était journaliste. En janvier dernier, il a été nommé ombudsman de Radio-Canada.

« La vie d’Alain Bouchard se divise en deux temps. “Il y a eu, dit-il, la vie avant et la vie après”, une fracture nette et précise séparant son existence en deux périodes distinctes. Cet événement charnière pourrait être la décision de fonder sa propre entreprise, de l’inscrire en Bourse, ou encore l’une de ses acquisitions multimilliardaires. Or, le basculement qui l’a marqué le plus profondément, comme une déchirure, s’est produit beaucoup plus tôt. Alors qu’il n’était âgé que de 9 ans, son père, son idole, dur travailleur et fier entrepreneur, a été poussé à la faillite, entraînant dans la pauvreté ses enfants et son épouse, Rachel. »

« Je lis tous les soirs. Sur ma table de chevet, il y a surtout des polars et des biographies. En ce moment, je lis La nature de la bête, le plus récent roman de Louise Penny. J’aime beaucoup cette écrivaine et les enquêtes de son inspecteur Armand Gamache. Juste avant, j’ai lu la biographie de John Parisella. Je m’intéresse aussi aux romans policiers scandinaves, comme ceux du Norvégien Jo Nesbø et des Suédois Henning Mankell, Stieg Larsson et Lars Kepler. »

« Pour les biographies d’affaires, j’ai particulièrement apprécié celle sur Steve Jobs, par Walter Isaacson. Du côté des livres de gestion, j’ai lu les ouvrages du consultant en management James C. Collins. »