Brexit

« Restez calmes et déménagez à Berlin »

« Chères start-ups, restez calmes et déménagez à Berlin. » Sur le Vieux Continent, les villes et les pays multiplient les initiatives pour tirer parti du Brexit. Pendant que Paris veut séduire le secteur financier, l’Allemagne fait la cour aux jeunes entreprises britanniques. C’est du moins le cas du FDP, un parti politique allemand de tendance libérale, qui lance un message très clair aux entreprises du pays de la reine Élisabeth. — La Presse

Brexit

La panique s’amplifie dans les fonds immobiliers

LONDRES — Le mouvement de panique s’est poursuivi dans l’investissement immobilier britannique, hier, en pleine inquiétude autour du Brexit qui a encore fait flancher les marchés.

Trois nouvelles firmes, dont une établie au Canada, ont suspendu leurs fonds de placement à cause d’un afflux de demandes de retrait d’investisseurs apeurés. Canada Life est devenu hier le sixième groupe en deux jours financiers à geler ses fonds immobiliers au Royaume-Uni.

Le groupe canadien a expliqué cette décision par l’« incertitude » autour de la « valeur » de ses actifs immobiliers et par la « hausse récente des demandes de retrait » après « le vote sur la sortie de l’Union européenne ».

En additionnant les fonds suspendus par les six groupes concernés depuis lundi, pas moins de 15 milliards de livres d’actifs immobiliers (25 milliards CAN) sont désormais gelés, notamment des entrepôts, des centres commerciaux, des magasins et des bureaux.

Les investisseurs ont été pris de panique ces derniers jours face à la crainte d’un retournement du marché immobilier britannique, en plein boom au cours des dernières années notamment à Londres, après le vote en faveur du Brexit.

« Plus de la moitié des fonds immobiliers britanniques est désormais gelée, et va le demeurer jusqu’à ce que les gérants aient levé suffisamment d’argent pour faire face aux demandes de remboursement [des investisseurs]. […] Mais pour faire cela, ils doivent vendre des biens. »

— Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown

La Banque d’Angleterre (BoE) a d’ailleurs souligné mardi que « certains segments du marché, notamment sur le marché haut de gamme de Londres, étaient tendus », signifiant qu’ils avaient peut-être atteint un niveau maximal. Les prix dans la capitale dépassent de 54 % le pic atteint avant la crise financière internationale de 2008-2009.

Si un retournement a lieu, il risque de concrétiser une partie des craintes exprimées par les partisans du maintien dans l’Union européenne au sujet du Brexit, qui a déjà entraîné un plongeon de la livre, une certaine baisse de fréquentation des magasins et la perte par le pays de sa précieuse note « AAA » auprès de l’agence de notation Standard & Poor’s.

Au-delà du Royaume-Uni, les marchés ont dévissé de nouveau, inquiets des incertitudes engendrées. Les Bourses européennes ont accusé le coup, fermant leurs portes sur de nets reculs.

« Les grands capitaux commencent à bouger leurs pions. Cela n’est pas encore une fuite des capitaux à proprement parler, mais il y a une réelle inquiétude sur le large impact qu’il pourrait y avoir sur les décisions d’investissement », a noté Andrew Edwards, d’ETX Capital.

La croissance du pays risque de souffrir et le premier ministre français, Manuel Valls, a déroulé hier le tapis rouge aux entreprises établies de l’autre côté de la Manche en annonçant des mesures pour doper la place financière de Paris.

Les ministres luxembourgeois de l’Économie et des Finances, Etienne Schneider et Pierre Gramegna, ont, eux, annoncé qu’ils allaient mener une mission de promotion économique en Grande-Bretagne à la fin du mois afin de vanter le grand-duché comme une « bonne option » après le Brexit.

À Londres, le gouverneur de la BoE, Mark Carney, s’est mis en avant à trois reprises pour tenter de se faire rassurant, mais les milieux d’affaires restent préoccupés par l’impression de désordre politique qui prédomine depuis le référendum.

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