Accidents impliquant des cyclistes

Le ministre Garneau ouvert à un examen des protections latérales sous les camions

Secoué par de récents accidents mortels à Montréal et à Ottawa, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, estime qu’il est temps de réexaminer l’imposition de protections latérales sous les camions afin de mieux protéger les cyclistes. Il compte aborder la question des jupettes à la fin de septembre lors d’une rencontre avec ses homologues provinciaux.

Trois récents accidents dans lesquels des cyclistes ont été tués ou gravement blessés par des camions effectuant un virage ont remis à l’avant-plan le débat sur l’imposition de protections latérales sur les poids lourds. « C’est un dossier que j’ai décidé d’aborder quand je vais rencontrer les ministres provinciaux et des territoires à la fin septembre. Je vais leur demander ce qu’ils pensent de la question des jupettes », a indiqué à La Presse le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau.

Le ministre Garneau a récemment rencontré le maire de l'arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui fait campagne depuis des années pour l’installation de jupettes sous les camions. Son arrondissement a été le premier à Montréal à munir ses poids lourds de barres métalliques pour éviter que des gens se retrouvent coincés entre les roues arrière. Depuis, la ville-centre a annoncé son intention de faire de même.

« Je suis agréablement surpris. C’est la première fois qu’on voit une telle ouverture », a réagi Alan DeSousa aux propos du ministre Garneau.

RÉEXAMEN NÉCESSAIRE

Le débat sur les protections latérales revient de façon cyclique au pays, mais Transports Canada n’a jamais jugé bon de les imposer, estimant que ses études sur leurs bienfaits n’étaient pas concluantes. Mais devant l’augmentation du nombre de cyclistes, Marc Garneau croit qu’il est temps de se pencher à nouveau sur la question.

Ce dispositif imposé dans plusieurs pays, notamment en Europe, sert à combler le vide entre les roues arrière des véhicules lourds. L’idée est d’éviter que les cyclistes ou les piétons ne glissent sous les roues lors d’impacts latéraux. Une étude menée au Royaume-Uni, où ce dispositif est obligatoire depuis les années 80, a d’ailleurs permis de constater une baisse des morts de respectivement 61 % chez les cyclistes et 20 % chez les piétons lors d’impacts avec les poids lourds.

NOMBREUSES DEMANDES

Montréal n’est pas le seul à s’intéresser aux jupettes. Marc Garneau dit avoir reçu récemment une lettre du maire d’Ottawa, Jim Watson, lui demandant d’examiner l’imposition des protections latérales.

Halifax a annoncé en juin qu’elle installerait des jupettes sous ses camions et ceux de ses fournisseurs à partir d’avril prochain. La Ville a décidé de prendre ce virage à la suite d’un tragique incident dans lequel une femme de 30 ans, Johanna Dean, a été tuée en 2014 par un camion qui effectuait un virage.

En janvier dernier, un coroner québécois a pressé Ottawa d’imposer l’ajout de protections latérales sous les camions après la mort d’un cycliste en novembre 2014 à Montréal.

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