Transport

L’ art au cœur du REM

Quand les usagers entreront dans les nouvelles stations du REM, lors de l’ouverture prévue à l’été 2021, ils découvriront le plus ambitieux projet d’art public jamais réalisé au Québec depuis la création du métro de Montréal, dans les années 60. Les œuvres choisies par CDPQ Infra, une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, feront partie intégrante des 26 gares. Coup d’œil sur le look du projet.

L’ÉQUIPE

La proposition architecturale de Lemay, Perkins + Will et Bisson Fortin a été retenue en avril dans le cadre du contrat attribué au Groupe NouvLR pour la construction du Réseau express métropolitain (REM). Le consortium d’architectes se compose de trois firmes : deux québécoises (Lemay, Bisson Fortin) et une américaine (Perkins + Will). Au cours des deux prochaines années, de 60 à 100 personnes vont travailler à la conception des stations et à l’aménagement de ce projet de train électrique qui se chiffre à 6,3 milliards.

LA SIGNATURE

Élément primordial du design : la signature. Le REM a déjà dévoilé son logo, un grand R, réalisé par Havas Montréal. Mais il doit développer une signature architecturale aussi forte que celle du métro de Montréal, reconnaissable au premier coup d’œil. Selon Daniel Arbour, ingénieur et urbaniste, associé principal et responsable du projet REM chez Lemay, cette signature se déploie sur trois axes : les stations, les sites autour des stations et le long du corridor de 67 kilomètres du REM.

L’APPROCHE

La notion de mouvement est au cœur du concept : les architectes ont imaginé des façades horizontales pour rappeler le paysage qui défile à travers la fenêtre d’un train en déplacement, et des stations verticales pour souligner l’immobilité des passagers. « La gare est une pause dans le mouvement généré par le train », explique Mania Bedikian, architecte spécialisée dans les transports chez Perkins + Will. « Notre but est d’enrichir l’expérience des utilisateurs », ajoute Andrew King, associé principal, conception, chez Lemay.

LA TRANSPARENCE

Toutes les stations, dotées d’œuvres d’art, seront vitrées. La raison : améliorer la sécurité et faciliter l’orientation des usagers. On retrouvera cinq différents types de stations : certaines souterraines, d’autres surélevées, d’autres encore au niveau du sol ou semi-enterrées, indique Andrew King. « La signature est constante même si les matériaux, les couleurs, le rythme et le paysage changent d’une station à l’autre. »

L’AMÉNAGEMENT

Les nouvelles stations seront intégrées dans des paysages tantôt industriels, tantôt urbains, tantôt naturels. « Ce ne sont pas des copier-coller », note Richard Fortin, architecte associé chez Bisson Fortin. « Il y a un langage commun, mais une adaptation aux différents sites. » Les stationnements près des stations en périphérie sont pensés dans une perspective de développement durable : drainage naturel, biorétention, utilisation de végétations adaptées au paysage…

LE DÉFI

Quel est le plus grand défi de ce projet ? « Je pense que c’est le temps », dit Daniel Arbour, de chez Lemay. « Le délai est assez court et le projet est très vaste : 67 kilomètres, 26 stations, des stationnements, des parcs, des passages piétons, des passages cyclistes… Il y a beaucoup de contextes différents. En même temps, il faut maintenir les opérations. C’est un peu comme l’échangeur Turcot ou le pont Champlain. »

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