Portfolio Aérospatiale

L’arrivée d’Airbus dans la C Series stimulera la recherche

L’arrivée du géant français Airbus dans la C Series de Bombardier « va stimuler la recherche » en aérospatiale au Québec, en plus de favoriser les PME qui gravitent dans ce secteur de pointe, affirme Denis Faubert, PDG du Consortium de recherche et d’innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ).

« Ce sera une occasion, pour ces entreprises, de bien se positionner avec des produits innovants, précise-t-il. Il y aura plus de contrats, et davantage de recherche et de développement. On voit cela positivement. »

Il ne s’étonnerait pas de voir des pièces de la C Series, qui ont été développées au Québec avec des programmes de recherche financés en partie par le Consortium, trouver de nouvelles applications sur les avions de la flotte d’Airbus.

Il rappelle, d’ailleurs, que Bombardier a fait appel à cet organisme dans 15 projets de recherche pour des matériaux composites entrant dans la fabrication des ailes de la C Series.

« C’est notre rôle, soutenir financièrement la recherche et stimuler la collaboration entre les spécialistes industriels et les chercheurs, soulève-t-il. Nous le faisons pour Bombardier, mais aussi pour Pratt & Whitney, CAE, Bell Hélicoptère. Mais nous sommes là, également, pour la PME. »

« Nous en sommes à notre 15e année d’existence. Nous avons financé jusqu’à présent 130 projets d’une valeur totale de 134 millions, tant pour les grands de l’aérospatiale que pour la PME. » 

— Denis Faubert, PDG du CRIAQ

Des occasions

Le grand patron du CRIAQ, en poste depuis trois ans, voit de belles occasions pour les entreprises de l’aérospatiale faisant partie de « l’écosystème ». Il se dit à même de constater, sur le terrain, que des PME « qui ont des idées » parviennent à lancer des « produits » étonnants. Il cite en exemple l’entreprise Aéro Laflamme, de Thetford Mines, qui a conçu un drone servant à l’épandage d’engrais pour le secteur agricole. « Cette entreprise est venue nous voir avec son projet, elle est partie de zéro, et elle a pris des risques, souligne-t-il. C’est concluant. »

Il prédit que « le ciel sera noir de drones », dans un avenir plus ou moins rapproché, avec le perfectionnement des technologies et les efforts de recherche qui vont accompagner cette démarche.

Là encore, le Consortium pourrait agir comme facilitateur entre les divers acteurs de l’industrie pour développer des « systèmes d’évitement d’obstacles », avec la présence, nombreuse, de ces drones.

L’avenir

Chose certaine, relève le PDG du Consortium, les besoins de financement vont aller en augmentant, au cours des prochaines années, pour développer ce qu’il appelle « les technologies du futur ».

« À l’heure actuelle, dit Denis Faubert, nous utilisons chaque sou noir pour aider les entreprises à faire de la recherche et pour développer des produits. On manque toutefois de financement pour aller plus loin. On est vraiment dans le plafond ! »

Le Consortium, qui travaille de concert avec l’Association des industries aérospatiales du Canada, est financé par Québec et Ottawa à hauteur de 8 à 10 millions par année. « Ce serait bien que les budgets qui nous sont alloués soient haussés de 25 à 30 %, calcule-t-il. Nous aurons besoin de plus d’argent lorsqu’Airbus sera présent dans notre marché. »

Le CRIAQ en bref

Fait partie des 9 réseaux sectoriels de recherche et d’innovation.

Emploie 15 personnes.

Collabore activement avec les collèges et les universités.

Fait un travail de veille technologique pour repérer les grandes tendances.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.