Plein air

La carte en papier résiste au GPS

Les applications pour téléphones cellulaires, le GPS, c’est bien. Mais les cartes en papier ont encore de beaux jours devant elles.

C’est un des nombreux éléments qui ressortent d’une étude sur la pratique des activités de plein air au Québec réalisée par la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM, à la demande d’un bon nombre d’acteurs du monde du plein air, comme Aventure Écotourisme Québec, Rando Québec, Vélo Québec, Eau vive Québec et la SEPAQ.

La Chaire de tourisme a interrogé 3011 personnes au sujet de leurs activités de plein air. Plus spécifiquement, elle a sondé les randonneurs au sujet des améliorations à apporter pour faciliter la pratique de leur activité.

La grande majorité de ces répondants (84 %) n’utilisent jamais, ou pratiquement jamais, d’applications mobiles relatives à la randonnée. En fait, seulement 4 % de ces répondants utilisent une telle application sur une base régulière.

On a demandé à tous les randonneurs quelles caractéristiques seraient tout de même intéressantes à leurs yeux. Pour 68 % des répondants, ce serait le fait d’afficher des cartes très détaillées des sentiers. Le fait de pouvoir se géolocaliser (même sans accès internet) est jugé important par 59 % des répondants.

Ceux-ci demeurent toutefois tièdes à l’idée de se connecter en randonnée. Seulement 37 % jugent important d’avoir accès à une connexion cellulaire durant les randonnées ou une connexion WiFi au départ de la randonnée. Par contre, 46 % jugent important d’avoir des fiches synthèses en format papier durant les randonnées.

« La bonne vieille carte papier est toujours complémentaire à l’offre numérique, commente Lucie Lanteigne, présidente-directrice générale du Collectif Nova, un regroupement de diverses organisations qui ont à cœur un développement récréotouristique durable. Cette offre numérique semble surtout appréciée dans la planification du voyage. »

Sur le sentier, la carte en papier reste très présente.

« Le GPS, c’est beau, mais il y a des limites à la batterie, note Mme Lanteigne. Il y a aussi une question de coûts :  ce n’est pas tout le monde qui veut s’équiper de gadgets électroniques. Ceux qui travaillent dans la commercialisation comprennent qu’ils ne doivent pas abandonner complètement la carte en papier. »

Chiens et autres constatations

L’étude fait ressortir d’autres éléments intéressants au sujet des amateurs de randonnée pédestre. Ainsi, la présence des chiens sur les sentiers ne fait pas l’unanimité. Cette question est une priorité pour 32 % des répondants seulement. Par comparaison, l’aménagement de belvédères constitue une priorité pour 50 % des répondants.

« L’histoire des chiens, c’est toujours moitié-moitié, commente Mme Lanteigne. La moitié des Québécois a un animal domestique et voudrait bien avoir un accès pour lui, alors que l’autre moitié s’inquiète des effets sur la faune, ou encore certains font savoir qu’ils ont peur des chiens. »

L’étude réalisée par la Chaire de tourisme Transat visait avant tout à tracer le portrait de la pratique des activités de plein air au Québec et à estimer les retombées économiques de ces activités.

Première constatation : 66 % des répondants ont fait une activité de plein air au cours des trois dernières années. « C’est une belle découverte pour nous », affirme Mme Lanteigne.

Deuxième constatation : lorsque vient le temps de faire du plein air, les Québécois se tournent d’abord et avant tout du côté du vélo de route et de la randonnée pédestre. La raquette vient un peu plus loin en troisième place.

Le vélo de route est l’activité chouchou des Québécois. Pas moins de 40 % des répondants ont affirmé avoir pratiqué cette activité au cours des trois dernières années alors que cette proportion est de 39 % pour la randonnée pédestre et de 23 % pour la raquette. 

« Le vélo et la rando sont des activités accessibles, moins coûteuses que d’autres », explique Mme Lanteigne.

Petit détail intéressant : la randonnée pédestre attire davantage les femmes (c’est l’activité principale de 44 % des répondantes et de 29 % des répondants) alors que le vélo de route est davantage une affaire d’hommes (c’est l’activité principale de 40 % des répondants et de 27 % des répondantes).

Cela ne surprend pas Mme Lanteigne, une ancienne directrice générale de Vélo Québec. « C’est probablement associé à la sécurité et au confort, déclare-t-elle. En vélo, les femmes sont plus sensibles à la sécurité et au confort et ça a une incidence sur le taux de pratique. »

En fait, lorsque les taux de pratique sont équivalents pour les hommes et les femmes (comme au Danemark), c’est un signe que les aménagements sont très sécuritaires, fait-elle savoir.

Ce qui surprend davantage Mme Lanteigne, c’est que, quelle que soit l’activité, c’est surtout l’amour de la nature et la beauté des paysages qui motivent les gens à faire du plein air. « Pour le vélo de montagne, par exemple, je pensais que c’était surtout la recherche de l’adrénaline. Pas du tout : c’est vraiment le contact avec la nature. J’étais très heureuse de cette constatation. C’est ça, le plaisir du plein air. »

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