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Une plongée dans le Saint-Laurent

La qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent s’est grandement améliorée au cours des dernières années, à un point tel que Montréal inaugurera un bain portuaire et deux plages d’ici 2017. Les Montréalais pourront ainsi se réapproprier les berges d’un fleuve depuis longtemps délaissé. Mais que trouve-t-on justement dans les eaux du Saint-Laurent ? Plongée dans le fleuve.

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COLIFORMES FÉCAUX

En 2013, selon le dernier bilan disponible à la Ville de Montréal, 75 % des 1917 échantillons prélevés contenaient moins de 200 coliformes fécaux par 100 ml d’eau, un niveau jugé acceptable pour la baignade. Mais la météo a une grande influence sur la qualité de l’eau. De fortes pluies entraînent un plus grand refoulement des eaux d’égout dans le fleuve. « Le moment où les analyses sont faites est très important, signale Sébastien Sauvé, professeur de chimie environnementale à l’Université de Montréal. C’est quand il fait beau au lendemain d’un orage qu’il faut se méfier le plus. »

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CAFÉINE

Le professeur Sébastien Sauvé et son équipe ont découvert des résidus de caféine dans différents cours d’eau et les rejets d’égout à Montréal. Selon M. Sauvé, il y a une corrélation entre le taux de caféine et le taux de bactéries dans l’eau. La présence de caféine est un indicateur de la pollution provoquée par l’humain. Les chimistes pourraient, selon lui, déterminer le niveau de pollution provenant des systèmes d’égout en déterminant la proportion de caféine dans l’eau.

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PESTICIDES

Plusieurs pesticides se retrouvent dans le Saint-Laurent. Cependant, les régions où l’agriculture est plus importante sont plus durement touchées par ce phénomène. C’est le cas notamment du lac Saint-Pierre et des rivières Saint-François, Nicolet et Yamaska, qui se jettent toutes dans le fleuve.

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PLASTIQUE

Une récente étude menée par des chercheurs de l’Université McGill a permis de découvrir une grande concentration de microbilles de plastique dans le fleuve Saint-Laurent. De la taille d’un grain de sable, elles arrivent à franchir les filtres des usines d’épuration. Ces microbilles proviennent essentiellement de produits cosmétiques.

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EAU

« Aujourd’hui, la qualité de l’eau est bonne presque partout », signale Sylvie Bibeau, biologiste et directrice générale du Comité ZIP Jacques-Cartier. Des efforts importants ont été faits au cours des 20 dernières années pour améliorer le traitement des eaux usées à Montréal. « En 1996, la qualité de l’eau du fleuve était médiocre, rappelle Mme Bibeau. C’était très dangereux même d’y mettre le pied. »

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POISSONS

On retrouve des dizaines d’espèces de poissons dans le fleuve Saint-Laurent. Dans la région de Montréal, la perchaude, le brochet et le doré (noir et jaune) sont les espèces les plus présentes. Selon Valérie Aubin, biologiste au Comité ZIP Jacques-Cartier, les pêcheurs affirment que les poissons pris aujourd’hui semblent en meilleure santé qu’il y a 20 ans.

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MÉDICAMENTS

On retrouve des traces de différents médicaments dans l’eau du Saint-Laurent, comme des anti-inflammatoires et des anovulants. En fait, c’est toute la pharmacie qui se retrouve, à divers degrés, dans nos cours d’eau. Les quantités sont très faibles, mais ont néanmoins des effets sur les écosystèmes. Il a été prouvé entre autres que ces produits ont des impacts sur les poissons.

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