États-Unis

Le « complotiste » Alex Jones traîné en justice

Des parents de victimes de Sandy Hook lui réclament plus de 1 million de dollars

L’un des plus importants propagateurs de théories du complot aux États-Unis devra bientôt rendre compte devant la justice de ses thèses ubuesques sur la tuerie de Sandy Hook.

Les parents de deux des vingt enfants ayant perdu la vie lors de la tuerie survenue en 2012 dans une école de cette ville du Connecticut ont déposé en début de semaine des poursuites contre Alex Jones et son site, Infowars.

Ils affirment que l’animateur de radio mène campagne depuis des années contre les familles touchées par le drame en alléguant « malicieusement » que les parents sont en fait des acteurs participant à une opération de manipulation gouvernementale dont l’objectif est de restreindre le droit de la population américaine à porter des armes.

Leonard Pozner et Veronique De La Rosa, qui ont perdu leur fils Noah lors du drame, demandent notamment à un tribunal du Texas, l’État où vit Alex Jones, de le contraindre à leur verser plus de 1 million de dollars en dédommagement pour les préjudices découlant de ses attaques.

Elles ont inspiré les insultes de multiples mystificateurs (hoaxers) qui s’en prennent agressivement aux parents de Sandy Hook, en personne ou par médias sociaux interposés, relativement à leur rôle dans la manipulation alléguée.

M. Pozner a notamment porté plainte en 2016 contre une résidante de Floride, Lucy Richards, qui lui avait envoyé plusieurs messages menaçants à ce sujet.

En la condamnant à une peine d’emprisonnement, le juge au dossier a souligné que la femme s’était comportée de manière « cruelle » envers le père de famille en niant la souffrance découlant de la mort violente de son fils. « C’est la réalité et non de la fiction. Il n’y a pas de faits alternatifs », a noté le magistrat.

Une « gigantesque fabrication »

Malgré les plaidoyers multiples des parents des victimes de Sandy Hook qui lui demandaient de cesser sa campagne de harcèlement, Alex Jones n’a jamais cessé depuis cinq ans de revenir à la charge à ce sujet.

En décembre 2014, il avait notamment affirmé sans ambiguïté que le drame n’était rien de plus à ses yeux qu’une « gigantesque fabrication ». « Il m’a fallu près d’un an, dans le cas de Sandy Hook, pour en arriver à composer avec le fait que tout était faux. J’ai fait des recherches approfondies », a noté l’animateur.

Dans la poursuite, M. Pozner et Mme De La Rosa relatent qu’ils avaient bon espoir de voir sa campagne prendre fin en 2016 à l’occasion d’un épisode annoncé comme sa « déclaration finale » à ce sujet.

Plutôt que de rectifier le tir, l’animateur a encore une fois mis en doute la tuerie.

« Le problème est que j’ai vu beaucoup de romans-savons. Et j’ai aussi vu beaucoup d’acteurs. Je sais faire la différence entre un film et quelque chose de réel. »

— Alex Jones

Il a repris sa théorie du complot en ondes quelques mois plus tard en attaquant notamment une entrevue que Veronique De La Rosa avait accordée à un animateur connu de la chaîne CNN. Comme il l’avait déjà répété à plusieurs reprises par le passé, Alex Jones a affirmé que l’entrevue était une mise en scène en évoquant ce qu’il estime être des anomalies dans l’image.

Les parents de Noah Pozner notent que ses attaques répétées ont entraîné un « niveau élevé de stress mental et d’angoisse » et de la douleur psychologique.

Se poser en victime

En réaction au dépôt des poursuites, l’animateur controversé a accusé hier en ondes le camp démocrate et des firmes d’avocat apparentés de chercher à le torpiller par l’entremise des tribunaux.

Même si plusieurs déclarations recensées dans la procédure le contredisent, Alex Jones a affirmé qu’il avait toujours dit aux parents des victimes de Sandy Hook qu’il croyait à la mort de leur enfant.

« Je crois que vos enfants sont morts et je suis désolé qu’ils soient morts. Mais je ne les ai pas tués et les détenteurs d’armes aux États-Unis ne les ont pas tués non plus », a-t-il déclaré.

L’animateur, qui gagne des sommes considérables en vendant des produits naturels dans le cadre de son émission, a fait face à plusieurs poursuites par le passé. Il a souvent réagi en cherchant à édulcorer ses affirmations controversées tout en se posant en victime d’un nouveau complot.

Lors d’une procédure survenue l’année dernière relativement à la garde de ses enfants, son avocat a indiqué que les interventions de l’animateur en ondes devaient être vues comme une « performance artistique » plutôt que comme des réflexions sérieuses.

Le chef de la CIA a rencontré Kim Jong-un

Donald Trump a affiché une grande confiance dans la spectaculaire amorce de dialogue en cours avec la Corée du Nord, se félicitant des résultats d’une rencontre secrète du chef de la CIA avec Kim Jong-un à Pyongyang. Mike Pompeo s’est rendu dans la capitale nord-coréenne pendant le week-end de Pâques. « Il vient juste de quitter la Corée du Nord, il a eu une bonne rencontre avec Kim Jong-un et il s’est vraiment bien entendu avec lui », a dit hier le président américain. Cette visite marque une soudaine accélération des préparatifs en vue d’un sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un. Le président américain a dit espérer que les pourparlers inédits annoncés avec la Corée du Nord pourraient permettre à toute la péninsule coréenne de « vivre en sécurité, dans la prospérité et en paix ». — Agence France-Presse

Barbara Bush couverte d’hommages

« C’est la fin d’une vie magnifique » : George W. Bush a résumé hier le sentiment d’une grande partie du peuple américain après la mort, à 92 ans, de sa mère Barbara Bush, qui a ému les États-Unis. « J’ai toujours su que Barbara était la femme la plus appréciée du monde, et pour tout dire, je la taquinais en disant que ça me donnait un complexe », a réagi son mari, George H. W. Bush, qui s’exprimait pour la première fois depuis la mort de sa femme. « Nous sommes persuadés qu’elle est au paradis, et nous savons que la vie va continuer – comme elle le voudrait. Vous pouvez donc rayer les Bush de la liste des gens pour qui vous êtes inquiets », a ajouté le 41e président des États-Unis.

— Agence France-Presse

Frappes en Syrie : Mattis voulait le feu vert du Congrès

Le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, aurait préféré obtenir le feu vert du Congrès avant de lancer des frappes en Syrie la semaine dernière, mais le président Donald Trump n’a pas tenu compte de son avis, a rapporté hier le New York Times, ce que M. Mattis lui-même a démenti. Le chef du Pentagone, général des marines à la retraite, a néanmoins réussi à limiter les frappes à trois cibles qui étaient supposées abriter des fabriques et des stocks d’armes chimiques, mais qui ne risquaient pas de mettre le vie de soldats russes en danger, précise le quotidien américain, citant des sources militaires et de l’administration Trump non identifiées. — Agence France-Presse

San Diego contre les lois « sanctuaires »

San Diego a apporté son soutien à l’offensive de l’administration Trump contre les lois dites « sanctuaires » de Californie, qui entendent protéger des expulsions les immigrés en situation illégale tant qu’ils ne commettent pas de délits. Le président américain Donald Trump s’en est félicité hier sur Twitter, saluant une « révolution en cours en Californie. Tant de zones sanctuaires veulent sortir de ce concept ridicule, qui infeste et nourrit la criminalité ». Le comité de surveillance qui gouverne le comté de San Diego, ville frontalière avec le Mexique tout au sud de la côte californienne, a approuvé, à trois contre un, une demande du gouvernement fédéral contre les lois « sanctuaires » qui restreignent notamment la collaboration entre les forces de l’ordre locales et la police fédérale chargée de l’immigration.

— Agence France-Presse

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